Pas de confinement mais la Covid pourrait entraîner 20 millions d’arrêts de travail en janvier <!-- --> | Atlantico.fr
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Les arrêts maladie pourraient se multiplier face aux contaminations liées au variant Omicron.
Les arrêts maladie pourraient se multiplier face aux contaminations liées au variant Omicron.
©MARC LE CHELARD / AFP

Atlantico Business

Si les contaminations au variant Omicron continuent de progresser au rythme actuel, l’hôpital risque d’être submergé par les cas graves, mais l’économie toute entière risque d’être complètement désorganisée par la pléthore des arrêts de travail.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Dans la station d’Avoriaz, les clients français sont au rendez-vous. Ceux de l’Europe du Nord sont absents. Mais le fait nouveau, plus grave, est que 20% des personnels sont en arrêt de travail pour cause de Covid déclaré (un tiers) et surtout, de cas contact. Quelques malades très graves dont on s’aperçoit qu‘ils n’étaient pas vaccinés.

La plupart des grandes stations françaises sont dans la même situation de pénurie de main d’œuvre. Et par conséquent, de risque de désorganisation. Même risque dans l’hôtellerie de loisirs, le transport, les administrations...

Tout se passe comme si la Covid, qui n’a pas réussi à nous imposer un nouveau confinement, fait tout pour provoquer une désorganisation générale de l’activité en entrainant les personnels en arrêt de travail.

A la veille de Noël, le corps médical a, semble-t-il, les moyens scientifiques d’affirmer que le nouveau variant va envahir la France comme il a envahi la plupart de nos voisins de l’Europe du Nord. La Grande Bretagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, le Danemark. La 5ème vague due au variant delta va donc être très rapidement rattrapée par le variant omicron. Les médecins nous expliquent que ce nouveau variant est dix fois plus contaminant que le variant Delta. Les médecins nous disent encore que personne ne serait immunisé contre ce variant mais, et ils sont formels, les personnes vaccinées ne sont pas en risque de cas grave. Les malades admis en réanimation sont très majoritairement des personnes non vaccinées - et ou porteurs de comorbidités, c’est à dire des malades cardio-vasculaires, d’obésité etc. Des jeunes et des moins jeunes.

Alors, compte tenu de la contagiosité du variant Omicron, le nombre de patients hospitalisés a tendance à augmenter depuis deux semaines, ce qui peut mettre en tension les services hospitaliers. Mais le vrai risque n’est pas là. La contamination du variant Omicron entraine une progression très rapide du nombre de patients testés positifs, très souvent non symptomatiques (mais contagieux), donc une progression exponentielle des cas contacts.

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En cette veille de Noël, on détecte plus de 90 000 cas positifs au Covid par jour (beaucoup de jeunes avec très peu de symptômes d’ailleurs). En imaginant que chaque cas positif ait été en contact avec une dizaine de personnes, on arrive à 900 000 cas contacts par jour qui doivent se faire tester. Les épidémiologistes estiment qu’au rythme actuel, le mois de janvier pourrait atteindre les 2 millions de cas positifs ou cas contact par jour si on a encore les moyens de tester autant de monde. Or, selon les protocoles actuels, tous ces cas positifs et surtout, tous ces cas contacts doivent être mis à l’isolement entre 7 jours (cas contact et 14 jours de quarantaine pour les cas positifs).

Ce qui ferait 2 millions d’arrêts de travail par jour. Dans ces conditions, au 15 janvier, on avoisine les 20 millions d’arrêts maladies. Autant dire que le pays est bloqué. Rien ne peut fonctionner. La Covid nous aura amené à organiser un confinement de fait.

D’ores et déjà, pour les fêtes de fin d’année, ce ne sont pas les clients qui manquent, mais les salariés. Dans les grandes stations de ski, on a déjà du mal à trouver du personnel, puisque 20 à 25% d’entre eux seraient déjà à l‘arrêt. Même phénomène dans les grands hôtels de la capitale ou des stations balnéaires, comme La Baule ou Deauville. Les clients ont réservé des séjours en France dès que les destinations habituelles, à cette époque, se sont fermées (Marrakech notamment). Les établissements français se sont retrouvés en pénurie de main d’œuvre et une partie d’entre eux ont dû fermer leurs portes.

Ce phénomène va s‘étendre très rapidement au commerce, au transport, aux administrations. La plupart de secteurs économiques vont se remettre au télétravail mais le télétravail ne représente pas plus de 30 ou 40% des activités.

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Face au risque de paralysie et de désorganisation de la société, le gouvernement n’a pas beaucoup de solution. La première sera de rendre la vaccination obligatoire, parce que les scientifiques nous apporte désormais la preuve que si la vaccination ne nous protège pas du virus, elle nous protège des maladies graves et freine la contamination.

Ceci étant, cette obligation vaccinale ne suffira pas. Il faudra nécessairement réduire les temps d’observation. Les cas contacts non symptomatiques et négatifs n’ont peut-être pas l’obligation de se mettre à l’isolement pendant 7 jours, en se faisant tester tous les deux jours. Les cas positifs, dont la gravité n’implique pas une admission à l’hôpital, doivent être isolés certes, mais pas forcément 14 jours.

Sous la pression des contraintes économiques, le gouvernement sera sans doute obligé de modifier la stratégie en allégeant le contrôle des patients contaminés, et surtout des cas contacts.

Cette situation, que personne n’avait prévue, est peut-être une bonne chose dans la mesure où elle permettra d’accélérer une immunité presque naturelle, à condition d’être protégé  des cas graves par la vaccination. La grippe fait des victimes, 12 000 en France par an. Elle arrête certains malades pour une semaine environ et nécessite un vaccin chaque année.

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