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Et si l’objectif de croissance fixé 
par le gouvernement était crédible ?
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EDITORIAL

Surprise : l’économie française a progressé au quatrième trimestre de l’an dernier, alors que les prévisionnistes annonçaient un recul. De quoi être optimiste pour 2012 ?

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Contre toute attente, l’économie française a progressé au quatrième trimestre de l’an dernier. Certes, la performance est modeste : 0,2%, mais son caractère positif permet à l’année 2011 de se terminer sur une expansion  de 1,7%, conforme à ce que souhaitait le gouvernement. Ce résultat est d’autant plus méritoire que la plupart des autres pays européens sont en repli, à commencer par l’Allemagne, même si la baisse annoncée par celle-ci est inférieure aux perspectives pessimistes qui avaient cours ces dernières semaines. Notre grand voisin a été pénalisé par une diminution de ses exportations, liée au ralentissement de l’économie mondiale.

Une situation qui pourrait être temporaire, car les États-Unis donnent l’impression d’accélérer la cadence. La croissance approche ainsi outre-Atlantique de son niveau d’il y a quatre ans, avec un secteur immobilier qui est entré en convalescence, et provoque déjà une détente sur le front du chômage, en favorisant le retour à la mobilité des salariés. Ce que salue Wall Street  avec une bourse qui refuse de baisser et se retrouve presque à son niveau le plus élevé depuis quatre ans et entrainant les places européennes dans son sillage.

Il est vrai que le monde occidental nage dans un océan de liquidités, depuis que les banques centrales ont pratiquement ouvert le robinet du crédit sans restrictions. Pour sa part, la Banque centrale européenne a décidé de prêter pour trois ans au taux presque ridicule d’un pour cent des sommes quasiment illimitées. Les effets commencent à se faire sentir, dès lors que l’angoisse généralisée qui avait caractérisé le monde de la finance et des affaires au premier semestre est en train de s’estomper, malgré les craintes qui subsistent encore sur la solution du dossier grec.

Peu à peu les freins se desserrent. Les banques vont reprendre progressivement leur fonction ordinaire qui est de se prêter de l’argent. Elles conforteront le mouvement amorcé par un certain nombre d’entreprises, gorgées de cash, qui ont déjà accru leurs investissements de 1,4% au quatrième trimestre de 1’an dernier, ce qui constitue une autre surprise pour les conjoncturistes, car cela a permis une hausse de 0,6% de la production manufacturière pendant cette période, en tournant ainsi le dos à la récession programmée.

Cette évolution positive  aura besoin d’être confirmée, mais elle pourrait faire boule de neige, en montrant que le passage à vide amorcé au début de l’année reposait avant tout sur des raisons psychologiques et qu’une nouvelle donne est en train de voir le jour, dès lors qu’on voit renaître la confiance. Dès maintenant, le résultat de l’année 2011 assure pour 2012 un boni de 0,3% quelle que soit l’évolution future, ce qui rend l’objectif de 0,5% de croissance  fixé par le gouvernement parfaitement crédible. Pour les plus optimistes, il pourrait même être dépassé si un dispositif volontariste de relance s’y ajoutait dans les mois à venir. Avec la perspective d’améliorer les rentrées fiscales à une époque cruciale pour écarter définitivement le risque d’un emballement de la dette.

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