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Quand Eric Zemmour confond Juif et Arabe…
©Reuters

La France aux Français ?

Le chroniqueur est connu pour ses talents caustiques. Mais parfois, ses élans l'amènent trop loin.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Avec Zemmour, ce qu'il y a de bien, c'est qu'on peut l'écouter même si l'on n'est pas d'accord avec lui. C'est un redoutable et bon bretteur. Il pique, il tranche, avec un savoir-faire que peuvent lui envier les meilleurs escrimeurs. Le fleuret, le sabre, l'épée : toutes les armes lui sont bonnes. Il est donc vivifiant de l'écouter. La musique est bonne. Les paroles ne le sont pas toujours.

Mardi, il a assassiné sur RTL le concours de l'Eurovision. "Un concours de dressage au politiquement correct : seuls les chiens les plus dociles reçoivent leur susucre". C'est pas bien envoyé, ça ? En cause, le choix de la chanson "J'ai cherché" pour représenter la France. Zemmour s'est donné la peine de l'écouter. Un sacrifice méritoire dont je serais personnellement bien incapable. Merci Zemmour ! Ainsi, il a découvert que cette chanson n'avait rien de français. Quelques mots à peine. Ça commence en français, et ça finit en anglais. Donc, ça finit mal aux yeux de Zemmour : "Une parabole de notre destin national". On connaît le refrain. Pour autant, on ne s'en lasse pas.

La France n'est plus la France… Ella a abdiqué toute identité… A Bruxelles, ses représentants prennent des cours d'anglais… Jeanne d'Arc, que "les Anglois brûlèrent à Rouen", se retournerait dans ses cendres. Du Zemmour. Du bon. Du vrai. Du Zemmour de chez Zemmour. Du Zemmour estampillé AOC.

Puis, il est arrivé à sa chronique ce qui est arrivé à "J'ai cherché", qui commence bien et finit mal. Zemmour, sur un ton acide, a relevé que le chanteur qui défendra nos couleurs délavées portait un "prénom arabe" ! Le pompon, le summum du multiculturalisme obligé : un chanteur arabe chantant en anglais pour représenter la France. Mauvaise pioche, mauvaise fiche ? Zemmour s'est un peu emmêlé les pinceaux.

Et dans ce cas précis, c'est tout à fait édifiant et même amusant. Le chanteur répond au doux prénom d'Amir. C'est effectivement un prénom arabe. Mais c'est aussi un prénom hébreu. Le nom de famille du chanteur est Haddad. Il est juif. Et pas simplement juif. Car en plus il est franco-israélien.

Sur l'islamosphère et la gauchosphère (les deux se mélangeant allègrement), c'est précisément ce qui lui est reproché. Des pétitions vomitives et haineuses circulent pour qu'il soit boycotté. Des fois qu'il aurait porté l'uniforme de Tsahal et tué des enfants palestiniens… L'erreur de Zemmour n'en est que plus piquante. On croit savoir que le chroniqueur pense qu'il y a trop d'Arabes en France. Il n'était quand même pas nécessaire qu'il y rajoute un Juif…

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