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Pisa : Y a-t-il un docteur dans l’avion ? Pourquoi les apprentis sorciers de l’Éducation nationale sont incapables d’établir les bons diagnostics
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Grigris éducatifs

Une tribune de Jean Schmidt, président du syndicat de l’enseignement privé à distance (CHANED), président du Groupe Hattemer, Managing Partner de Jolt Capital pour "Nous Citoyens".

Jean Schmitt

Jean Schmitt

Jean Schmitt est président du syndicat de l’enseignement privé à distance (CHANED) et président du Groupe Hattemer, Managing Partner de Jolt Capital.

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Voilà 20 ans que notre école est malade avec comme principal symptôme le déclin du niveau scolaire de nos enfants. Pourtant, tous les sorciers du politically correct et de la démagogie ont largement prodigué leurs potions et grigris : régionaliser, refonder l’école, égalitarisme à tout crin, changement des rythmes scolaires, suppression des matières, le bac pour tous, etc. Force est néanmoins de constater que l’état du patient n’a fait qu’empirer.

Afin de nous faire comprendre que tout cela nous dépasse et qu’il n’existe aucune médecine conventionnelle pour guérir l’enseignement français, on nous explique à quel point guérir un mammouth dont le cerveau est politisé, le système nerveux syndicalisé, les membres démotivés, et dont les petits sont mal éduqués, relève de la magie noire.

Derrière beaucoup de faillites médicales, il y a une erreur de diagnostic. Reprenons :

a) un élève qui entre en seconde aujourd’hui a fait autant de mathématiques et de français qu’un élève qui entrait en 4e en 1975

b) notre niveau dans les études de l’EN puis dans les études PISA en français et en mathématiques baisse depuis plus de 35 ans.

Est-il hardi de risquer cette hypothèse : c’est parce qu’on ne donne plus le temps d’enseigner les maths et le français que le niveau chute ? Soyons fous, risquons une solution : ajoutons 2h de français et 1h de maths par semaine en plus au primaire (en particulier au CP). Est-ce si déraisonnable : 85% des Français selon un sondage OpinionWay pour Nous Citoyens considèrent qu’il faut ajouter au primaire plus d’heures de français et de maths.

Il est probable que, parce que la sagesse de tous et la logique imposent une telle réforme, tous les sorciers, syndicats, pédagogistes, politiques (tous ceux qui n’enseignent pas et n’apprennent pas) s’opposent férocement à un tel remède : si le remède n’est pas du ressort de la magie, non seulement leur pouvoir de sorcier disparaîtra, mais la nation pourrait être tentée de revisiter leur mode de prise de décision et de condamner un charlatanisme qui a fait tant de mal à plusieurs millions d’élèves.

Nous ne répondrons pas ici aux prêtres de l’égalitarisme qui nous expliquent que le français et les mathématiques sont les vecteurs de la culture dominante et autres fadaises. Il est clair que l’ascenseur social a cessé de fonctionner quand nous avons décidé de ne plus enseigner la maîtrise de leur langue aux enfants, et que les sorciers ont décidé de ne plus leur de donner de cadre structurant tels que les mathématiques, la chronologie en histoire, la grammaire, etc. Il est clair aussi que les Français en ont assez de ne pas être écoutés et de voir leurs enfants subir les lubies inutiles, que sont un changement des rythmes scolaires sans fondement ni préparation ou une formation des enseignants qui laisse une part large à une pédagogie idéologisée aux dépends de la matière qui sera enseignée.

Nos sorciers vivant le plus clair de leur temps dans une autre dimension, ils n’ont pas non plus regardé à la dépense. 67 % des Français pensent que l’enseignement peut être meilleur à un coût moindre.

A nouveau, les Français ont raison. Les coûts administratifs par élève en France sont 2 fois plus élevés qu’en Allemagne alors que les salaires des enseignants sont entre 15 et 20 % moins élevés que dans les pays de l’OCDE. Pourtant, un enseignant qui cherche quelle sera son affectation n’a que peu de chances de le savoir avant le jour de la rentrée (sauf à demander à son syndicat, qui lui, on ne sait par quelle arcane, possède cette information et surtout la communique alors que l’administration n’en est pas capable).

Il est nécessaire de mettre fin à une telle gabegie et de remettre notre organisation en ordre de bataille : l’administration est au service des enseignants, c’est de cette manière qu'elle doit être évaluée, les syndicats doivent défendre les salariés et non pas se substituer à une administration, les enseignants doivent avoir des objectifs, une carrière, des interlocuteurs, un chef d’établissement manager, formé et autonome dans sa gestion.

Ce ne sont pas les seuls constats ni les seules propositions faites par Nous Citoyens, c’est un état d’esprit qui est démontré dans ces lignes. Des constats simples amènent à des décisions simples et compréhensibles par tous. Pour redonner à notre système son souffle, votez et commentez les 6 propositions de Nous Citoyens sur www.nouscitoyens.fr.

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