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Pourquoi la gestion à la petite semaine de l’Etat français empêche le retour de la confiance
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Editorial

Dernière désinvolture en date : le décalage de trois mois décidé au débotté sur les allègements de cotisations sociales en faveur des entreprises, qui sont ainsi reportés du 1er janvier au 1er avril prochain. Les patrons de PME en particulier, dont la trésorerie est souvent très tendue, ne pourront donc profiter pendant plusieurs mois du coup de pouce qui était prévu.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Chaque jour apporte son lot de nouvelles qui montre l’incapacité du pouvoir à déterminer un cap et à s’y tenir. Au lieu de quoi, on n’enregistre que louvoiements, demi-tours permanents sur fond de mauvaise foi pour justifier des volte-faces incessantes. Dernière désinvolture en date : le décalage de trois mois décidé au débotté sur les allègements de cotisations sociales en faveur des entreprises qui sont ainsi reportés du 1er janvier au 1er avril prochain.

Rien ne sera changé pour les redevables, affirme le gouvernement, puisqu’ils bénéficieront sur l’ensemble de l’année de la mesure annoncée. Et il dénonce avec véhémence les critiques acerbes proférées par le patronat, alors qu’il donne l’impression de racler les fonds de tiroirs tant il se montre dans l’incapacité de gérer les affaires du pays. Il n’empêche : les patrons de PME en particulier, dont la trésorerie est souvent très tendue, ne pourront profiter pendant plusieurs mois du coup de pouce qui était prévu. L’Etat va ainsi récupérer provisoirement un milliard sur une enveloppe de 4,5 milliards. Et les craintes se ravivent sur la suite du programme. Car, sur les 41 milliards d’allègements prévus dans le plan de soutien à l’économie, il en reste onze à voter au cours des deux prochaines années, avec le risque que le gouvernement vienne de créer un précédent et aille plus loin dans les reniements sous la pression de l’aile gauche de sa majorité qui se fera de plus en plus forte au fur et à mesure qu’on approchera de l’échéance de l’élection présidentielle.

La crédibilité du pouvoir se trouve d’autant plus engagée que les prévisions de réduction du déficit public paraissent une fois de plus trop optimistes. Le gouvernement table sur une croissance de 1,5% l’an prochain, alors que les experts internationaux viennent de réviser légèrement les perspectives des pays industrialisés, en créditant au mieux la France de 1,3%, ce qui pèsera sur les rentrées fiscales qui ont déjà tendance à être inférieures aux souhaits du ministre de l’Economie. Or, la France est toujours dans le collimateur de Bruxelles, qui lui a déjà à deux reprises accordé un sursis alors qu’elle pourrait bien battre l’an prochain le triste record des déficits au sein des pays européens.

Le combat pour la restauration des comptes publics, alors que l’an dernier les prélèvements obligatoires avaient atteint un record absolu avec un taux de 44,9% parait compromis, alors que les réformes prévues par la loi Macron sont mal parties, en raison d’un blocage systématique des syndicats et de tensions de plus en plus vives dans les relations avec le patronat. Le gouvernement va donc continuer sa politique à la petite semaine, en tentant de slalomer à travers des réformes de plus en plus furtives.

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