Le choc du gaz de schiste<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Europe
Le choc du gaz de schiste
©

Au rapport

Alors que les députés débattent ce mardi 10 mai d’une proposition de loi UMP visant à abroger les permis exclusifs de recherches d'hydrocarbures non conventionnels et à interdire leur exploration et leur exploitation sur le territoire national, un nouveau rapport de la Global Warming Policy Foundation vient confirmer le rôle essentiel que pourrait jouer le gaz de schiste à l'avenir.

Max Falque

Max Falque

Max Falque est consultant, spécialiste des problèmes d'environnement, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Il a notamment publié un ouvrage sur la régulation de la consommation d'eau par l'échange de droits, L'eau entre réglementation et marché aux éditions Johanet

Voir la bio »

La Global Warming Policy Foundation[1] vient de publier un important rapport de 32 pages évaluant sous l’angle économique et environnemental les possibilités ouvertes par le gaz de schiste.

L’auteur, Matt Ridley [2] analyse successivement les problèmes du « Peak gas », l’exploitation du gaz de schiste dans le monde et en Europe, les prévisions de ressources potentielles, les impacts environnementaux, les fluides de fracturation, les rejets et les quantités d’eau, les impacts sur le paysage et les milieux naturels, les prix, l’efficacité énergétique, le transport, la production d’engrais azotés, les modifications du marché mondial de l’énergie et les émissions de gaz à effets de serre.

Chaque thème est solidement argumenté et assorti de nombreuses références scientifiques dans la tradition du grand journalisme d’investigation [3].

Les principales conclusions du rapport

Depuis plus de deux siècles, la consommation d’énergie est passée progressivement du bois au charbon, du charbon au pétrole et plus récemment du pétrole au gaz. Ces modifications du « mixte énergétique » ont chaque fois amélioré le rapport hydrogène/carbone si bien que si l’on poursuit la même trajectoire on obtiendra un rapport de 90 % d’hydrogène en 2060 alors qu’il était de 90 % de carbone en 1850.

On assiste donc à une « décarbonisation » progressive de l’énergie… ce que demandent précisément les hommes politiques et les associations de défense de l’environnement.

Autrement dit, le gaz, y compris celui de schiste abondant, est la voie à suivre car les énergies alternatives, au-delà des vœux pieux et des groupes de pression, sont peu prometteuses :

- le nucléaire est coûteux et dangereux

- l’éolien est peu fiable, coûteux  et irrégulier

- le solaire coûteux, irrégulier  et consommateur d’espace

- les biocarburants, coûteux et grand consommateurs d’espaces  impliquent en outre la diminution de la production agricole.

« La decarbonation rapide par le recours aux énergies renouvelables est non seulement coûteuse et dommageable pour l’environnement mais aussi impossible. Cependant, faire passer le plus tôt possible la production d’énergie du charbon au gaz est possible tout comme le transport du pétrole au gaz... Il en résultera une diminution importante et rapide des émissions de CO2... Il tout à fait possible que l’Europe puisse choisir de renoncer à la révolution du gaz de schiste et se placer délibérément en position de faiblesse en matière de production d’électricité, de transport, d’industie chimique et d’engrais azotés tout en compliquant les problèmes de décarbonation. Si l’Europe et plus largement le monde s’attachent à diminuer les émissions de CO2, elle serait irresponsable d’ignorer les avantages du gaz de schiste, au moins jusqu’à ce que de nouvelles technologies nucléaires et solaires soient mises au point d’ici la fin du siècle. »

Il est de la plus haute importance que la commission ad hoc examine ce remarquable document avant la rédaction de son rapport définitif.

[1] GWPF (thegwpf.org) a été créé en 2008 par Lord Lawson afin d’évaluer les différentes solutions au problème de l’énergie. Son directeur, Benny Peiser, est intervenu à la 7ème conférence internationale « Changement Climatique et Pollution de l’Air » organisée par l’ICREI en 2008 ainsi que Christian Gérondeau et Paul Reiter, membres de l’Academic Advisory Council. GWPF compte parmi ses « Trustees » Henri Lepage directeur de l’Institut Turgot .

[2] Auteur spécialiste de la science, ses ouvrages se sont vendus à plus de 800 000 exemplaires. Son dernier livre « The Rational optimist » (2010) n’a pas encore été traduit en français.

[3] Matt Ridley, diplômé d’Oxford, a longtemps collaboré à « The Economist » qui depuis 1843 rend compte de l’économie et de la politique mondiale. Il précise qu’il n’a aucun lien financier ou autre avec l’industrie du gaz de schiste.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !