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Qui est Martine Aubry ? Mais c’est Ma Dalton !
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Le doigt sur la détente

L’ancienne Première secrétaire du PS se retient encore (et à peine). Mais elle va flinguer. Ambiance assurée.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Martine Aubry est sans doute la femme la plus détestée de France. Pour la droite, qui le crie, elle est « la dame des 35 h », l’incarnation détestée d’une gauche sectaire et psychorigide. Pour la gauche, qui le chuchote, elle est la tricheuse du Congrès de Reims, une mère fouettarde. Demandez, si vous en avez l’occasion, à Ségolène Royal, Laurent Fabius, Arnaud Montebourg et quelques autres ce qu’ils pensent d’elle…

Martine Aubry a du caractère. Et même un sale caractère. Elle peut être dure, cassante et autoritaire. Mais elle va toujours jusqu’au bout de ses convictions ou (et) de ses ambitions. Tous ceux qui la connaissent au PS ont donc lu avec inquiétude les confidences qu’elle a distillées ces derniers jours dans Paris Match. Jean-Marc Ayrault, qui n’est pas complètement stupide, a dû y voir une déclaration de guerre. Une première banderille qui prépare une éventuelle mise à mort.

C’est ainsi que Martine Aubry n’exclut pas un jour de devenir Premier ministre ! Si elle avait un peu d’amitié et de considération pour l’actuel locataire de Matignon, elle aurait dit : « La question ne se pose pas : Jean-Marc est un excellent Premier ministre ». Elle ne l’a pas dit. S’agissant de François Hollande, elle ne dit aucun mal (elle en a dit beaucoup pendant les primaires socialistes, « le mou », c’est elle…)

Mais sa phrase, « il ne peut travailler qu’avec ses proches » signifie clairement qu’elle ne se considère pas comme en faisant partie.

Enlevé le coton diplomatique qui ouate ses propos, difficile de ne pas y déceler un solide ressentiment et un non moins solide appétit de vengeance. Elle a bossé comme une malade à la tête du PS... elle a soutenu sans faille, une fois acquis son échec lors des primaires, « le mou »… elle a essuyé les plâtres, les insultes et les quolibets… et tout cela pour que ce bon M. Ayrault soit choisi à sa place. Non, jamais elle n’oubliera. Martine  Aubry a, on l’a dit, un sale caractère. Pour le moment, comme dans les westerns, elle ne tire pas sur le pianiste (Hollande) qui, tous les amateurs de films le savent, fait ce qu’il peut. Mais si le pianiste continue à se tromper de touches et à jouer faux, elle saura ce qu’elle doit et veut faire.

Puisque nous nous sommes aventurés dans les plaines du Far West, on peut, sans exagération, considérer que la maire de Lille, c’est Ma Dalton. Ses fils sont peut-être des crétins et des incapables. Mais elle, rageuse, décidée et colérique a, quand il le faut, toujours le doigt sur la détente. Bien sûr que ça va saigner. Dès que Martine Aubry aura perdu ses douze kilos (elle a, de son propre aveu, grossi) et remplacé cette mauvaise graisse par du muscle. Pour se faire, elle mangera évidemment des épinards comme Popeye. Et on peut parier, sans grands risques de se tromper, que ce n’est pas avec un colt qu’elle tirera mais avec un bazooka. Il est patent que Hollande et Ayrault, contrairement à Lucky Luke, ne tirent pas plus vite que leur ombre. Par ailleurs, ils manient de préférence le pistolet à eau. Face à Ma Dalton, ils ne feront pas longtemps le poids.

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