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Primaire de la droite et du centre : le spectre de la fraude ?
©France 2

Ça commence...

A midi, le nombre de votants à la primaire de la droite et du centre a déjà dépassé le million. Malgré toutes les précautions prises pour que le scrutin se déroule au mieux, des craintes de fraude persistent...

Patrice Cocoe

Patrice Cocoe

Témoin de l'élection Copé-Fillon préférant rester anonyme, Patrice Cocoe est très au fait des modalités électorales. 

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La crainte de la fraude est exprimée chez certains candidats de la primaire de la droite et du centre.

Au-delà du souvenir lamentable de l’affrontement Copé/Fillon et des manipulations d’alors, qu’en est-il vraiment ?

Une Haute Autorité de la primaire existe et veille sur le bon déroulement du scrutin; le président de l’organisation des primaires explique que le système est étanche, qu’en plus des présidents et assesseurs dans les 10 228 bureaux de vote, seront présents des délégués des candidats et pourtant…

Si le système est aussi verrouillé, pourquoi chez Juppé comme chez Fillon une permanence juridique animée par un pool d’avocats a-t-elle été organisée toute la journée du scrutin dans leur QG respectif ? Seulement pour que leurs délégués puissent s’assurer du bon respect des règles clairement exprimées dans les guides édités par la Haute Autorité ? Ou est-ce que ces hotlines réservées à leurs représentants dans les bureaux de vote seront aussi les capteurs de fraudes redoutées ?

Si le système retenu inspire autant confiance, pourquoi au moins deux guides des fraudes possibles ont été rédigés, diffusés et ont fait l’objet de réunions de formation à l’usage des délégués des candidats Juppé et Fillon ? N’est-ce parce que la grande majorité des comités départementaux d’organisation, des présidents et des trois assesseurs nécessaires à chacun des 10 228 bureaux de vote sont issus du parti les Républicains contrôlé par Nicolas Sarkozy ? Et qu’il fallait donc pour les autres candidats assurer la présence de délégués issus de leurs rangs pour veiller au respect des règles édictées ?

Si le système est aussi certain, pourquoi, afin d’assurer la présence de délégués "non-sarkozystes" dans le maximum de bureaux de vote sur le territoire, les équipes Juppé-Fillon-Le Maire, avec le renfort non négligeable des centristes, ont décidé de mutualiser leurs délégués sans pour autant couvrir la totalité des bureaux de vote ?

Si le système est aussi bordé, pourquoi des huissiers ont-ils été pré-mobilisés, par l’un des candidats au moins, dans un certain nombre de villes sélectionnées pour leur degré de fraude possible ?

Ces précautions étant mises en place, au-delà de traduire une défiance certaine et coûteuse, la sincérité du scrutin est-elle maintenant garantie à 100% ? Presque …

Au-delà de la localisation de certains bureaux de vote qui auraient pu faire l’objet de contestation mais ne l’ont pas été il y a cinq mois, lorsque, par exemple, dans nombre de villes moyennes, Troyes par exemple, l’ensemble des bureaux de vote sont situés uniquement dans la mairie et nulle part ailleurs, avec le risque connu de "pression" pouvant exister, il reste peut-être une ou deux idées… folles

Une, classique : multiplier les incidents pour pouvoir contester le résultat, en négligeant de faire signer la charte par exemple

Une plus originale:  pour qu’un bureau de vote puisse valablement fonctionner et donc ouvrir, il faut la présence physique a minima du président désigné et de deux des trois assesseurs, et que soit prévu un système de suppléants en cas d’empêchement; mais sans satisfaire à cette condition, pas de bureau de vote et tant pis pour les électeurs qui ne seront pas habilités à voter ailleurs.

Sur les 10 228 bureaux de vote, il y aura fatalement, pour cause de fatigue, maladie, accident ou autre empêchement de l’un d’entre eux, des situations de cette nature. De là à imaginer que l’on puisse jouer avec cela en persuadant tel ou tel président ou assesseur de son absence, dès dimanche ou mieux, entre les deux tours dans un bureau défavorable, je ne veux l’imaginer…

Plus il y aura de votants, moins les effets d’une fraude hypothétique pèseraient. De quoi justifier aussi les appels à la participation du plus grand nombre lancé par des candidats prudents.

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