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Pourquoi les avions de transport sans pilotes et les voitures volantes autonomes sont plus crédibles que vous ne le pensez
©Reuters

Y a-t-il un pilote dans l'avion ?

Au vu des exponentiels progrès technologiques que l'homme réalise depuis le début du XXIème siècle, il ne serait pas étonnant que les avions de transport puissent bientôt fonctionner sans pilote à leur bord. Peut-être même avant qu'un taxi volant ne vienne vous prendre devant chez vous.

Il y a quelques dizaines d'années, qui aurait pu penser qu'il existerait en 2016 des trains sans conducteurs et des voitures capables de rouler sans que l'on touche le volant ? Si pour le moment, le pilote doit rester vigilant afin de reprendre le contrôle du véhicule à tout moment, il ne s'agit que d'une phase de transition. On peut présager que d'ici 2050, nous verrons des voitures totalement autonomes défiler dans nos rues. Et pourquoi pas des avions sans pilote ?

La technologie plus fiable que l'homme

Il ne s'agit d'ailleurs pas du seul exemple de véhicule dont le contrôle est confié à une intelligence artificielle. Nous utilisons déjà des hélicoptères sans pilotes tels que le K-MAX afin de livrer avec grande précision des colis dans des zones difficiles d'accès. De même, l'industriel chinois Ehang a dévoilé lors du Consumer Electronics Show son quadricoptère Ehang 184, un taxi-drone capable de transporter un passager d'un point à un autre de manière autonome. Les exemples de véhicules aériens autonomes sont nombreux : myCopter, Volocopter, Centaur

La généralisation des avions de transport sans pilotes est logiquement la prochaine étape. Les crashs aériens sont de plus en plus rares et quand ils arrivent, 70% d'entre eux sont dus à une erreur humaine, rappelleL'Express. Ne vaudrait-il pas mieux confier le contrôle de ces appareils à des intelligences artificielles ? "Alors que les pilotes d'avion utilisent le pilotage automatique durant 95% du trajet, pourquoi ne pas lui confier les 5% restants – le décollage et l'atterrissage ?", se questionne Tim Robinson, l'éditeur en chef du magazine de la Royal Aeronotical Society interrogé par la BBC. Et de poursuivre : "Les pilotes automatiques effectuent des trajectoires répétitives et ultra-précises, ne volent pas ivres, ne se fatiguent pas, ne se laissent pas distraire, et tout cela laisse penser qu'ils seraient plus fiables que les pilotes humains dans le futur". Ces avions pourraient voler de manière totalement autonome, ou guidés par des pilotes au sol. Une manière d'éviter certains drames, comme celui connu par les passagers de l'avion Germanwings que le pilote dépressif avait fait s'écraser dans les Alpes en 2015.

Apport humain

Mais le plus gros obstacle à ces avions autonomes reste bien l'homme lui-même. Alors qu'embarquer dans un avion effraie encore de nombreuses personnes, devoir voler à une dizaine de kilomètres du sol sans aucun pilote en ferait s'évanouir plus d'un. Le passage de témoin entre l'homme et la machine est en effet plus difficile dans les airs que sur terre. Si le pilote automatique connait une défaillance, tout le monde s'écrase. Ce n'est pas aussi grave qu'un coup de frein un peu violent dans le métro sans conducteur. "On observe que les personnes sont plus à l'aise avec un pilote dans l'avion capable de le contrôler directement,explique à la BBC l'expert en aéronautique à l'Embry-Riddle Aeronautical University (Florice, États-Unis) et auteur d'un rapport sur la perception humaine des vols robotiques, Stephen Rice. De plus, les pilotes estiment que conduire un appareil de l'intérieur est plus pratique de le contrôler à distance. La plupart des personnes qui ont conduit une voiture ou un avion à distance trouvent cela difficile". En effet, difficile de "ressentir" l'appareil et de bénéficier d'un accès total aux commandes depuis le sol. De plus, une intelligence artificielle serait-elle capable du même exploit que celui réalisé par le pilote de l'A320, qui avait réussi un amerrissage d'urgence miraculeux sur l'Hudson River à New York en 2009 ? La technologie n'est pas capable d'autant de créativité qu'en témoigne l'homme.

Transition

Toutefois, la technologie risque bien de l'emporter. Auparavant, on installait bien des garçons d'ascenseur dans ces derniers afin de rassurer les occupants qui l'empruntaient quant à son bon fonctionnement. Pareillement, on comptait auparavant trois pilotes dans les cockpits d'avion. Aujourd'hui, ils ne sont plus que deux. "Si, dans le futur, vous grandissez dans une société où les voitures conduisent toute seules et où des drones délivrent des colis, embarquer dans un avion sans pilote sera-t-il une si grosse surprise ?", remarque Robinson. Sa rhétorique est juste : tout est une question d'habitude.

Aussi, ne vous attendez pas à ce que les avions de passagers perdent tous leurs pilotes d'ici la fin de l'année. Le progrès se fera graduellement. Les duos de pilotes d'avion que nous connaissons devraient progressivement perdre leur appellation et ne garder qu'un seul pilote par appareil. De même, les premiers vols autonomes ne seront pas effectués avec des passagers à leurs bords, mais bien avec des marchandises. Ainsi, un crash aérien ayant donné lieu à la mort de quelques vaches dans la campagne n'aura pas le même écho médiatique que si plusieurs centaines de personnes périssaient de la main d'une intelligence artificielle incapable de réagir. La perception joue alors un rôle clé. Enfin, les logiciels des robots en charge du bon déroulement du vol devront être améliorés afin d'empêcher toute tentative de piratage qui pourrait survenir dans un but terroriste, ou d'obéir à des consignes étranges telles qu'accélérer ou descendre en direction d'une ville survolée.

Voitures volantes autonomes

Enfin, certaines entreprises se laissent aller à des projets futuristes, mêlant trafic aérien, intelligence artificielle et autonomie. Il s'agit de l'un des plus grands fantasmes de l'homme : la voiture volante. Airbus fait partie de ces firmes qui voient loin. En se basant sur la prévision que 60% de la population mondiale vivra dans les villes en 2030, soit 10% de plus qu'en 2016, le groupe européen planche sur des prototypes de taxis volants sans pilote afin de décongestionner le trafic urbain. Un service qui ne serait pas réservé aux riches propriétaires de ces engins, mais bel et bien au plus grand nombre. Nommé "City Airbus" ou "Vahana", ce projet jusqu'à présent tenu secret mobilise des développeurs en Allemagne, en France, ainsi que dans la Silicon Valley. Ces engins, qui devraient ressembler à un croisement entre un petit hélicoptère et un drone, fonctionneraient à l'électricité et décolleraient de plateformes réservées afin d'effectuer des trajets d'un point A à un point B. Les passagers pourraient commander leurs taxis volants grâce à leur smartphone, pour un prix avoisinant celui d'un taxi classique.

Comme pour les avions sans pilotes, la généralisation de ces taxis-drones autonomes serait progressive, puisqu'ils seraient tout d'abord pilotés de manière "classique", par un conducteur. De son côté, le PDG d'Airbus, Tom Enders, a déclaré : "Je ne suis pas un grand fan de Star Wars, mais il n'est pas fou d'imaginer qu'un jour nos grandes villes seront dotées de voitures volantes pour survoler les routes. Dans un avenir proche, nous pourrons utiliser nos smartphones pour réserver un taxi volant entièrement automatisé et sans pilote, qui atterrira devant notre porte".

C'est simple. À partir du moment où l'homme imagine quelque chose, il y a de grandes chances pour que tôt ou tard, il finisse par concrétiser ses rêves. Et une colonie sur Mars, c'est pour bientôt ?

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