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Pourquoi la gauche “bobo” ne s’intéresse-t-elle aux banlieues qu’en période de campagne électorale ?
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Quartiers populaires

François Hollande en visite dans plusieurs quartiers populaires ce vendredi et samedi. Mais la gauche a-t-elle vraiment des propositions concrètes pour les banlieues ?

C’est un phénomène social récurrent et assez étrange que relèvent les observateurs de la société française : avant chaque élection, les responsables socialistes découvrent la situation des banlieues et, la main sur le cœur, les yeux larmoyants et compatissants, ils jurent sur l’argent du contribuable que, depuis la très snob rue de Solférino, il n’a eu de cesse de compatir avec le malheur social. Et effectivement, pendant deux jours, le Parti socialiste a décidé de s'intéresser à nos quartiers. Mensonges et balivernes !

Depuis des décennies, la Gauche reproduit le même stratagème avant chaque échéance électorale. La vie des quartiers s’en trouve-t-elle changée ? Les socialistes ont-ils amélioré les banlieues après 1981, comme ils l’avaient promis ? Qu'ont-ils fait depuis 30 ans, au gouvernement et dans les collectivités dont ils ont la charge ? Lionel Jospin et son gouvernement, de Daniel Vaillant aux autres Martine Aubry, ont-ils semblé ne serait-ce que s’intéresser à ces concitoyens, eux qui ont laissé filer l'insécurité, "précarisé" notre économie avec leurs 35h ou encouragé le communautarisme à des fins électorales ? François Hollande, à la tête du Parti socialiste pendant onze ans (il y est arrivé j’étais en classe de 6ème) a-t-il seulement tenté des propositions ? A-t-il soutenu la rénovation urbaine ? A-t-il dénoncé les violences urbaines autrement qu'en faisant passer les coupables pour des victimes ? A-t-il dénoncé les ghettos sociaux créés et entretenus par ses amis maires pour maintenir la pauvreté et espérer ainsi conserver leur électorat ? Non, jamais. Pas une seule fois.

Et l’UMP depuis 2007 dans tout cela ? Bien sûr, les cités réputées "difficiles" ne sont pas devenues en un jour des quartiers recherchés par la majorité des Français – et encore moins par les bobos du PS, si bien dans leurs douillets arrondissements parisiens où ils profitent en toute sérénité des logements sociaux du centre ville.

Seulement, s'il est une chose qu’on ne peut reprocher au gouvernement, c’est de n’avoir rien fait. La rénovation urbaine, avec Jean-Louis Borloo, est un succès incontesté : c’est la droite qui l’a mise en place en 2004 ! Depuis, elle y a consacré 43 milliards d’euros pour changer l’apparence et la vie de nombreux quartiers. Au-delà, le gouvernement a fait reculer l'insécurité. Surtout, il a mis en place de nombreuses mesures en faveur de l’égalité des chances, de l'éducation à l'emploi (Cordées de la réussite, internats d’excellence, programme Eclair, soutien scolaire, doublement de l'apprentissage, auto-entrepreneuriat, etc.).

La gauche s’est opposée systématiquement à toutes ces initiatives, sans exception, et sans jamais rien proposer en retour ! Elle s’y est opposée par tactique politicienne – ce qui ne l’honore pas. Mais pas seulement. Elle s’y est opposée parce que l’électorat socialiste est désormais totalement « bobo » et préfère parler de droit de vote des étrangers et de dépénalisation du cannabis plutôt que de politique d'intégration et de lutte contre les trafics en tous genres. Elle s'y est opposée parce que, comme on le voit depuis le début de cette campagne, le Parti socialiste ne porte pas les valeurs des quartiers : misérabilisme, assistanat, plafonnement des salaires, pénalisation de la réussite, attaque de la famille… Parmi les jeunes que je rencontre, à travers mes activités politiques et associatives, la finance n’est pas l’ennemi ! La réussite ne fait pas peur ! Le travail est valorisé ! La liberté et l’autonomie sont acclamées ! La solidarité est cruciale, mais l’assistanat est méprisé ! Je l’ai écrit dans un livre : au fond, les banlieues sont de droite !

Et aujourd’hui, c’est Nicolas Sarkozy qui porte le mieux ces valeurs. Depuis cinq ans, le président de la République agit. Il ne prône pas l’assistanat, il n’organise pas le pleurnichage à la commande en croyant apitoyer les électeurs : il travaille, il propose, il essaie, il innove, il recommence. Evidemment, il n’a pas tout fait. Evidemment, il ne fait pas plaisir à tout le monde. Mais il a enclenché les réformes. Il reste à faire, bien sûr, pour les quartiers : il l’a dit encore récemment, à Meaux, avec Jean-François Copé. 

C'est à l'aune de cette action qu’il faut bien mesurer le gouffre que Francois Hollande offre à ses chères et pauvres "banlieues" : il ne propose rien. Et s'il est élu, il ne fera rien. Il ne fera rien parce que son parti est divisé et qu’il devra gouverner avec une majorité allant des libéraux de Manuel Valls aux gauchistes de Mélenchon et du Parti communiste, en passant par les figures toutes neuves de Laurent Fabius et de Martine Aubry. Il ne fera rien parce qu’il est incapable de prendre une décision claire, nette et précise, de l’assumer et de la défendre. Il ne fera rien parce qu’il recherche les arrangements et les accommodements, comme il l’a toujours fait à la tête du Parti socialiste.

Sa seule ambition est de durer. Pas de sauver les banlieues. Dans les quartiers, voter Hollande, c’est donc s’assurer de retomber dans l’oubli. Jusqu’à ce que, dans cinq ans, ses amis de la rue de Solférino reviennent réclamer des voix, la main sur le cœur, les yeux larmoyants et compatissants, et se remettent à jurer sur l’argent du contribuable que, depuis la très snob rue de Solférino, il n’a eu de cesse de compatir avec le malheur social.

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