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Pourquoi l’équipe Valls préférerait un Sarkozy candidat de la droite pour lutter contre le FN en 2017
©Reuters

Etrange calcul

L'entourage du Premier ministre, qui prépare les législative de 2017, pense qu'un accord de désistement entre la droite et la gauche est inévitable. Des proches estiment que Nicolas Sarkozy serait le mieux à même de le réaliser.

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand, journaliste politique à Atlantico, suit la vie politique française depuis 1999 pour le quotidien France-Soir, puis pour le magazine VSD, participant à de nombreux déplacements avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, François Bayrou ou encore Ségolène Royal.

Son dernier livre, Chronique d'une revanche annoncéeraconte de quelle manière Nicolas Sarkozy prépare son retour depuis 2012 (Editions Du Moment, 2014).

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Recomposition, main tendue au centre et à la droite, Manuel Valls et ses proches ne cessent, depuis un an, d'appeler de leurs vœux une nouvelle géographie politique qui verrait s'unir un bloc central formé d'une partie du PS, du centre et d'une partie des LR. Après avoir échoué à réunir ce fameux bloc lors du débat sur la déchéance de nationalité, la loi El Khomri n'est-elle pas une nouvelle occasion manquée ? Le gouvernement n'aurait-il pas dû en rester à la première mouture ? Ne rien toucher à ce texte qui satisfaisait la droite, et le faire voter ainsi, sans 49.3?

C'est la question qui est aujourd'hui posée au gouvernement."La droite nous aurait lâché. Elle est en plein dans ses primaires, pas encore prête à voter des textes avec nous. Mais elle va devoir se résoudre à opérer des rapprochements", explique un député proche de Manuel Valls. L'analyse de Matignon est simple et limpide : afin d'éviter qu'un trop grand nombre de députés FN n'entrent à l'Assemblée nationale lors des législatives de 2017, LR et PS vont devoir trouver un accord de désistement mutuel. "Ça ne pourra pas se passer comme lors des régionales. Nous n'accepterons pas d'être les seuls à nous désister, la droite devra en faire autant", explique l'entourage de Manuel Valls.

Selon lui, si l'opposition actuelle emporte la présidentielle, elle n'aura pas le choix. Si elle veut pouvoir gouverner sans dépendre des voix du FN, si elle ne veut pas être prise en tenaille entre sa droite et sa gauche. "Mais un accord législatif ça se prépare, explique un proche vallsiste, les programmes des candidats LR et PS devront comporter des points de convergences. Il faut que nous en discutions".

Facile à imaginer si Alain Juppé est le candidat de la droite, plus compliqué avec Nicolas Sarkozy. Pas sûr selon l'entourage du chef du gouvernement : "Certes, on voit déjà poindre des points de convergences avec Juppé", reconnaît un élu, mais contre toute attente ce député pense que le rapprochement sera plus facile avec Nicolas Sarkozy. "Il a un plus fort leadership, il amènera plus facilement la droite du parti sur des positions centristes que ne le fera Alain Juppé". Le maire de Bordeaux devra, en effet, s'il est élu donner des gages à sa droite afin qu’elle ne le quitte pas pour le FN. "Nicolas Sarkozy peut faire l'union nationale", résume ce Vallsiste. Reste à savoir si l'ancien président le souhaite. Toujours est-il qu'à droite comme à gauche, les élus et les entourages se parlent, certains jouent les facilitateurs afin que, quel que soit le candidat qui devra affronter Marine Le Pen au second tour, il puisse y avoir des rapprochements avec le camp d'en face afin que se construise un bloc Républicain face au FN et à la gauche de la gauche qui pourrait elle aussi réaliser un score important. Ainsi Christian Estrosi, qui a souvent Manuel Valls au téléphone, tweetait hier: "Nous devons inventer une citoyenneté durable. Je veux renouer avec le débat d’idées en écoutant chacun, y compris mes adversaires !"

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