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PSG qatari : coup de folie ou
coup de génie ?
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Football

Le club du Paris Saint-Germain vient d'être racheté à 70% par un fond d'investissement qatari. A l'heure où les plus grands clubs de football de la planète traînent des dettes considérables, l'arrivée de ces nouveaux fans de foot peut-elle aider les clubs à retrouver une stabilité financière ?

Stéphane Thuillier

Stéphane Thuillier

Stéphane Thuillier est fondateur et directeur associé de Teamstadia, cabinet expert en construction de stades. Il enseigne le marketing du sport à HEC Paris.

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Le fond Qatar Sport Investments (QSI), sera selon toute vraisemblance, le prochain actionnaire majoritaire du Paris Saint-Germain (à hauteur de 70%), pour environ 40 M€. On peut être tenté aussitôt de se ranger du côté des sceptiques pour voir dans cette acquisition le geste d’un investisseur aveuglé par sa passion ou son ambition politique.

Pourtant, si l’on prend soin de flairer l’air du temps et de porter un regard nouveau sur un écosystème du football actuellement en ébullition, on décèlera quelques indices qui peuvent nous mettre sur la piste d’un joli coup, plus que d’une folie passagère.

Un achat pas si déraisonnable que ça d’ailleurs car il valoriserait le club aux alentours de 60 – 70 M€, soit moins d’une année du chiffre d’affaires, en dessous des ratios usuellement constatés lors les rachats de clubs (entre 1 et 1,5 fois le CA annuel). Bien sûr, il y a les pertes d’exploitation à provisionner… Tout est donc là : quelle confiance avoir dans l’avenir et le modèle économique des clubs français et européens ?

Le système actuel n’a rien de vertueux, comme chacun sait.  La finale de la dernière Champions League était à coup sûr un match au sommet… avec 1,2 milliards d’euros de dettes sur la pelouse (800 M€ pour Manchester United, 400 M€ pour le Barça). Mais ce système est surtout arrivé « au bout du bout » : les banques exigent le remboursement de leurs dettes, les grands medias ne sont plus disposés à proposer aussi facilement les mêmes sommes aux détenteurs de droits TV et l’UEFA est fermement décidée, sous la houlette de Michel Platini, à instaurer son « fair play financier ».

Certains commencent donc à entrevoir l’émergence forcée d’un modèle plus sain, donc économiquement plus attractif, sur lequel ils sont désormais prêts à parier.

Dans le paysage européen, la France ne sera pas en reste, avec des recettes stades bientôt boostées par un parc renouvelé à l’occasion de l’Euro 2016, l’arrivée de nouveaux annonceurs dans la foulée des grands « naming partners » (comme MMA) et un vrai savoir-faire dans la formation des jeunes talents.

Mais au-delà des recettes, c’est surtout sur le volet « charges » qui devrait susciter l’attention des observateurs. A l’instar de leurs confrères du rugby, qui ont installé un système de plafonnement de la rémunération (salary cap) en 2009, les acteurs du football français commencent, par petites touches (projet de limitation des commissions dues aux agents), à s’attaquer à la question des salaires des joueurs. Ils savent qu’ils seront soutenus dans cette voie par l’UEFA … et par la pression financière qui s’exerce sur leurs concurrents européens.

Alors que son voisin dubaiote s’est jusqu’alors « contenté » d’investir massivement dans le sponsoring pour apposer sa marque à des évènements (Coupe du Monde de football ou de rugby), des clubs (Arsenal, PSG)  ou des stades (Emirates Stadium), l’Etat du Qatar opte pour une stratégie différente, ambitieuse, et entend se placer directement du côté des organisateurs (Coupe du Monde 2022) et des ayant-droits (les clubs) : un pari qui peut tout à fait s’avérer gagnant à moyen terme si le monde du football va jusqu’au bout de sa révolution.

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