Massue fiscale : quand les classes moyennes paient au prix fort la volonté du gouvernement d'isoler la France de la mondialisation<!-- --> | Atlantico.fr
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La batterie d’impôts nouveaux se met en place : hausse de la TVA, rabot du quotient familial, augmentation des cotisations retraites...
La batterie d’impôts nouveaux se met en place : hausse de la TVA, rabot du quotient familial, augmentation des cotisations retraites...
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Editorial

Il y aura bien une "pause fiscale", mais les versions des membres du gouvernement divergent sur le calendrier et sur le périmètre du coup de frein à la hausse des prélèvements.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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On croit toujours avoir atteint les limites de l’absurdité dans la politique économique qui se déroule sous le regard de nos compatriotes, mais celles-ci sont constamment dépassées.

Dernier avatar : la bisbille gouvernementale concernant la date à laquelle il serait mis fin au rouleau compresseur de la fiscalité. Chamailleries bien vaines sur la date de la "pause" annoncée par François Hollande, puisqu’on sait bien que lorsqu’on annonce un coup d’arrêt, c’est ensuite pour mieux rebondir, en l’occurrence reprendre le mauvais chemin que l’on ne cesse de suivre parce que la pensée officielle n’a jamais dépassé le champ clos de la guérilla politicienne du parti socialiste, dont le président de la République demeure le chantre. Il avait annoncé que tous les maux du pays seraient résolus grâce à la reprise de la croissance économique dans le monde occidental et en faisant payer les riches à l’intérieur de l’Hexagone. Un an après ces promesses fallacieuses, on s’aperçoit que l’expansion patine et se révèle plus faible que prévue, que les grandes sociétés recourent en toute légalité à une optimisation fiscale qui leur permet de minorer leurs impôts et qu’en définitive, la charge de l’impôt est reportée sur les classes moyennes en redescendant l’échelle sociale jusqu’à faire surgir plus d’un million de contribuables supplémentaires au niveau le plus modeste.

Conséquence : la parole publique est totalement discréditée en raison des contradictions quotidiennes entre le discours et l’action, que ne manquent pas de souligner quotidiennement les médias. L’opinion est de plus en plus révoltée devant la  désinvolture avec laquelle les responsables politiques traitent des problèmes les plus graves, puisqu’ils touchent au portefeuille des contribuables. Car pour l’instant, rien de change.

La batterie d’impôts nouveaux se met en place : hausse de la TVA, rabot du quotient familial, augmentation des cotisations retraites, avec la perspective d’une nouvelle taxe carbone, dont on assure qu’elle frappera surtout à partir de 2016 ! Malgré tout, le déficit est appelé à continuer et la dette à grandir.

La Commission européenne n’attache aucune valeur à la promesse du gouvernement de ramener le trou budgétaire à 3,6% du produit intérieur brut l’an prochain. Elle s’attend plutôt à ce que le déficit reste aussi élevé que cette année, en dépassant 4%. Car si l’Etat tente de stabiliser ses dépenses, il faudrait éteindre l’incendie qui affecte à la fois la sécurité sociale et les collectivités locales. Ces dernières font un effort apparent cette année dans leur prodigalité légendaire en raison de l’approche des élections, mais elles vont reprendre dès l’an prochain leurs mauvaises habitudes, parce que l’Etat leur transfère certaines charges pour améliorer ses propres comptes et aussi parce que la prime va souvent dans notre pays à celui qui dépense le plus en raison d’une addiction permanente dont souffre la France. Cette situation ne durera pas éternellement, car la France subira de plus en plus les contraintes de la mondialisation. En prétendant isoler notre pays au prix d’une fiscalité qui bat tous les records, François Hollande retarde les adaptations indispensables, favorise la montée des injustices et au final, le choc n’en sera que plus violent.

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