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Pourquoi les solutions au problème de la compétitivité dépassent le clivage droite/gauche
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Non dichotomie

Depuis le 15e siècle, la France a une longue tradition de mondialisation. Aujourd’hui, celle-ci est en danger pour avoir été mise à mal par un carcan de mesures étouffant la croissance et pour avoir été trop souvent présentée comme la cause de tous nos maux. C'est pourtant dans le concert économique international que se trouve notre croissance.

Jean-Claude  Beaujour

Jean-Claude Beaujour

Jean-Claude Beaujour est avocat. Il est également vice-président de France-Amériques.

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Ces deux dernières semaines, impossible de passer à côté des deux évènements donnés comme majeurs de l’automne : la sortie du dernier James Bond et la remise du rapport Gallois qui aura lieu le 5 novembre. Tous les deux ont bénéficié d’une communication  tonitruante, l’un sous forme de bandes annonces et d’interviews, l’autre sous forme de controverses et de débats sur les leviers de la compétitivité. La semaine dernière, c’était la sortie de James Bond au service de sa majesté, la semaine prochaine ce sera Louis Gallois au service du gouvernement français. A l’instar de l’espion anglais, le programme de promotion de l’auteur du rapport sur la compétitivité est parfaitement huilé et cadencé : lundi 5 novembre le rapport sera remis au gouvernement, mardi 6 novembre ledit gouvernement se réunira pour rendre de premières orientations et mercredi 7 novembre Louis Gallois sera auditionné à l'Assemblée Nationale conjointement par la commission des Finances et celle des Affaires économiques !

Derrière tant de bruit de et de fureur, ce sont les orientations économiques de la France pour les prochaines années qui sont en jeu, ainsi que sa capacité à être un acteur de la mondialisation ou si l’on préfère de l’internationalisation de ses activités économiques, et non une victime expiatoire. N’en déplaise à ceux et celles qui poussent des cris d’orfraies à la simple prononciation de ce terme, la France a toujours été un acteur de la mondialisation et en profite largement. Et nous devons nous donner les moyens pour que cela continue car cette internationalisation des activités économiques de notre pays est aussi source de richesse et donc de création d’emplois. C’est cela le vrai enjeu du rapport de M. Gallois et ce qui se cache derrière la notion de « choc de compétitivité » ou de « pacte de compétitivité », quelle que soit la sémantique qu’il faille lui attribuer afin de créer un consensus.

Il est triste de devoir l’admettre ainsi, mais le rapport de M. Gallois semble être aujourd’hui le seul espoir qui nous est proposé pour faire face à la situation économique de crise que nous connaissons. Et le gouvernement comme la majorité parlementaire ont largement contribué à nous le faire croire, que ce soit en privilégiant un immobilisme déguisé en période de concertation ou en multipliant avec une déconcertante régularité les « couacs » gouvernementaux. Si c’est M. Gallois qui détient depuis le début l’ensemble des réponses sur la compétitivité, pourquoi ne pas l’avoir pas directement nommé à Matignon ou à Bercy ?! Plutôt que d’attendre six mois de maladresses et de débats stériles pour faire de M. Gallois un homme providentiel et de son rapport sur la compétitivité le nouveau livre de chevet du gouvernement et de la majorité ?

Mais c’est ainsi désormais ; M. Gallois, vous êtes la planche de salut de la France, le dernier messie capable d’éclairer le gouvernement sur les mesures à prendre pour restaurer notre compétitivité. Abaissement des charges des entreprises, hausse de la TVA, hausse de la CSG, fiscalité verte, sont autant d’ingrédients avec lesquels vous allez devoir jongler pour proposer l’élixir miracle qui devra permettre de relancer la croissance, faire baisser le chômage, restaurer l’équilibre de notre balance commerciale, réduire la dette publique et bien d’autres choses encore. Bref, la tâche est lourde M. Gallois. Espérons seulement que votre travail n’aura pas été inutile et que le gouvernement saura vous entendre sans s’enfermer dans une réflexion dogmatique opposant des solutions de « droite » à des solutions de « gauche » dans la mesure où, et c’est une évidence de le dire, il y a va de l’intérêt de tous nos concitoyens sans distinction aucune.

Depuis que le commerce international a pris son essor au XVème, la France a une longue tradition de mondialisation. Aujourd’hui, celle-ci est en danger pour avoir été mise à mal par un carcan de mesures étouffant la croissance et pour avoir été à de bien trop nombreuses reprises présentée comme la cause de tous nos maux. Chaque contrat, chaque produit vendu par une entreprise française à l’étranger est une conséquence de la mondialisation. Et nous en vendons un certain nombre !

Alors, M. Gallois, redonnez à la France les moyens de sa mondialisation ! C’est dans le concert économique international que se trouve notre croissance. Et nous devons préserver notre capacité à y être présent. « Choc » ou « pacte », libre à vous de choisir la formule, pourvu que vous libéreriez notre potentiel de mondialisation !

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