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Pourquoi Trump gagnerait les élections en France ? Un entrepreneur Président !
©SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Souvent moquée et largement critiquée, la conquête du pouvoir de Donald Trump pourrait pourtant inspirer les entrepreneurs français.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Le déchaînement contre Trump de la part de tous ceux qui se targuent d’avoir un cerveau, et jouent les horrifiés, est amusant. Justifié pour une partie, il est vrai. Mais pas totalement. Même si il est totalement politiquement incorrect, pour toute personne souhaitant continuer à faire partie du ghotta intellectuel de la respectable société Parisienne, de l’admettre, ici aux USA, la perception est bien différente de la nôtre, et on pourrait se demander à court terme, si les Français n’aimerait pas avoir un « imbécile » qui ait des résultats, qu’un « intello » qui pour le moment échoue sur le terrain économique et donc de l’emploi ?

Certains pourraient arguer, et pourraient avoir raison, que Trump aura raison à court terme et fera perdre son pays sur le long terme et que Macron suit le chemin inverse. Peut être…Peut-être pas.
Aux USA, si vous travaillez au Times, au Post ou à CNN, vous détestez Trump. C’est devenu une profession. Si vous êtes sur Fox News, vous lui allumez un cierge chaque jour. Le point commun entre ces ennemis, c’est qu’ils vivent tous, chaque jour, de l’exploitation de ce que dit, fait ou tweete l’homme à la mèche inversée. Une mèche qu’il allume chaque jour pour lancer une bombe supplémentaire et qui pourtant, si il devait y avoir des élections présidentielles aujourd’hui, les remporterait haut la main.
Que nous apprend une présidence à la Trump ?
Tout d’abord, nous voulons que le monde juge Trump par rapport au référentiel d’un système établit. Figé. Paralysé. Cela arrange tous ceux qui ne souhaitent pas que cela change. Si on venait à penser qu’une voie différente est possible, imaginez le trouble que cela causerait à ce marécage du pouvoir à la Française qui se complait dans l’arrogance d’une minorité qui souhaite surtout que rien ne change. Le système alimente cette paresse intellectuelle, qui évite à  la majorité d’être remise en cause, et ainsi de préserver et d’assurer à la fois sa prétendue légitimité et sa main mise sur le pouvoir. Critiquer et épuiser Trump et sa méthode, c’est surtout préserver le statu quo, de ce cloaque qui ne souhaite rien que l’immobilisme.
Si Trump réussit, cela sonnerait le glas de 90% de nos politiques en Europe, la France en tête, et son nid d’énarques dont l’obsession consiste à ce que le système fonctionne à perpétuité (pour nous, les gueux)  à son seul avantage. Ils ne veulent surtout pas que cela arrive. Trump leur fait peur, car cela signifierait qu’en France, un business man, sans crédibilité politique- entendez sans avoir fait l’ENA ou être passé par les Mines- pourrait prendre les rênes du pouvoir. Vous n’y pensez pas !
Ensuite, ce que nous comprenons mal en France, c’est que Trump suit son programme. Là forcément, cela fait encore plus mal à nos politiques. Un président qui fait ce qu’il a dit, cela n’est pas normal ! Ca ne se fait pas! Si on commence à laisser des Présidents faire ce qu’ils ont promis, où allons nous ??? Il faut mettre fin à cette plaisanterie. 
Car en dehors des plateaux et des clivages, les démocrates comme les Républicains (eux même divisés en tellement de famille, du Tea Party aux White Supremacists, ou encore libéraux et conservateurs..) avouent que le problème qu’ils ont vis à vis des électeurs, c’est que Trump fait ce qu’il a dit. 
America First ! Quelques soient les conséquences à long terme. A part de mur qui n’a pas connu l’ombre d’une truelle au Mexique, et les infrastructures, qui attendent toujours, au risque de s’écrouler à chaque instant, y compris à New York, pour le reste, il fait comme il a dit ! On lâche la bride sur le développement durable, on baisse les impôts, on lutte contre la Chine en augmentant les tarifs douaniers, on ne lâche pas l’affaire face à l’Iran, on privilégie le haut de la chaîne alimentaire de l’économie, à coup de réductions fiscales, car on sait que plus il y a de riches, plus on a de chances que cela profite aux plus pauvres. Les Américains avant les autres, c’est typiquement un message que les Américains approuvent, et si ils aiment taper un peu sur le latino, ils restent avec moins de 1,5% de population étrangère de chaque origine, un pays assez uni culturellement et américain d’âme, à défaut de souche, qui brille par le maintien d’un rêve américain qui reste bien ancré dans le crâne et le chéquier de chacun. Difficile d’avoir désormais, un rêve Français. Nos « antagonismes » sont désormais trop nombreux.
En clair, si Trump devait remettre son mandat en jeu aujourd’hui, il serait réélu. Combien de dirigeants Européens pourraient se vanter des mêmes chances de succès ?
A court terme, en troisième lieu, il faut avouer que pour le moment, cela marche. Cela pourrait ne pas durer. Mais à court terme, il crève tous les scores, les meilleurs depuis 30 ans. Sur le chômage notamment. Passé à moins de 4% en Juillet ! J’en connais en France, en Italie, au UK, qui seraient prêts à tuer père et mère politique, pour une miette de ce résultat. Au moment où la France affiche grève, baisse de la croissance et reprise de l’inflation, mauvais chiffres du chômage, les USA affichent une croissance record, une montée des revenus (pas des salaires) et une création d’emplois stupéfiante. 
Les Américains, comme chaque citoyen du monde, raisonnent avec le porte monnaie, et pour le coup, commencent à aimer, avec le ventre, ce que la tête pourrait leur refuser. En France, les politiques préfèrent la tête, bien pleine, mais les Français eux aussi, vont commencer à se dire que Trump, côté capillaire et culture générale, c’est peut être limité, mais que côté croissance et emploi, c’est chevelu !
Et les Américains, qui aiment aussi les armes, aiment les cow-boys. Ils ont eu Reagan, ils ont le cowboy de l’immobilier, le « Urban Cowboy », bravache, qui ne s’en laisse pas (trop) compter face au Coréen, à l’Iranien, au Palestinien, et surtout au Chinois. Quand tout le monde a le petit doigt sur la couture pour ne pas vexer le géant, et tremble à chaque menace de fermeture de son marché, faisant des occidentaux les mendiants de l’économie mondiale, Trump lui, rugit et agit. Contrairement aux Français, les Américains préfèrent les vainqueurs, pas les suiveurs ou les participants. Ils veulent du Rocky. Ce n’est pas le pays du Baron de Coubertin, c’est celui de John Wayne. Alors les coups de gueule de Trump, qu’ils l’avouent ou non, ils les aiment.
Enfin qu’on le veuille ou non, Trump appelle à un égoïsme, que l’on peut regretter intellectuellement, combattre dans les colonnes des journaux qui privilégient le jus de crâne, mais il n’en reste pas moins que dans un pays comme la France, qui s’estime victime d’une concurrence de minorités à l’intérieur et des ressortissants de certains de ses « camarades Européens », le message séduit et résonne. Regrettable ou pas, à ne pas l’écouter, nous accoucherons de régimes bien pires que celui que Trump impose aux USA. Et je ne suis pas loin de penser, que Trump, en France serait un bien moindre mal face à un Mélanchon ou une Le Pen, jeune ou plus âgée. Mieux vaut exploiter un sentiment pour lui donner une représentation acceptable, qu’un régime populiste incontrôlable.  Cela supposerait de plus, qu’un entrepreneur, parvienne par son argent et sa popularité, à faire en France ce qu’aucun n’a jamais réussi à faire à ce jour, à savoir gagner la présidentielle. Le système ne l’accepterait pas et tient, pour le moment, les verrous de l’accès à ce qui devait rester un système démocratique. Macron, malgré ses qualités réelles, est un produit pur jus du système, et il a fait un coup d’Etat d’opérette comparé à ce que Trump a fait aux USA. En France, on a « rebooté » le PC, mais il fonctionne toujours avec le même système d’exploitation. Aux USA, Trump teste un nouveau logiciel. C’est totalement différent.
On peut se lamenter et rappeler que Trump ce n’est pas une volonté intellectuelle de faire « péter le système », en utilisant des capacités intellectuelles exceptionnelles, mais au contraire, que seule son ignorance lui permet de violer les codes. Peu importe. Il le fait. En France, on refuse de briser les codes. Ils dirigent notre vie. Mais les Français, pourraient être tentés. Trump débarquerait en France et avec un produit un peu adapté, il gagnerait les prochaines élections présidentielles. Débarrassé de la suspicion extrémiste à la Le Penn et rassuré de ne pas avoir à passer par le communisme, Trump pourrait trouver dans l’électeur Français, un associé intéressé à essayer le nouveau logiciel. 
Et puis, ne boudons pas notre plaisir, nous entrepreneurs, voir un businessman prendre le pouvoir du pays le plus important au monde, quasiment sans équipe de campagne, avec un budget ridicule, par rapport au milliard dépensé par Obama et plus tard par Clinton, avec un discours autrement plus inspiré que le larmoyant Denis Payre entre autre, qui venait faire sa thérapie collective sur les plateaux TV, pleurant d’avoir dû quitter la France pour échapper à un impôt qu’il n’aurait pas eu les moyens de payer. Trump assume lui sa réussite -l’améliorant largement au passage- et n’a pas ressenti le besoin de passer pour un pauvre, comme Giscard et son accordéon ou Fabius et sa 2 CV !
Ici, la bataille électorale, liée à des élections partielles, fait rage sur les plateaux TV entre CNN et Fox News. Et les états « Clintonniens » pourraient profiter, un comble, des résultats économiques de Trump pour faire élire des Démocrates. Mauvais pour Trump, bon pour les USA. Et au final, dans une élection présidentielle, c’est le sort des USA qui décidera et non le dogme ou la posture politique. Trump n’en a aucune, faute de culture, mais il comprend ce qui fait bouger les américains. Mieux que quiconque. Il trouverait vite comment exploiter le désespoir des Français en leur promettant une distribution de claques, d’un côté, et la relance économique de l’autre.
Y aurait-il en France un entrepreneur que cela intéresserait pour dans 4 ans ? Aucun critère capillaire n’est exigé, juste un programme simple, des idées faciles à mettre en œuvre et à tester, et une réelle capacité à faire ce qui a été promis. Cela devait pouvoir exister ? Faites vous connaître !!!

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