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Pauvre croissance… : toutes ces erreurs économiques qui pendent au nez des Etats et qui pourraient faire tomber l’économie mondiale en 2016
©Reuters

Y a-t-il un pilote dans l'avion ?

Conflits au Proche-orient, prix du pétrole, croissance chinoise, Brexit... De nombreuses inconnues pourraient contredire les prévisions de croissance en Europe et en France.

Nicolas Goetzmann

Nicolas Goetzmann

 

Nicolas Goetzmann est journaliste économique senior chez Atlantico.

Il est l'auteur chez Atlantico Editions de l'ouvrage :

 

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Alexandre Delaigue

Alexandre Delaigue

Alexandre Delaigue est professeur d'économie à l'université de Lille. Il est le co-auteur avec Stéphane Ménia des livres Nos phobies économiques et Sexe, drogue... et économie : pas de sujet tabou pour les économistes (parus chez Pearson). Son site : econoclaste.net

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Xavier Timbeau

Xavier Timbeau

Xavier Timbeau est directeur du département "Analyse et prévision" à l'Ofce.

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Atlantico : Selon la Banque centrale européenne, la croissance de la zone euro devrait s'élever à 1,7% pour cette année 2016. Concernant la France, les prévisions de l'INSEE font état d'une croissance de 1% pour le seul premier semestre de cette nouvelle année. Ces prévisions sont-elles réalistes ? L'inversion de la courbe du chômage devrait-elle enfin se produire ?

Alexandre Delaigue : Ces prévisions sont réalistes en se fondant sur l'idée qu'il y aura continuité des tendances récentes. Si l'euro et les taux d'intérêt restent bas avec la politique de la BCE, si la consommation subit peu l'effet des attentats, si l'investissement immobilier repart, etc. Ce sont donc des prévisions réalistes mais qui ne se réaliseront pas, parce qu'il y a toujours des impondérables, des imprévus, qui peuvent aller dans le bon ou le mauvais sens. Si cette prévision moyenne se réalise, en tout cas, on pourrait effectivement s'attendre à une légère amélioration de l'emploi. Mais il faut aussi tenir compte de la situation politique. Dans un contexte d'approche des élections, le gouvernement de toute façon ne pourra pas laisser le chômage au niveau actuel. Donc même si la conjoncture économique n'est pas bonne, on peut s'attendre à de multiples mesures avec pour objectif de réduire le taux de chômage à court terme: emploi aidés, formations, etc. Une autre inconnue est budgétaire. En théorie le budget 2016 devrait être plus restrictif, mais le contexte se prête bien à de grandes envolées lyriques justifiant des déficits élevés, au nom de la "lutte contre le terrorisme" ou autre prétexte fumeux.

Nicolas Goetzmann : Le jeu des prévisions économiques est un exercice périlleux. Tout simplement parce que les risques les plus sévères sont ceux qui sont imprévisibles. Il n'est alors possible de raisonner qu'en termes de probabilités, c’est-à-dire en moyenne, et de suivre la tendance économique qui s'est dessinée au cours des derniers trimestres. En prenant ces éléments en compte, les prévisions formulées par ces différentes autorités ou organisations peuvent être assemblées, et moyennées, pour forger un consensus. Et ce consensus est à la hausse pour cette année 2016, aussi bien pour la zone euro que pour la France. Une croissance de 1,7% pour la zone euro serait la meilleure performance du continent depuis l'année 2010, qui fut une année de reprise avant la rechute provoquée par une décision incompréhensible de la BCE. Lors de cette année, la France avait connu une croissance de 2% et avait vu son taux de chômage baisser de 9,5 à 9,2%. Ainsi, pour cette année 2016, une inversion de la courbe du chômage en France est une prévision raisonnable. Le pays est redevenu créateur net d'emplois depuis plusieurs trimestres, le seul enjeu est de savoir si ces créations vont être suffisantes pour couvrir l'augmentation de la population active. La baisse du nombre de chômeurs, de 15 000 personnes pour le mois de novembre 2015, peut permettre d'être optimiste sur ce point pour les prochains mois.

Xavier Timbeau : La reprise tant attendue depuis la crise des dettes souveraines de 2012 commence à prendre corps, à la fois en zone Euro et en France. Les chiffres positifs de croissance traduisent ce rebond. Il est porté par la combinaison d’une politique monétaire expansive en zone Euro (en particulier depuis la mise en place du Quantitative Easing depuis le début de l’année 2015) et de l’arrêt des politiques budgétaires récessives. Bien que tardif et surtout qu’insuffisant, ce changement dans le policy mix est le bienvenu. L’environnement international joue de façon ambigüe. D’une part le ralentissement des émergents, Chine en tête réduit la demande adressée à la zone euro, mais la formidable détente des marchés de matières premières injecte du pouvour d’achat. Au final, cela pèse peu sur la croissance de la zone euro. Les récentes prévisions de l’INSEE ou de la BCE sont assez réalistes, d’autant qu’elles concluent à une reprise très lente qui va peiner à produire l’inversion de la courbe du chômage. La pression sur les salaires à la baisse va se maintenir.

Quels sont les principaux risques pesant aujourd'hui sur la croissance mondiale, et plus spécifiquement sur la zone euro et sur la France ?

Alexandre Delaigue :C'est la distinction habituelle entre les inconnus connus et les inconnus inconnus. Dans la première catégorie, on peut citer la géopolitique internationale, en particulier au Proche-Orient, qui pourrait avoir un impact sur le prix du pétrole. Celui-ci a été la bonne surprise de 2015 - même s'il n'a pas eu au bout du compte d'énormes effets sur la conjoncture, il s'assimile pour l'Europe à une baisse d'impôt géante. On devrait encore voir les effets positifs de ce prix bas en 2016, mais une remontée brutale - suite par exemple à des troubles en Arabie Saoudite, voire un conflit avec l'Iran - est loin d'être exclue. Dans la même catégorie de risques géopolitiques, on peut citer l'Asie, et l'inconnue que représente une Chine à l'économie morose, qui pourrait se laisser entraîner dans un conflit avec ses voisins. En Europe, le référendum sur la sortie de la Grande-Bretagne pourrait lui aussi générer des risques et accroître l'incertitude sur la pérennité du projet européen. Cela dit on ne peut pas exclure que cela soit l'occasion d'une grande réforme européenne, de grands changements politiques; l'Europe ne progresse que par crises et réactions. Dernière source de risque: le changement de politique de la Fed, qui va essayer progressivement de revenir à des politiques monétaires plus "normales". Avec potentiellement des conséquences importantes sur le reste du monde, les pays émergents en particulier. L'économiste Helène Rey a montré que la politique de la fed est en pratique la politique monétaire de nombreux pays, qu'elle leur soit adaptée ou pas. 

Enfin certains s'inquiètent de bulles financières diverses, poussées par les politiques accommodantes des banques centrales; sur les entreprises technologiques, diverses formes d'endettement, etc. Je dois avouer que ces risques là me semblent surévalués, précisément parce qu'on en parle tellement.

Et puis il y a les risques auxquels on ne pense pas, les inconnus inconnus. Une catastrophe naturelle majeure, comme un grand tremblement de terre en Californie; un conflit imprévu, un accident nucléaire... Ce sont ces événements qui comptent, par définition on ne les prévoit pas.

Nicolas Goetzmann : Le ralentissement et le changement de nature de la croissance chinoise est un défi important pour cette année 2016, car les causes persistent. La décision de resserrement monétaire aux Etats Unis produit une hausse du dollar, or, le Yuan Chinois est lié au dollar, ce qui a pour conséquence de faire progresser la monnaie chinoise, et donc de ralentir la croissance du pays. Ce ralentissement, qui se combine à un passage d'une économie manufacturière à une économie de services, a pour conséquence de voir fondre les importations sur le sol chinois, dont les matières premières. Cette baisse de la demande chinoise provoque l'effondrement des cours des matières premières et un déséquilibre important pour les pays qui les exportent. Comme les pays producteurs de pétrole, ou le Brésil. Ces pays sont en situation de rupture, ce qui aura pour conséquence de voir baisser le niveau des échanges commerciaux entre l'Europe et ces pays. Cette situation qui s'est initiée en 2015 devrait perdurer en 2016. Et ce, aussi longtemps que la Chine voudra conserver son lien avec le dollar.

L'impact sur la zone euro peut être sérieux, puisque la zone exporte l'équivalent de 26% de son PIB. Lorsque la demande étrangère baisse, il devient nécessaire de trouver d'autres relais de croissance. Mais le plan de relance de la BCE peut permettre d'absorber une partie de ce choc en lui substituant une demande intérieure plus robuste.

Xavier Timbeau : La baisse du prix du pétrole déstabilise de nombreux producteurs. Le risque géopolitique s’en trouve accru. La Chine est une inconnue et il est difficile de savoir sur le coup de froid ne peut pas dégénérer en une profonde crise de leur modèle de croissance. Presque 30 années à des rythmes de croissance autour de 10% sans une crise majeure, c’est du jamais vu dans l’histoire du capitalisme. Mais au-delà de ces risques externes, la zone Euro est un nid de risques en soi. D’une part la reprise est lente et elle repose sur une politique monétaire expansive qui passe presque uniquement par le canal du taux de change. Elle se nourrit d’une guerre des monnaies et si cette guerre s’intensifie le stimulus monétaire cessera. Pour que cette guerre s’intensifie, il suffit que les Etats Unis retardent encore le tempo de leur resserrement et limitent l’appréciation du dollar, voire parviennent à pousser l’euro vers le haut. L’expression de François Mitterrand, accusant les Allemands de transformer l’Europe en une grosse Suisse prendrait un tour prophétique et il pourrait arriver à l’Euro ce qui est arrivé au Franc Suisse. Une appréciation de l’Euro sera redoutable pour l’intégrité de la monnaie unique et le risque d’éclatement resurgira. Le risque du Brexit s’ajoute à cela et laisse augurer une grosse tempête sur l’Union Européenne.

Quelles seraient les réponses politiques à apporter en cas de réalisation de ces risques ? Les autorités publiques ont-elles réellement les capacités de faire face ?

Alexandre Delaigue : Le domaine pour lequel la réponse politique est importante est l'Europe. Entre les tensions liées aux réfugiés, le développement de régimes autoritaires, la perspective d'une sortie britannique, mais aussi les séparatismes nationaux, l'Europe va avoir besoin de politiques compétents et capables de maintenir la tête froide, et d'apporter des solutions acceptables. L'expérience nous montre que ce genre de talent n'est pas la chose la plus répandue en Europe, surtout que les rares politiques d'envergure - comme Angela Merkel - sont affaiblis chez eux. La capacité d'influer sur la situation au proche et moyen orient est elle assez limitée. L'attitude des dirigeants chinois, elle aussi, pourra être testée.

Nicolas Goetzmann : Il s'agit de la question majeure. Si les Etats sont vulnérables aux chocs économiques, c'est principalement en raison de leur incapacité à adresser les bonnes réponses à ces situations. Ainsi, lorsque la première économie mondiale, les Etats Unis, décident de ralentir le rythme de leur croissance en levant leurs taux, chaque pays est libre ou non d'importer cette décision. C’est-à-dire que lorsque les Etats Unis remontent leurs taux, ils vont ralentir le rythme de leur propre croissance, ce qui aura un impact sur la croissance des exportations des autres pays. Si ces derniers ne veulent pas subir ce ralentissement, ils peuvent, à leur tour, soutenir leur économie intérieure afin de compenser ce qu'ils perdent du côté des exportations. Ce qui serait d'ailleurs la meilleure réponse possible afin de soutenir l'économie mondiale dans son ensemble. L'objectif étant que chaque économie atteigne son plein potentiel, ce qui est tout à fait réalisable, mais les erreurs de politique économique sont nombreuses. Et la politique économique de la zone euro est ici un cas d'école. En voulant absolument créer un excédent commercial, l'Europe s'est lancée dans une politique de tassement de sa demande intérieure, produisant chômage et tensions sociales. Cela n'a aucun sens économique, mais l'idée d'une balance commerciale est tellement populaire que tout le monde trouvait cela formidable. Pourtant, les Etats Unis n'ont pas eu une balance commerciale positive depuis 40 ans, mais ont un taux de chômage de 5% et leur niveau de vie est le plus élevé au monde.

Pour d'autres pays, la problématique est la même. Comment vont-ils réagir aux décisions de la FED ? Parce que les enseignements du passé ne permettent pas d'être très optimistes sur ce point. Lorsque le dollar progresse, les autres monnaies baissent. Or, la tendance générale de nombreux pays est de lutter coûte que coûte contre une telle baisse, c'est une question de fierté. Mais cette lutte a en général pour effet de saccager la demande intérieure de chaque pays qui la pratique. C'est donc ici qu'il va falloir être vigilant. Et il faut saluer les pays qui acceptent de voir leur monnaie baisser face à un dollar qui progresse, car il s'agit de la seule solution permettant de contenir les effets récessifs.

Xavier Timbeau : La politique budgétaire est l’outil principal pour compenser l’inefficacité des politiques monétaires qui sont aujourd’hui plus un jeu à somme nulle qu’autre chose. Or mener des politiques budgétaires expansives avec des dettes publiques en % du PIB plus élevés de 30 points (pour la zone euro) à plus de 50 points (pour le Royaume Uni) cela ne va pas être simple. Deux points tout de même. 1. Les taux publics sont très bas, y compris aux échéances très longues. Les investisseurs sont prêts à beaucoup pour la sécurité. 2. La transition environnementale demande des investissements considérables. En combinant ces deux points et en développant des ingénieries financières et de gestion publique adaptées on peut arriver à échapper au piège de la stagnation séculaire. Il y a quelques tabous à briser, mais c’est moyen d’investir massivement dans un actif à hauteur valeur sociale.

A l'inverse, quels sont les éléments permettant d'être optimiste pour cette année 2016 ? Quels sont les bienfaits attendus des différentes politiques menées, et ceux pouvant découler de phénomènes extérieurs ?

Alexandre Delaigue : Le prix du pétrole, mais aussi quelques bonnes nouvelles technologiques. Le prix des énergies renouvelables ne cesse de baisser, avec la perspective d'investissements élevés dans ce domaine. L'affaire Volkswagen, les orientations après la cop21, tout cela va dans le sens d'une clarification des perspectives : on va aller vers moins d'énergie fossiles. Cela peut orienter les entreprises avec des certitudes raisonnables.

 Les politiques publiques ne sont pas exceptionnelles, mais - du moins dans les pays développés - elles ne sont pas catastrophiques non plus. La consolidation budgétaire est modérée en Europe, les banques centrales sont soucieuses de ne pas faire d'erreur; le simple fait de ne pas faire grand-chose n'est pas un mal!

Nicolas Goetzmann : Plusieurs facteurs peuvent porter la croissance. D'une part, la Banque centrale européenne a légèrement augmenté la voilure de son plan de relance, même si cela a été fait timidement. Un tel plan permet de soutenir la demande, c’est-à-dire la somme de la croissance et de l'inflation au sein du continent. L'objectif de la BCE est de permettre un retour de l'inflation à 2% sur le moyen terme, ce qui est cohérent avec une croissance de 2%, peut-être même un peu plus au regard du retard accumulé par la zone euro sur ce point. L'amélioration du contexte économique européen depuis un an est en grande partie la conséquence de ce plan de relance qui avait été activé au mois de janvier dernier. D'autre part, la baisse du prix du pétrole permet aux acteurs économiques de profiter d'une situation qui ressemble à une baisse d'impôts. Enfin, les gouvernements européens ont atténué leurs politiques d'austérité, ce qui permet d'en finir avec les effets récessifs que le continent a connus au cours de ces dernières années. Ces trois facteurs permettent d'envisager une croissance modérée, mais insuffisante au regard du potentiel économique européen, qui est en capacité d'absorber une demande beaucoup plus forte.

Xavier Timbeau : Les vraies raisons d’être optimistes sont inavouables. Elles sont que le pire n’est jamais sûr et que la crainte de la stagnation durable peut être exagérée. Il est habituel que les reprises surprennent par leur vigueur et effacent les mémoires des plus pessimistes. Jusqu’à maintenant, aucune surprise n’est venue rassurer qui que ce soit. François Hollande a beaucoup compté dessus, mais je pense qu’il a trop compté.

Quels sont les grands rendez-vous économiques de l'année 2016 et que peut-on en attendre ?

Alexandre Delaigue : En Europe : le referendum britannique, la situation politique dans les pays de la zone euro (Espagne, pays de l'Est). En Grande-Bretagne : une éventuelle réorientation de la politique monétaire. En Asie : la conjoncture chinoise, Japonaise dans une moindre mesure. Aux USA : les décisions de la fed et l'évolution des marchés. Et le proche orient. A chaque fois, on peut s'attendre à des conséquences inquiétantes : dissolution européenne, crises financières, etc. Mais aussi, on peut espérer que ces crises soient l'occasion pour réparer des problèmes. Dans la construction européenne, il est clair que l'agencement actuel des traités ne convient pas, tout changement n'a pas à être redouté. Maintenir éternellement des taux zéro génère des risques, même si les relever peut avoir des conséquences financières dommageables.

Nicolas Goetzmann : Le grand rendez-vous, un peu comme chaque année, ce sont les décisions de la Fed. Sa présidente, Janet Yellen, va devoir faire face à un contexte nouveau et complexe. L'économie américaine est en voie de redressement, ce qui peut justifier un relèvement progressif des taux d'intérêts. Cependant, tout resserrement prématuré serait en capacité de faire dérailler l'économie mondiale, parce qu'il ne faut pas compter sur la compétence des uns ou des autres pour réagir à temps, et surtout pas l'Europe, qui s'est quand même régulièrement trompée dans son analyse de la situation.  

De la même façon, la "libération" de la monnaie chinoise, c’est-à-dire la fin de l'arrimage entre dollar et Yuan, pourrait progressivement se mettre en place au cours de l'année. Les premières dévaluations ayant eu lieu au cours de l'été 2015, il est possible d'envisager un approfondissement de cette politique pendant l'année 2016, ce qui serait une bonne nouvelle pour tout le monde. Maintenant que l'économie chinoise est la deuxième mondiale, il serait peut-être temps de songer à adopter une politique monétaire autonome.

Le cas du Brésil sera également intéressant à suivre, car le pays souffre de nombreux maux. Ce qui n'est rien d'autre que le résultat de l'incapacité du pouvoir en place, depuis 10 ans, à anticiper la fin du miracle des matières premières. Aucune réforme n'a eu lieu. Ce sont plus de 10 années de croissance facile qui ont été perdues, parce qu'il était alors possible de réformer. Ce sera bien plus dur dans le contexte actuel. Le pays est en récession et affiche une inflation élevée, ce qui est un cocktail redoutable. Il faudra du temps pour obtenir des résultats satisfaisants. 

Xavier Timbeau : La gestion de l’atterrissage chinois, la politique monétaire de la FED seront des rendez-vous majeurs. Pour la zone Euro, c’est plutôt du côté politique que cela se joue. L’absence de résultats probant sur le plan économique étrille les partis de gouvernement et les élections en Europe sont à chaque fois un risque de basculement.

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