Petit mémo à l’attention de ces partis de gauche qui ne voient aucun obstacle républicain à une alliance avec La France insoumise aux législatives <!-- --> | Atlantico.fr
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Jean-Luc Melenchon salue le public lors d'un meeting de campagne à Lille, le 5 avril 2022.
Jean-Luc Melenchon salue le public lors d'un meeting de campagne à Lille, le 5 avril 2022.
©Emmanuel DUNAND / AFP

Front républicain

A l'occasion de l'entre-deux-tours et après le score de Jean Luc Mélenchon lors de l'élection présidentielle le 10 avril, des tractations s’engagent pour les législatives. Certains partis de gauche vont-ils se détourner de La France insoumise au regard de certaines déclarations de Jean-Luc Mélenchon ou du programme de sa formation politique ?

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il a notamment écrit en 2024 "Journal de guerre : C'est l'Occident qu'on assassine" (éditions Fayard) et en 2021 "Manuel de résistance au fascisme d'extrême-gauche" (Les Nouvelles éditions de Passy). 

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Jean-Pierre Sakoun

Jean-Pierre Sakoun

Jean-Pierre Sakoun, pionnier de l’édition numérique, fut conservateur de bibliothèques avant de créer sa propre entreprise. Après avoir été président du Comité Laïcité République pendant trois ans, il a fondé avec d’autres militants laïques l’association Unité Laïque.

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Atlantico : Alors que Jean Luc Mélenchon a réalisé un score très important au premier tour de l’élection présidentielle, des tractations s’engagent pour les législatives. Mais La France insoumise est-elle véritablement un parti républicain avec lequel on peut s’allier sans hésitation?

Gilles-William Goldnadel : C’est une bonne question. D’autant plus qu’elle n’est jamais posée. Le front républicain n’existe qu’à l’égard du Rassemblement National. Personne ne se pose jamais la question de savoir si la gauche dite républicaine peut s’allier dans des conditions morales acceptables avec l’extrême gauche. Cette question est d’autant moins posée que le parti mélenchoniste n’est jamais cité ou évoqué avec le qualificatif d’« extrême gauche ». Je vous mets au défi de trouver sous la plume des journalistes l’expression d’« extrême gauche » pour décrire La France insoumise. Nous sommes dans une situation d’asymétrie totale. Je publie un article dans Le Figaro pour montrer que le score relativement élevé, même s’il n’est pas parvenu au second tour, de Jean-Luc Mélenchon s’explique principalement par le fait qu’il n’a fait l’objet d’aucune attaque. Il a bénéficié d’une indulgence particulière pendant le premier tour. Non seulement il n’a pas été appelé symétriquement d’extrême gauche par la presse mais nous sommes habitués à l’indulgence médiatique en raison du tropisme au moins inconscient qui prévaut  dans la presse et notamment au sein de l’audiovisuel public à l’égard de l’extrême gauche. Je m’interroge également sur cette étrange paresse intellectuelle qui fait que personne, y compris la droite radicale, n’a mené la bataille culturelle contre l’extrême gauche en général et contre Jean-Luc Mélenchon en particulier. Elle a préféré réserver ses flèches à Emmanuel Macron ou à ses concurrents. Cette bataille culturelle qui n’a pas été menée a eu un double effet. Le premier est que Jean-Luc Mélenchon ne s’est rien vu reprocher, ni ses amitiés bolivariennes à l’égard de Castro, Chavez ou Maduro et pas même son islamo-gauchisme.  Il a bénéficié de son clientélisme à l’égard des quartiers islamisés sans aucun frais moral puisque son islamo-gauchisme n’a pas été questionné.

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L’autre effet pervers de cette bataille culturelle qui n’a pas été menée est que, étant donné qu’il n’existe qu’un seul diable, le diable est resté la droite radicale et a été incarné -puisqu’il n’y a qu’un seul diable- par Eric Zemmour au premier tour et par la diablesse Le Pen au second.

Jean-Pierre Sakoun : La France insoumise est un mouvement. En cela, elle se rapproche des formes gazeuses que prend la politique en France depuis une dizaine d’années. Le « mouvementisme » est aussi chéri et privilégié par le président de la République. La République En Marche, LREM, est d’ailleurs en ce sens encore moins « démocratique » au sens où l’on comprend la démocratie de parti dans notre pays depuis le début de la IIIe République, que ne l’est LFI. Tout y vient encore plus du chef dans une verticalité absolue.

Paradoxalement, le seul « parti » ayant tiré son épingle du jeu est celui de Mme Le Pen, le RN. Mais à y regarder de plus près, on voit immédiatement que ce parti n’est pas plus démocratique que les mouvements dont nous venons de parler. La « boutique Le Pen », que les électeurs sont en train de transformer en « Grands magasins » est toute dévouée au profit de son seul actionnaire, le chef.

Les partis démocratiques, qui ont depuis leurs débuts ou depuis une date plus récente des pratiques collégiales, fondées sur le vote des militants, qui structurent la politique française depuis 150 ans, et qui ont un rôle constitutionnel éminent[1] se sont effondrés. Citons de la droite à la gauche LR, le PRG, le PS, le PC et même EELV. Nous n’avons pas ici le temps et la place d’analyser cet effondrement, mais il joue un rôle essentiel dans le désordre politique qui règne en France depuis cinq ans.

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Cette quasi-disparition des candidats des partis classiques remet en question les alliances que peuvent passer entre elles les organisations politiques. Or si la droite démocratique fonctionne depuis longtemps sous la forme d’un certain monolithisme ou parfois d’un duopole lui permettant d’accéder au pouvoir avec des majorités plus homogènes et plus stables, il n’en va pas de même à gauche. Depuis le triomphe de la république à la suite de l’échec monarchiste de 1877 et tout au long de son histoire, la gauche a eu besoin d’alliances complexes et parfois improbables pour arriver au pouvoir. C’est presque toujours la rupture de ces alliances qui a entraîné sa défaite. Pensons au Cartel des gauches de 1924, au Front populaire de 1936 ou à l’Union de la gauche de 1981. On voit bien d’ailleurs par le nom dont ont été baptisées ces périodes politiques que la notion d’alliance y était prégnante et indépassable.

La gauche n’a pu être majoritaire dans ce pays que lorsqu’elle est arrivée à créer une dynamique d’unité. C’est aussi de cette manière qu’elle a pu « sauver les meubles », lorsque l’époque n’était pas à la victoire, en préservant une présence locale et  parlementaire – au moins au niveau de l’Assemblée nationale,  le suffrage indirect du Sénat ne l’avantageant pas.

En 2017, Monsieur Macron a dynamité l’organisation politique séculaire de la gauche. Comme il l’a fait d’ailleurs en 2022 avec la droite. Mais les structures politiques du pays, en particulier pour ce qui concerne les élections législatives, et d’ailleurs les élections municipales, ne laisse pas d’autre choix aux partis de gauche que de continuer à s’unir électoralement pour avoir des élus.

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Or depuis 1877 trois caractéristiques pérennes ont rendu possible cette union des gauches :

  • D’une part, les discussions d’appareil, qui n’étaient pas ressenties par les adhérents des partis comme une trahison de la transparence qui leur était due, mais comme le passage obligé et tout à fait légitime pour arriver à l’union. Aujourd’hui la concentration de la légitimité au sein du mouvement dominant qu’est devenue La France insoumise entre les mains d’un seul, la disparition de l’espèce militante formée aux arcanes de la politique et l’exigence quasi-dictatoriale de transparence dictée par une morale directement issue de la bigoterie américaine, rendent extrêmement difficiles de telles tractations ;
  • D’autre part, ces unions que l’on connaissait sous le nom de « discipline républicaine » s’appuyaient sur un socle politique partagé, une culture commune comme on dit aujourd’hui, dont les caractéristiques étaient claires et indiscutables :
    • Défense de la République, de la laïcité, de l’universalisme et de l’intégration ;
    • Prédominance du politique sur l’économique ;
    • Constance de l’effort d’instruction publique du peuple relayé par une offre culturelle exigeante – on se souviendra de ces fameux réalisateurs communistes de la télévision française des années 1960, les Stellio Lorenzi et Marcel Bluwal ;
    • Reconnaissance de la notion de lutte des classes ou au moins de positions de classes comme moteur du progrès humain et du progrès social, à condition que d’éventuels débordement soient endigués par le fait que chacun se reconnût dans la République.
  • Enfin, le communisme et la lutte des classes justement n’étaient pas vus uniquement comme les surgeons de la dictature soviétique et les crimes du stalinisme n’avaient pas entaché la composante essentielle à ce dispositif qu’était le PC d’une insurmontable méfiance.

C’est donc dans des conditions radicalement différentes de celles dans lesquelles se sont construites les unions qui ont pu mener la gauche au pouvoir ou a minima lui permettre de passer les périodes les plus difficiles que se présente la nécessité d’une union des gauches pour ces élections législatives de 2022. En particulier le socle idéologique que j’évoquais plus haut est désormais brisé. Les uns ne reconnaissent plus les positions de classe ; les autres critiquent violemment l’universalisme, la République, la laïcité, l’intégration comme étant des instruments de d’oppression ; la plupart privilégient l’économie sur la politique.

Nous voici donc dans une situation dans laquelle le désistement à gauche n’a plus pour objet d’accomplir ou de préparer une arrivée au pouvoir pour mettre en œuvre un « programme commun », mais seulement d’assurer la survie d’une représentation de gauche à l’Assemblée nationale. Et LFI– sauf dans quelques bastions –  a tout autant besoin des apports de partis qui gardent une forte implantation locale et de la dynamique minimale que pourrait créer cette union électorale, que ces partis eux-mêmes ont besoin des gros mais insuffisants bataillons de LFI. Tous risquent sans cela l’effacement institutionnel.

À ce titre, il n’est pas véritablement question de discussions idéologiques sur les positions des différentes organisations qui n’ont d’autre solution que de s’unir. On peut reprocher à Madame Le Pen d’être la « fille de son père », d’avoir sans cesse malgré ses efforts de « républicanisation » laissé apparaître par ses discours, par ses rencontres, par son entourage, les constantes maurassiennes qui font le fond de sauce du FN/RN depuis sa création par un groupe de nostalgiques des pires moments de notre histoire.

Il n’en va pas de même pour La France insoumise et pour Jean-Luc Mélenchon que la droite qui brûle depuis des décennies d’établir une équivalence entre d’un côté le PC et la gauche radicale, de l’autre l’extrême-droite, voudrait rejeter hors du champ républicain ou dont elle voudrait se servir pour justifier d’éventuelles alliances avec le RN. LFI, on a tendance à l’oublier trop souvent, vient de l’aile gauche du PS à travers le Parti de Gauche.

La véritable question à se poser est plutôt celle de la crédibilité minimale nécessaire au succès d’une telle alliance électorale. Devant le recul de la culture politique générale, les électeurs verront-ils la moindre justification à l’alliance de la carpe et du lapin, de l’indigénisme et de l’universalisme, de l’acceptation du cadre économique libéral et de la prédominance de la normativité européenne sur la souveraineté nationale face à l’exigence du dirigisme ?

La France insoumise est un mouvement dont les dirigeants ne sont pas les héritiers d’exaction commise sur notre territoire mais comme le PCF, d’une culture politique qui a donné sa dignité aux classes populaires et les a entraînées sur la voie de la démocratie. La France insoumise porte une proposition finalement classique de lutte des classes à laquelle elle a ajouté hélas, pour des raisons électoralistes mais aussi idéologiques, les ferments d’une « lutte des races » qui la rendent de facto impropre à constituer une majorité de gouvernement.

Cela ne peut objectivement empêcher que les composantes de la gauche tentent de survivre en s’alliant électoralement comme elles l’ont toujours fait depuis que la République s’est définitivement installée en France. 

Quels sont les exemples de comportements, de décisions, de déclarations, qui devraient retenir l’attention des partis de gauche sur ce qu’incarne La France insoumise ?

Gilles-William Goldnadel : Cette manifestation contre la prétendue islamophobie, à laquelle a participé en masse La France insoumise et son chef aux côtés du CCIF proche des Frères musulmans qui a depuis été dissous, avec des étoiles jaunes d’une rare obscénité pour signifier que maintenant le nouveau juif souffrant est le musulman, suffirait à elle seule à le discréditer.

Le parti de Jean-Luc Mélenchon a aussi soutenu Jeremy Corbyn dans les précédentes élections britanniques. Lorsqu’il a été battu, Jeremy Corbyn a été mis au ban de son parti travailliste pour cause d’antisémitisme virulent. Tout ce qu’a trouvé Jean-Luc Mélenchon, c’est de mettre sur le dos du grand rabbin d’Angleterre la défaite de Corbyn. Dans un monde politique équitable, cela devrait suffire à le discréditer pour longtemps. Cela n’a pas du tout été le cas. Il existe encore une indulgence à l’égard de l’extrême gauche qui perdure.

Le procès intellectuel d’Hitler et du nazisme était nécessaire mais il n’y a pas eu un procès équivalent de l’autre grand bourreau du XXème siècle, Staline et son communisme. A telle enseigne que le parti communiste peut continuer d’arborer sa faucille et son marteau sans être situé à l’extrême gauche et que le candidat Fabien Roussel a eu une image finalement très agréable, bien qu’il ait hésité devant des enfants à classer Staline parmi ses camarades. Cette indulgence vis-à-vis de l’extrême gauche va très loin.         

Jean-Pierre Sakoun : La question posée sous cette forme oblige à une réponse qui induirait l’impossibilité d’un accord électoral. Ce n’est pas ce que je pense, comme je l’ai dit ci-dessus. En revanche, il existe effectivement des désaccords très profonds entre LFI et les autres partis de gauche, sauf peut-être avec EELV, dont les positions sociales, sociétales comme on dit aujourd’hui et écologiques ne sont pas incompatibles avec celles de M. Mélenchon. Ce sont plutôt leurs électorats qui sont incompatibles !

Ces désaccords portent, on l’a dit, sur la question « culturelle » comme l’a définie le regretté Laurent Bouvet, de la République, de la laïcité, de l’universalisme, de l’intégration, des buts de l’école, bref, de tout ce qui fait la possibilité de l’unité nationale. On constate que le PRG malgré son embardée taubirienne, le PCF grâce à Fabien Roussel et de nombreux petits partis qui ont décidé de le soutenir au premier tour, ont réaffirmé ces principes politiques et ces valeurs sociales. Mais le PS, lui, qui malgré son score insignifiant à la présidentielle reste au cœur de la gauche dans les autres types d’élection du fait de son implantation locale, est tel l’âne de Buridan, incapable encore de choisir sa voie entre l’impasse terranovienne et une reconstruction républicaine.

L’autre point d’attention, particulièrement mis en lumière par la situation actuelle, est bien entendu la question de la guerre en cours sur le sol de l’Europe. Elle fait apparaître un positionnement « à découvert », qui n’était pas véritablement visible et clivant jusqu’à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais cet événement très prégnant met en difficulté LFI et complique encore plus tout accord, même strictement électoral

Enfin, M. Mélenchon est le seul à ne pas appeler explicitement à battre le RN avec le seul bulletin disponible, comme l’a très bien exprimé Fabien Roussel et on ne peut attendre cela d’un parti de gauche.

Sur les autres plans, il s’agit de désaccords classiques entre gauche réformiste et gauche radicale.

Pendant la campagne, certains membres du PS ou d’EELV, à l’image de Carole Delga, ont souligné que le projet de Jean Luc Mélenchon était dangereux et pas forcément républicain. Malgré cette conscience des enjeux chez certains, doit-on s'attendre à ce que les alliances se fassent malgré tout pour les législatives ?

Gilles-William Goldnadel : Je ne sais pas s’il y aura des alliances. Mais une chose est certaine. S’il y en avait, elles ne poseraient aucun problème d’ordre moral. Ceux qui s’allieraient entre eux ne subiraient les foudres médiatiques de personne. Je me permets de vous rappeler qu’il n’a jamais été reproché à Anne Hidalgo d’être alliée à Paris avec le Parti communiste français.

Jean-Pierre Sakoun : On doit non seulement attendre cette alliance électorale mais on doit l’espérer pour la survie parlementaire de la gauche et l’équilibre politique du pays. Mais les désaccords profonds et centraux que j’ai énumérés, parce qu’ils tiennent à la question-même de la citoyenneté et qu’ils touchent à l’héritage de la gauche, empêchent d’envisager, à l’inverse de toute l’histoire de celle-ci, que ces alliances soient plus que le marchepied électoral dont les partis ont besoin pour survivre institutionnellement.

Certains grands élus, par la qualité de leur gestion, leur visibilité, leur positionnement politique juste – et je pense en particulier à Mme Delga – pourront aider les candidats de leur parti à gagner leur circonscription sans avoir à passer d’accord. Mais ils sont rares.

[1]Constitution de la Ve République – Article 4 : « Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. »

Jean-Pierre Sakoun est président de l’association Unité Laïque, qui est à l’initiative de la démarche pour l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian, sur laquelle le président de la République s’est exprimé favorablement il y a quelques jours.

L’association Unité Laïque a appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle, après avoir exhorté ses membres et sympathisants à « voter laïque » au premier.

Auteur de nombreux articles et de nombreuses tribunes dans la presse, Il s’exprime ici à titre personnel.

Jean-Pierre Sakoun est le co-auteur, avec Renée Frégosi, Nathalie Heinich, Virginie Tournay, de « Le Bêtisier du laïco-sceptique » -  Paris, Minerve, 2020

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