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Michel Onfray avait abusé de substances psychotropes le jour où il a rencontré Nicolas Sarkozy !
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Eric Brunet en est convaincu, le Président sera réélu. Et n'y voyez pas un aveuglement idéologique ou idolâtre, c'est, selon lui, tout simplement mathématique. Extrait de son dernier livre "Pourquoi Sarko va gagner" (1/2).

Eric Brunet

Eric Brunet

Eric Brunet est l'auteur de l'Obsession gaulliste aux éditions Albin Michel (2017). Il présente Radio Brunet tous les jours sur RMC de 13 heures à 15 heures

Il a par ailleurs publié Etre de droite, un tabou français (Albin Michel, 2006) et Dans la tête d’un réac (Nil, 2010).

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Ce matin, je me rends à l’Élysée pour un tête-à-tête avec Nicolas Sarkozy. Alain Carignon, son conseiller en communication pour la campagne de 2012, l’a informé de mon projet. En marchant, rue du Faubourg-Saint-Honoré, je songe à l’impression que Sarkozy a produite sur le philosophe Michel Onfray, lors de leur unique entrevue. J’écoute parfois Michel Onfray sur France Culture et je ne peux chasser de mon esprit le texte terrible rédigé par le philosophe quelques jours après sa rencontre avec Sarkozy, le 20 février 2007 :

« Je sens l’air glacial que transportent avec eux ceux qui, d’un geste du pouce, tuent ou épargnent. Poursuite du monologue. Logorrhée interminable. Vacheries lancées comme le jet de fiel d’une bile malade ou comme un venin pulsé par le projet du meurtre. Hâbleur, provocateur, sûr de lui en excitant l’adversaire à se battre, il affirme en substance : “Alors, on vient voir le grand démagogue, alors qu’on n’est rien du tout et, en plus, on vient se jeter dans la gueule du loup… !” » (…)

Nous sommes vendredi matin et il est 10 heures. Je suis surpris : le remuant, l’agité demeure bien en place, apaisé. Pas un tic, pas un mouvement de trop. Pas d’effet de manche. Pas d’allers-retours sur l’épais tapis XVIIIe. Pas de bras qui s’agitent. Pas de gesticulation. Pas de portable qui sonne. Pas d’huissier qui nous interrompt.

« Avec les chaînes d’information continue sur la TNT, avec Internet, la campagne électorale de 2007 a produit une quantité d’images jamais atteinte jusqu’à présent. Les Français m’ont vu des centaines de fois à l’écran. En situation d’interview, pris sur le vif, filmé à mon insu, en France, à l’étranger. Tous les jours ! Impossible de tricher avec ça. Ils ont appris à décrypter les images. Ils me connaissent mieux qu’aucun Président de la Ve. Le résultat de 2012 sera serré. Rien à voir avec le 53/47 de 2007. La dernière élection était une exception. Je ne parle pas de 2002 bien sûr… 2012, ce sera autour de 51/49. Dans la grande tradition des seconds tours en France. »

Bien entendu, nous parlons de la strauss-kahnie orpheline et des multiples ondes de choc de l’Affaire.

Sarkozy poursuit :

« C’est une bombe à fragmentation pour la gauche. »

Je tente :

« Est-il vrai qu’avant son départ pour Washington, vous avez mis en garde DSK en lui disant : “Aux États-Unis, tu ne montes plus seul dans un ascenseur ?”

– C’est faux. C’est une légende urbaine.

– Aucun camp n’est à l’abri d’un tel scandale, cela peut arriver à l’UMP ?

– Le problème de DSK, c’est que beaucoup de ses conseillers lui ressemblaient. Je ne parle pas de mœurs, bien entendu. Mais dans un groupe, quand on a le même profil culturel, sociologique, politique, philosophique, la même approche des problèmes, on prend un risque. Le clonage, ce n’est pas fécond et ça peut rendre un groupe aveugle face à un danger. Moi, on me reproche souvent d’être entouré de personnes peu académiques. C’est vrai, et il m’arrive parfois d’être en désaccord avec quelqu’un comme Henri Guaino. Lui ou un autre. L’hétérogénéité, c’est parfois difficile à assumer. Mais nos différences ont un point positif. Quand ils estiment que je me fourvoie, ou que je mets le groupe en danger, ils me le disent très vite. »

Après une heure cinq d’entretien, je prends congé d’un Sarkozy presque « hollandisé » : un Président « normal », qui n’a rien à voir avec le cabot survolté que l’on me décrit depuis cinq ans… En quittant l’Élysée, je pense encore à Michel Onfray décrivant le bureau de Sarkozy, place Beauvau, quelques mois avant son élection à la présidence de la République :

« Grand moment de transe chamanique dans le bureau d’un ministre de l’Intérieur aspirant aux fonctions suprêmes de la République ! Odeurs de sang et de remugles primitifs, traces de bile et de fiel, le sol ressemble à la terre battue jonchée d’immondices après une cérémonie vaudoue… »

Maintenant j’en suis certain : ce jour-là, Michel Onfray avait abusé de substances psychotropes.

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Extraits dePourquoi Sarko va gagner, Editions Albin Michel (4 janvier 2012)

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