Politique économique de François Hollande : l’appauvrissement c’est maintenant !<!-- --> | Atlantico.fr
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La politique économique de François Hollande atteint peu à peu ses limites.
La politique économique de François Hollande atteint peu à peu ses limites.
©Reuters

Chroniques du pot aux roses

Cette semaine, Serge Federbusch revient aussi sur la taxe à 75% sur les revenus supérieurs au million d'euros, les manœuvres de Tapie pour prendre le contrôle de la Provence et la rumeur sur l'arrivée d'Anna Wintour à Paris.

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

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1 – L’appauvrissement c’est maintenant !

La tactique court-termiste de Hollande qui se contente de pressurer fiscalement jusqu’au seuil du tolérable ceux qui ne votent pas pour lui et qui, pour le reste, attend la distribution d’euros fraîchement imprimés par Draghi, atteint peu à peu ses limites. L’Insee parle désormais quasi-ouvertement de stagnation en 2013. Quant au FMI, il n'entrevoit que 0,4% de croissance en 2013, avec un déficit public supérieur de 0,5 pour cent de PIB à celui annoncé par le gouvernement.

Le problème de notre président tient désormais en peu de mots. Ses augmentations d’impôts sous toutes leurs formes freinent la croissance sans qu’au même moment une politique volontariste de réforme de la dépense publique n'améliore le fonctionnement de notre économie.

Les mesures prises depuis six mois commencent à faire sentir leur effet récessif : baisse du nombre d’heures supplémentaires du fait de la modification de leur régime fiscal et social, prélèvements supplémentaires sur l’épargne, le capital et les hauts revenus qui amputent aussi bien l’investissement que la consommation, hausses discrètes mais réelles des tarifs publics sans aucune contrepartie en matière de service. Ce transfert de moyens des particuliers vers les administrations, du fait de la mauvaise organisation des services publics et du gaspillage dans les budgets sociaux, se traduit par une moins grande utilité des fonds employés. L’épargne des « riches » est plus efficace lorsqu’elle finance des entreprises ou même des consommations de luxe ou culturelles que lorsqu’elle est autoritairement affectée au comblement sans fin des déficits de systèmes administratifs que nul n’ose vraiment réformer. A cet égard, la mystification du faux plan présenté pour trouver 60 milliards d’euros d’économies est révélatrice de la roublardise à gros sabots de Moi-Président, qui, à lui tout seul, est capable d’incarner ces chœurs d’opéra proclamant « marchons, marchons » tout en restant immobiles. Cerise sur le gâteau, les exils fiscaux se multiplient.

Les vraies économies passeraient par trois réformes : celle du système politique en limitant le nombre d’élus, de ministères et en privatisant ou en supprimant des administrations encore surnuméraires (à quoi sert le Conseil économique social et environnemental ?) ; la disparition d’un échelon du millefeuille territorial et, enfin, la prise à bras-le-corps du problème de transferts sociaux trop généreux (retraites, indemnités journalières et remboursements de dépenses de santé de confort comme les cures thermales par exemple).

Mais Sa Normalité a peur, comme ses prédécesseurs du reste, et temporise en nous assurant qu’en 2014 on pourra de nouveau raser gratis et que tout ira mieux. Hélas non, car les handicaps désormais structurels de la France empêchent tout rebond réel alors que les freins conjoncturels sur lesquels appuie le pouvoir « hollandais » nous ont fait caler. L’immobilisme conduit logiquement à la paralysie et à l’appauvrissement dans un monde qui bouge.

Hollande et son équipe, mot qu’on peut trouver presque flatteur, tentent de nous endormir pour un an. Sur une telle durée, ce n’est plus de l’anesthésie mais du coma.

2 – Qui craint les 75 pour cent ?

La parade est déjà prête chez les fiscalistes. Que ceux qui plaignent les futures taxes à 75 pour cent se rassurent. Des lors que ces contribuables, et c’est fréquemment le cas, sont propriétaires ou actionnaires dirigeants de leur entreprise ou peuvent s’entendre avec ceux-ci, il leur suffira de réduire leur rémunération pendant deux ans, mettre les profits en réserve et attendre la fin de la période purement démagogique décidée par Robin-du-Bourget. Ils se les verseront plus tard, avec un taux d’imposition redevenu moins démentiel. Toute mesure inepte sécrète heureusement son antidote.

3 – Le Montebourg qui bouche le Vieux Port

Mediapart, il y a quelques semaines, nous avait mis la puce à l’oreille. Hollande se souciait fébrilement de contrecarrer les manœuvres de Tapie pour prendre le contrôle de la Provence. (http://hashonomy.com/link/lelyse-cherche-torpiller-les-projets-secrets-de-tapie-mediapart-753306/).

Tapie en dit désormais plus, s’appuyant sur des enregistrements et accusant cette fois Montebourg et son cabinet d’œuvrer aux mêmes fins. Il est certain que la situation de l’économie française et notamment celle du redressement de son industrie exigent ce genre de suivi prioritaire. La nullité des résultats n’interdit pas de faire de la bonne vieille politique.

4 – Super-Normal renonce à ses vacances de Noël, les Français à leur retraite

Il faut vraiment que l’on s’inquiète à l’Elysée du moral du peuple pour que notre chef annonce à grand renfort de communication qu’il ne prendra pas de vacances cet hiver. Au même moment, il suffisait de lire entre les lignes du récent rapport du Comité d’orientation des retraites qu’elles ne sont plus finançables à partir de 2020, sauf à les réduire substantiellement. Plutôt que travailler, Hollande devrait passer son Noël à prier pour le retour miraculeux de la croissance.

5 – La diablesse s'habille en diplomate

Par tradition, l'ambassade des Etats-Unis en France est souvent confiée à un non-diplomate : banquier, universitaire ou autre financier du président.

Obama aurait l'intention d'y nommer Anna Wintour, de Vogue, la diablesse qui s'habillait en Prada selon un roman d'aéroport. Cela en dit long sur la perception de la France par le roi des Américains. Mais cette ambassadrice de la mode se fait tirer l'oreille : il lui faudrait renoncer au couturier italien pour se coltiner un tailleur Chanel, trop ringard sans doute.

6 – Mortelle immobilité

Puisque les partenaires sociaux ne sont pas prêts à devenir partenaires des socialistes et se mettre d'accord sur la flexisécurité, il va falloir que Lui-Président prépare un projet de loi et impose aux uns et aux autres des compromis qui n'en seront pas. Décidément, sans croissance tout est difficile : quand la société n'avance plus, l'immobilisme du dirigeant devient insupportable car elle le ravale au rang du commun. La restauration de la noblesse républicaine de robe, qu'incarne Hollande, est de peu de remède quand le pays a besoin d'une noblesse d'épée.

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