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Redressement des comptes de l’AGIRC-ARRCO : le pari réussi du Medef
©DR

They dit it

L’AGIRC-ARRCO a présenté la semaine dernière ses résultats financiers pour l'année 2017. Comme ceux du régime général, ils ont profité de la hausse plus forte que prévu de la masse salariale. Près d’un milliard supplémentaire est ainsi rentré dans les caisses.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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En 2015, le MEDEF avait exigé une réforme en profondeur du système AGIRC et ARRCO qui avait débouché sur un accord difficile, au mois d’octobre. Celui-ci avait entre autres prévu dès 2016 un report de la revalorisation des pensions (ce qui n’est qu’une façon déguisée de baisser celles-ci) et une dégradation du rendement des cotisations. Il avait organisé pour 2019 une refonte des cotisations, intégrant des mécanismes de pilotage du système.

À l’époque, l’accord comportait une annexe prévoyant, pour 2017, des comptes présentant un déficit technique de 5 milliards. Finalement, ce déficit n’aura été que de 3,5 milliards… (un peu plus de 1 milliard en intégrant les performances financières). 

L’AGIRC-ARRCO et la griffe des assureurs

Il est très probable que si la négociation avait été confiée, comme ce fut le cas par le passé, à des représentants de l’UIMM (Alexandre Saubot a conduit des négociations sur le versant « droit du travail »), la détermination du MEDEF à ne pas lâcher aurait été moindre. Le fait que la délégation du MEDEF soit conduite par Claude Tendil, ancien directeur général d’AXA France et président de GENERALI France, a probablement permis d’atteindre des accords beaucoup plus innovants et imaginatifs que sous l’emprise de la très frileuse (socialement) UIMM.

On ajoutera que la présence de Didier Weckner (Axa) à la présidence de l’ARRCO contribue également à insuffler une culture de l’équilibre financier parmi les partenaires sociaux. On doit en particulier à Didier Weckner l’insistance à réduire de 300 millions les dotations de gestion des fédérations. 

Le triomphe de Claude Tendil

Beaucoup d’éléments laissent à penser que Claude Tendil quittera les instances du MEDEF lors du prochain renouvellement de sa gouvernance. Il pourra revendiquer une belle réussite avec cet accord qui devait ramener le déficit technique du régime à 5 milliards € annuels. Sans l’appoint du milliard supplémentaire apporté par la hausse de la masse salariale, il aurait tout de même affiché 500 millions d’avance sur les prévisions. Avec 1,5 milliard d’économies nouvelles, la situation des régimes est désormais royale. 

On notera que le déficit technique devait être de 2,3 milliards en 2020.

Cet article a été initialement publié sur le site Décider & Entreprendre

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