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Quand l’ex-patron de Google demande une aide publique pour que la Silicon Valley ne perde pas la guerre technologique avec la Chine
©DAMIEN MEYER / AFP

Fin de règne ?

L'ombre de la Chine se fait préssente. La Sillicon Valley s'inquiète de perdre sa dominatyion technologique. De manière générale, les occidentaux n'ont plus l'avance qu'ils avaient autrefois.

Jean-Paul Pinte

Jean-Paul Pinte

Jean-Paul Pinte est docteur en information scientifique et technique. Maître de conférences à l'Université Catholique de Lille et expert  en cybercriminalité, il intervient en tant qu'expert au Collège Européen de la Police (CEPOL) et dans de nombreux colloques en France et à l'International.

Titulaire d'un DEA en Veille et Intelligence Compétitive, il enseigne la veille stratégique dans plusieurs Masters depuis 2003 et est spécialiste de l'Intelligence économique.

Certifié par l'Edhec et l'Inhesj  en management des risques criminels et terroristes des entreprises en 2010, il a écrit de nombreux articles et ouvrages dans ces domaines.

Il est enfin l'auteur du blog Cybercriminalite.blog créé en 2005, Lieutenant colonel de la réserve citoyenne de la Gendarmerie Nationale et réserviste citoyen de l'Education Nationale.

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Est-ce vraiment le rôle de l'Etat que de venir en aide à la Silicon Valley ?

Jean-Paul Pinte :

Le fleuron de la Silicon Valley est bien sûr un territoire à protéger et à développer face à l’arrivée massive de la Chine mais ce n’est pas réellement le rôle de l’Etat. IL y a en effet aussi d’autres sociétés et territoires de développement technologique qui existent dans d’autres régions des USA et qui nécessitent  aussi un soutien quant à leur lancement ou développement de la part de l'Etat.

Sur un terrain comme la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine la situation a pris une nouvelle dimension, Washington sortant l'artillerie lourde dans le secteur des technologies pour tenter de neutraliser Huawei, acteur incontournable des réseaux mobiles, de l’ordinateur quantique et de la 5G en particulier.

C'était le cas jusqu'à ce qu'un rapport du groupe Aspen Cybersecurity fasse état de la montée en puissance de la Chine dans ces domaines. Les technologies américaines pourraient bien perdre leur avantage c’est la seule raison qui imposerait le cas urgent d’une aide de l’Etat.

 L'Europe devrait elle aussi venir en aide à la Silicon Valley menacé ? Dans cette logique l'UE doit-elle revoir sa politique de la concurrence ?  Comment trouver le bon équilibre et faire en sorte que cela soit tout aussi bénéfique à l'Europe qu'aux Etats-Unis ?

Jean-Paul Pinte : 

L’Europe a aussi ses entreprises, ses startups bien positionnées dans le monde des technologies et de l’Internet.A en écoute cette émission sur France Culture des experts et des politiques, à commencer par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le président Emmanuel Macron, constatent une grande naïveté de l’Europe face aux ambitions de Pékin, qui se défend de toute volonté hégémonique.L’immense projet des "nouvelles routes de la soie" mis en œuvre par la Chine depuis 2013 semblait avancer silencieusement, à la manière d’un rouleau-compresseur, sans rencontrer de réelle résistance depuis près de six ans. Jusqu’à cette visite de Xi Jinping à Rome, Monaco, Nice et Paris le mois dernier qui, du point de vue des intérêts chinois, apparaît plutôt contre-productive au sens où elle a réveillé un esprit de résistance au sein de la Commission européenne, mais aussi en France et dans une moindre mesure en Allemagne.On voit aussi ici dans cet article aussi comment l’Europe tente de rattraper son retard sur la Silicon Valley dans le domaine de la Technologie.

La Silicon Valley reste la place forte de la tech, mais le centre de gravité se déplace progressivement, selon Eric Lagier, fondateur et associé directeur de ByFounders, un fonds de capital-risque axé sur les pays nordiques.

"La confiance en l'Europe s'accroît, et nous sommes dans un âge d'or de la tech", a déclaré Eric Lagier, dans une interview accordée à Business Insider US. "Il y a dix ans, il fallait aller aux États-Unis pour se développer. Trouver des talents dans la vente de technologies était comme trouver une aiguille dans une botte de foin. Maintenant, le talent est ici, en Europe, et moitié moins coûteux qu'à San Francisco."

De plus en plus, l'approche des investisseurs de la Silicon Valley ne suffira pas, selon Eric Lagier : les investisseurs américains viennent en Europe de temps en temps, ou s'attendent à ce que les entreprises européennes se rendent à San Francisco en avion. Mais la donne a changé : de nombreux investisseurs considèrent les startups européennes comme faisant partie des entreprises les plus performantes de leurs portefeuilles, explique-t-il.

Aider la Silicon Valley tout en développant ses propres géants du numériques est-ce là une solution possible pour l'Europe ? 

Jean-Paul Pinte : 

La domination des géants du Net américains fait peser un certain nombre de menaces sur les Etats d'Europe, les entreprises et les individus. Pour Christophe Le Blanc, président du groupe MBD Technologies, seule l'Union européenne à la taille critique pour les défendre.Loin derrière les géants chinois et américains, l’Union européenne doit agir pour reprendre place dans la révolution numérique, plaide un avis du CESE.

Gafa : et si la concurrence était le problème plutôt que la solution ? un article qui incite à la réflexion.

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