2011 vue de mon iPad : Gaga reine, Nafissatou première dauphine !

Lourde tâche que celle de rédiger ce marronnier annuel de la sacro-sainte rétrospective de l'année écoulée. Comme il est difficile de tout évoquer, je choisis de passer sous silence les primaires socialistes, lesquelles, dans l'histoire de l'humanité et même dans le laps de temps qui nous est imparti, en l'occurrence 365 jours numérotés de l'an de grâce 2011, sont tout de même un événement assez anecdotique. Surtout si on le compare à l'autre événement de gauche de l'année: la prise du Sénat, un truc aussi incroyable que l'élection d'un Noir à la présidence des États-Unis.

Commençons donc par l'essentiel : au risque de créer une polémique d'entrée de jeu, je soutiens que, davantage que Nafissatou Diallo, la femme de l'année est incontestablement Lady Gaga, avec son incroyable clip Born this way et le record absolu de vidéos vues sur son site, qui avoisine les 2 milliards. Chiffre qui peut utilement être comparé avec celui des 7 milliards d'êtres humains recensés en 2011 sur notre planète. Le succès phénoménal de cette créature fantastique complètement givrée restera sans aucun doute une des grandes énigmes du début du 21e siècle.

Nafissatou Diallo, prix d'interprétation féminine

Mais revenons à la première dauphine de ce concours, Nafissatou Diallo, prix d'interprétation féminine pour son jeu tout en sobriété qui a tenu en haleine des centaines de milliers d'internautes, de téléspectateurs et de hordes journalistiques battant sans relâche le pavé new yorkais des semaines durant. On notera que sa renommée dépasse largement le cadre de l'année 2011, puisque son œuvre transcende les décennies, voire les siècles : il s'agit en effet de la pipe la plus célèbre de l'histoire de l'Amérique, loin devant celle de Monica Lewinski. Deux cas exemplaires de fellations payées un prix astronomique par les impétrants sur lesquels elle furent pratiquées.

Dans la catégorie révélation féminine, accordons à Pippa Midleton une mention spéciale du jury pour avoir avantageusement illustré un magnifique mariage royal avec la plus belle paire de fesses du Royaume d'Angleterre. Enfin, le prix de la plus illustre morte de l'année 2011 revient à Amy Winehouse dont le décès prématuré l'a fait entrer au Panthéon des légendes du rocks plus sûrement que si elle avait fait une carrière aussi longue et chiante que celle de Sylvie Vartan.

Pour en finir avec les dames, il apparaît que la plus recherchée sur google en 2011 est Rebecca Black. On pourrait croire à une anomalie mais on peut raisonnablement supposer que la plupart des requêtes ont pour objectif de passer un bon moment à se gausser d'elle, de sa chanson mièvre et de son clip débile, comme ce fut le cas pour l'incroyable buzz généré par le petit film comique réalisé avec le concours d'Arnaud Lagardère et Jade Foret.

Coté disparitions de super méchants, l'année 2011 est bien remplie, et ça se bouscule au portillon de l'enfer avec l'expédition ad patres d'un triplé gagnant : Ben Laden, Kadhafi et Kim Jong il. Il reste une place vacante pour Fidel Castro dont on espère qu'il ne manquera pas de passer l'arme à gauche en 2012.

Une rétrospective ne serait pas complète sans un hommage, et il convient de respecter une minute de silence pour le peuple japonais qui a testé pour nous les signes précurseurs de la fin du monde en 2012 avec un tremblement de terre, un tsunami et une catastrophe nucléaire majeure en moins de temps qu'il n'en faut pour renverser des dictateurs arabes au printemps.

Plus anecdotique mais néanmoins nécessaire, concernant le palmarès des hôtels, on note une forte progression de notoriété négative pour Sofitel et Carlton, établissements dans lesquels il devient impossible de tirer un coup en toute discrétion.

Pour conclure, il convient de décerner la palme d'or du meilleur twittos à Eric Besson, dont la cool attitude sur le fil gazouillant a radicalement changé une image sérieusement abîmée par deux outrages au politiquement correct : avoir renié le parti socialiste et avoir accepté d'être ministre de l'Immigration. On lui souhaite de continuer dans cette voie de la rédemption en 2012, sans se soucier des pisse-vinaigre et autres détenteurs de la vérité révélée qui lui font sans arrêt la leçon.

Vous allez dire, elle a oublié Steve Jobs. Son absence serait en effet une faute impardonnable. Et pourtant, l'homme qui crée des objets dont on n'a pas besoin mais qui sont indispensables nous a quittés. C'est bien le signe que les Mayas avaient raison : la fin du monde est proche.