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Proposition de Najat Vallaud-Belkacem : mieux apprendre grâce au zibar et à la zézette
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Un cas d'école ?

Najat Vallaud–Belkacem, la ministre des Droits des femmes, souhaite que l'orientation sexuelle des auteurs et des personnages historiques ne soit plus passée sous silence dans l'enseignement de la littérature et de l'histoire. Quel serait l'intérêt d'un tel projet ?

Christian Millau

Christian Millau

Grand reporter, critique littéraire notamment pour le journal Service Littéraire, satiriste, Christian Millau est aussi écrivain.

Parmi ses parutions les plus récentes : Au galop des hussards (Grand prix de l'Académie française de la biographie et prix Joseph-Kessel), Bons baisers du goulag et aux éditions du Rocher,  Le Petit Roman du vin, Journal impoli (prix du livre incorrect 2011), Journal d'un mauvais Français (21 avril 2012) et Dictionnaire d'un peu tout et n'importe quoi (Rocher, 2013)

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Nous sombrons. Notre pays est entre les mains d’incapables. Notre éducation nationale prend l’eau. Alors que des jeunes filles sont forcées au mariage par des barbus qui les condamnent ensuite  à se voiler le visage….qu’est ce qui préoccupe donc notre  ministre des Droits des femmes, porte-parole du gouvernement, Mme Najat Vallaud-Belkacem ? C’est l’outrageant silence des manuels scolaires à propos  de “l’orientation lesbienne, gay, bi ou trans de certains personnages historiques ou auteurs “, a-t-elle expliqué au magazine Têtu, citant Arthur Rimbaud et Verlaine .

Voilà en effet un beau projet pour l’école qui, au fond de la classe, fera glousser de plaisir les milliers d’analphabétes que nous lançons dans la vie (inactive) alors qu’ils savent à peine écrire leur nom.

Désormais, les hommes célèbres passés ou présents seront fichés par les enseignants comme le sont discrètement les ministres, les députés, les sénateurs, les hauts fonctionnaires, les grands patrons, les journalistes ou les gens du spectacle par les Renseignements Généraux, qui n’existent plus mais plus fonctionnent encore. Dès la maternelle, je l’espère, jusqu’à l’agrégation, les personnages historiques, les grands auteurs et les artistes les plus éminents seront abordés via le plumard, le zibar et la zézette .

La littérature en sortira fortifiée et ses chefs d’oeuvre prendront un tout autre relief quand écoliers et étudiants,  récitant La ballade des pendus,  analysant Les Essais, se penchant sur Les affinités électives, gloussant sur “Madame Bovary”,  s’embarquant  pour un Tour du monde en 80 jours ou filant sur les traces de Moby Dick, le cachalot blanc, sauront que François Villon, Montaigne, Goethe, Flaubert, Jules Verne  et  Herman Melville furent aussi, à vie ou à l’occasion, des encroupés, des travailleurs du figne, des bardaches ou des petites marquises.

Si Louis XIV et Napoléon sont quasiment passés à la trappe des programmes d’Histoire, j’espére bien que de Démosthéne à Caracalla, de Jules César à Vercingétorix, de Richard Coeur de Lion au Grand Condé, de Pierre le Grand à Louis XVIII ou de Murat au maréchal Lyautey, plus rien ne sera ignoré  de leur qualité de bougre ou de bougresse.

Au Conservatoire National de musique,on ne pourra plus se référer à Schubert, Chopin, Ravel, de Falla, Poulenc ou Britten sans évoquer leur passé socratique, tandis qu’aux Beaux Arts, outre celui bien connu de Vinci, Michel Ange ou Caravage, le gitonisme de Donatello, David, Delacroix, Gauguin ou Dali sera étudié juste aprés le cours de solfége.

Mon dieu, je m’aperçois que j’allais oublier les lesbiennes dans tout cela ! Qu’on se rassure, Mme de Stael, Colette, Marguerite Yourcenar, Sagan, Simone de Beauvoir, Virgina Woolf et bien d’autres dont j’ai le nom sur le bout de langue – mais la place me manque- seront , bien sûr ,elles aussi à l’honneur .

Restera ensuite à inscrire au programme les  paraphiles (déviationnistes sexuels) abusivement mis à l’écart par Mme Vallaud-Belkacem. Je pense notamment  - et leur rend hommage - aux  zoophiles,coprophages, urophiles, nécrophiles, acrotomophiles, fétichistes et autres autonepiophiles. L’Education Nationale n’aurait aucune raison de les ignorer. Ce sont des citoyens à part entière .En cherchant bien, on en trouverait sans doute dans les couloirs du pouvoir, sur les travées  des Assemblées,  dans les palais de justice, chez les inspecteurs du fisc, les enseignants, les jurés des prix littéraires, les notaires, les dentistes, les pizzaiolos et même les écolos .

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