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Le salon Désir d'enfant sera organisé le 3 et 4 septembre 2022, à l'Espace Champerret, à Paris.
Le salon Désir d'enfant sera organisé le 3 et 4 septembre 2022, à l'Espace Champerret, à Paris.
©CESAR MANSO / AFP

Salon Désir d'enfant

La Manif pour tous publie une enquête sur le salon Désir d'enfant. Pour sa troisième édition en France, cet événement va rassembler en septembre les principaux acteurs internationaux de la procréation assistée.

Ludovine de La Rochère

Ludovine de La Rochère

Ludovine de la Rochère est présidente du Syndicat de la famille (anciennement «la Manif pour tous»).

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Atlantico : La Manif pour tous a mené une enquête sur le salon Désir d’enfant. Pourquoi s’être intéressé à ce salon ?

Ludovine de La Rochère : Le salon Désir d’enfant s’est tenu deux fois à Paris, en 2020 et 2021. Comme nous suivons les organismes qui promeuvent la GPA, nous avons découvert ce salon avant sa première édition. De nombreuses organisations proposant des GPA à l’étranger étaient partenaires de l’événement la première année et les conférences portaient sur la GPA et la PMA sans père, alors qu’elle n’était pas encore légale en France. Nous avions à l’époque fait un constat d’huissier, réalisé une caméra cachée, etc. Nous avions aussi organisé un événement devant le salon pour protester contre la tenue de l'événement. Des journalistes avaient alors confirmé ce que nous dénonçons. La deuxième année, ils ont été plus prudents. Leur programme de conférence aété affiché au dernier moment pour éviter la polémique. Nous avons là encore organisé un événement, de 48h, pour les gêner. Cela a nui à leur nombre de visiteurs selon nos informations. Cela n’a pas empêché le salon de se tenir, mais il fallait se montrer plus intéressé pour avoir des informations sur la GPA. Nous avons effectué d’autres caméras cachées et pris des contacts pour des rendez-vous ultérieurs afin de donner suite sur la GPA. Dans notre enquête, nous montrons l’illégalité de ce qui se passe au salon et l’hypocrisie de nos dirigeants. Nous souhaitons faire connaître ces choses publiquement et faire bouger la justice et le gouvernement afin de faire reculer le salon.

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Qu’est-ce qui est illégal dans les pratiques du salon ?

Le droit français interdit la GPA sur le territoire français. Malheureusement, elle n’interdit pas de commander une GPA dans un pays où elle est légale. Donc on ne peut rien faire. En revanche, le droit français interdit de s’entremettre entre une mère porteuse éventuelle et des personnes qui veulent un enfant. L’entremise et la tentative d’entremise sont punies par la loi.

Vous évoquez l’hypocrisie des dirigeants, de quoi parlez-vous ?

Nous avons alerté beaucoup de monde : la préfecture de police de Paris, le ministère de la Santé, de la Justice, de l’Intérieur. Chacun s’est renvoyé la balle sans faire quoi que ce soit. Nous avons aussi prévenu des parlementaires qui dans le cadre des débats sur la loi bioéthique ont interpellé des membres du gouvernement. Leur réponse, et notamment celle d’Olivier Véran, a été que c’était un événement privé, qu’il n’avait pas d’avis et que c’était à la justice de s’exprimer. Pourtant, ils savent très bien crier au scandale quand ils le veulent bien, événement privé ou non. À titre personnel, Olivier Véran est favorable à la GPA, mais ce n’est pas la ligne du gouvernement. Ce dernier a toujours précisé que c’était sa ligne rouge. Mais dans les faits, ils laissent faire depuis des années, et ce salon en est l’exemple. C’est une hypocrisie complète.

Sur le site internet de Désir d’enfant, dans l’annonce du salon 2022, il est précisé que « la GPA ne sera pas représentée pour cette édition ». Comment analysez-vouscela ?

Vous avez tout à fait raison. Nous sommes en train de vérifier ce qu’il en est précisément. Nous sommes en train d’identifier qui sont les partenaires, l’un d’entre eux est une agence chypriote qui propose PMA et GPA. Par ailleurs, le programme des conférences n’est pas encore affiché. Nous essayons de savoir si à la suite de notre enquête quelque chose s’est produit. Derrière ce salon, il y a une entreprise qui organise des salons, une autre à Paris qui loue les locaux. Peut-être qu’à force de dénoncer, condamner, les choses ont bougé et que certaines entreprises ne veulent pas s’attirer d’ennui. D’ailleurs notre intention est d’attaquer en justice si nécessaire les sociétés partenaires du salon.

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