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Propos sans prétention mais, parfois, essentiels, sur l'amour
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Serge Bressan pour Culture-Tops

Serge Bressan est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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LIVRE

« Philothérapie »

d’Eliette Abécassis

Ed.Flammarion

310 pages

19,90 €.

L'AUTEUR

Née le 27 janvier 1969 à Strasbourg, Eliette Abécassis est la fille d’un professeur de philosophie et penseur du judaïsme et d’une professeure de psychologie de l’enfant. Normalienne et agrégée, elle enseigne la philosophie à l’Université de Caen avant de partir pendant une année en voyage d’études aux Etats-Unis. En 1996, à 27 ans, elle publie son premier roman, « Qumran », qui connaît un grand succès en librairies : 200 000 exemplaires vendus en France, traduction en 18 langues dans le monde. Suivront, entre autres, « La Répudiée » (2000), « Mon père » (2002), « Un heureux événement » (2005) qui sera adapté au cinéma, « Mère et fille » (2208), « Une affaire conjugale » (2010), « Et te voici permise à tout homme » (2011). 

« Philothérapie » est son 19ème roman.

THEME

Tout commence par une réflexion sur le SMS, appelé encore texto- « sous le texte, le sous-texte dévoile des informations importantes, comme la position sociale, l'éducation, la vivacité d'esprit, la drôlerie, la finesse et l'orthographe ». Ainsi, trentenaire active, Juliette passe du temps, beaucoup de temps à consulter ses écrans, à lire ses mails (professionnels et personnels). Elle enchaîne rendez-vous de travail, déplacements en avion (destination fréquente : le Japon)… Elle enchaîne aussi les aventures, les conquêtes, croit à chaque fois au Grand Amour et déchante vite. Elle qui « avait une opinion si haute de l’amour qu’elle ne pourrait pas trouver quelqu’un qui fût à la hauteur de l’idée qu’elle s’en faisait » et qui s’interroge sur le fait de savoir si les femmes savent vraiment aimer ou aiment l’amour, ellese définit comme « malade de l’amour », veut se soigner, en fait part à son ami libraire, Emmanuel Deloffre, qui lui conseille un traitement appelé « philothérapie » et qui lui indique le nom du professeur Constant, personnage pour le moins original puisqu’il dispense ses cours de philosophie sur Internet. Voilà donc notre Juliette, séparée de son compagnon Gabriel, en plein traitement, soit treize leçons à l’issue desquelles on doit pouvoir répondre à LA question : « Êtes-vous prêt pour le plus grand amour de votre vie ? ».

POINTS FORTS

-Une écriture souple et enlevée, humble et intelligente; donc, abordable par tous.

-Au fil des pages, la convocation modeste, sans pédanterie, de romanciers et philosophes tels Wittgenstein, Hegel, Albert Camus ou encore Platon et Le Banquet : « C’est ce livre qui est responsable de notre marasme amoureux depuis des siècles, affirme le professeur Constant, le « philothérapeuthe » qui consulte sur Internet. C’est lui, le coupable ! En voulant exalter l’amour et en le mettant au dessus  de tout, il n’a fait que le rendre impossible »…

-Le décryptage de l’amour. Avec deux rappels essentiels. D’abord, la philosophie grecque qui en distinguait trois formes : Eros, Philia et Agapé. Le premier est l’amour-passion qui « fait que l’on se perd en l’autre » ; le deuxième, proche de l’amitié, « l’amour qui jouit et se réjouit de l’existence de l’autre »; et le troisième, « c’est l’amour délivré à tout un chacun qui nous pousse à aider quelqu’un dans la détresse. C’est un amour offert, désintéressé, libre de toute contingence, purement spirituel ». Second rappel:  l’interrogation sur l’amour qui dure, cette notion qui n’existe pas chez les Japonais qui parlent du Kai, qu’on peut traduire par « un instant d’intimité ».

-« Philothérapie », ce n’est pas seulement treize leçons de philosophie autour de l’amour, c’est aussi un joli roman à intrigue.

POINTS FAIBLES

L’artifice qui consiste à intégrer des leçons de philosophie dans la vie quotidienne de Juliette, une jeune femme qui serait le symbole de toutes les jeunes femmes de l’époque actuelle.

EN DEUX MOTS

Un roman limpide en treize chapitres pour tout autant de leçons que l’auteure ne donne jamais mais qui permettent des variations sur la passion, la  trahison amoureuse, le désir, la rupture, la méprise,…

Des variations qui, toutes, amènent à la belle conclusion : « Philosopher, c’est aimer ». 

Et des questions qu’Eliette Abécassis, autant philosophe que romancière, pose sans manières ni faux-fuyants.

UNE PHRASE

« L'amour ne produit pas de vérité (…). Il produit du sens. L'amour, parce qu'il est un discours, est même le plus grand producteur de sens. L'état amoureux donne à vivre, donne à voir, à comprendre, il offre une énergie telle qu'il unifie et organise tout autour de lui. C'est une couleur qui s'empare d'un ciel gris (...). L'amour remplit le monde de beauté, de spiritualité et d'intelligence. Il ouvre les cœurs à la bienveillance. Quand on aime, on aime le monde entier ».

RECOMMANDATION

EXCELLENT

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