Pourquoi les citoyens français doivent devenir des actionnaires <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Pourquoi les citoyens français doivent devenir des actionnaires
©

A la Bourse !

Face à la crise, hommes politiques et chefs d'entreprise devraient développer l'actionnariat individuel en France pour favoriser une attitude économique responsable du citoyen en lui inculquant l'esprit d'entreprise.

Frédéric Lemaître

Frédéric Lemaître

Frédéric Lemaître est Président de Fair Disclosure Management SAS, société de gestion de base de données sensibles. 

Voir la bio »

Développer l’actionnariat individuel direct est un premier pas vers une politique visant à créer une attitude économique responsable du citoyen en lui donnant le goût du risque, l’esprit d’entreprise et l’apprentissage de la vision à long terme tout en apportant aux entreprises les moyens de financer leur développement en les associant à leurs projet et donc à l’avenir de l’économie française.

Une approche en dehors de tout clivage politique

Il s’agit d’aborder cette problématique sereinement en dehors de toute considération idéologique.

Une question fondamentale se pose : l’importance croissante du poids des investisseurs institutionnels internationaux, dans le capital des entreprises françaises cotées, est-il une gêne, voire un réel danger pour leur développement donc pour la croissance française ?

Une réponse appropriée s’impose : est-il, alors, souhaitable, voire vital, pour les sociétés françaises cotées, de développer la part de l’actionnariat individuel français dans leur capital ?

Pour l’entreprise, c’est la recherche d’un meilleur équilibre capitalistique entre les investisseurs institutionnels, majoritairement les fonds de pension anglo-saxons et un actionnariat individuel, source, a priori, de moindre volatilité des cours et de protection contre la vision à court terme de nombreux professionnels de marché, qui fait tant de ravages dans notre économie et contre les attaques d’éventuels "prédateurs" étrangers peu soucieux du maintien des sièges sociaux en France. C’est aussi favoriser la résurgence de "l’affectio societatis", un des éléments essentiels pour réconcilier le citoyen et les entreprises, seules créatrices de richesse et d’emplois.

Pour l’individu, l’actionnariat direct donne du sens à ses responsabilités économiques, politiques et sociales en le faisant participer directement au développement des entreprises et donc à la croissance de l’économie nationale. Il encourage un engagement à long terme aux côtés des entreprises et développe le goût et l’acceptation du risque ainsi que l’esprit d’entreprise, sans lesquels il n’y a pas de développement économique durable. Il permet, entre autre, à l’individu d’influer directement sur le comportement des entreprises en fonction de ses propres valeurs.

Un défi majeur pour l’économie française

Répondre à ce défi nécessite un engagement volontaire et fort des politiques et, bien entendu, des chefs d’entreprises, car c’est d’eux seuls que des changements profonds et  "maîtrisés" pourront venir. Ils doivent prendre l’initiative afin de favoriser l’émergence d’un actionnariat individuel français fort à travers des propositions réglementaires et fiscales se rapprochant des meilleures pratiques mondiales. N’est-ce pas aussi l’occasion de participer à l’éducation économique concrète, à travers le prisme de l’entreprise, du grand public dont la culture économique est réputée "pauvre".

Il doit devenir, pour les politiques et les chefs d’entreprises un défi de société à relever. Cette initiative montrera leur détermination à responsabiliser et mobiliser les français pour faire gagner l’économie française, en dehors de tout clivage politique.

Une approche pragmatique

Aborder cette problématique dans les meilleures conditions doit tenir compte des attentes réelles des actionnaires individuels français, sur des questions auxquelles les réponses ne tiennent pas seulement à des "gadgets" de communication mais à des modifications fondamentales en matières fiscales et de droit des sociétés. L’objectif étant d’instaurer un nouvel état d’esprit.

L’analyse des conséquences du développement des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication sur l’évolution du nombre des investisseurs individuels et sur leur comportement doit être intégrée ainsi que ses conséquences sur les modes de gestion et d’information d’un actionnariat de masse.

Des propositions de bon sens et durables

Le gouvernement doit s’atteler rapidement à trouver des solutions de long terme à ce problème. Il doit trouver un consensus durable avec l’opposition car cette question n’appelle pas des solutions de gauche ou de droite mais tout simplement du bon sens dans la durée. Des assises nationales devraient se tenir rapidement réunissant des représentants des partis dits de gouvernement, de chefs d’entreprises cotées et non cotées de toutes tailles et de représentants des épargnants.

ll en va de l’avenir de nos entreprises et donc de l’économie française. Il nous faut redonner de la confiance et du souffle à nos entrepreneurs, c’est une question de salut national.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !