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Monsieur le président j'ai l'honneur de vous faire savoir que je ne suis pas un mâle blanc
©ludovic MARIN / POOL / AFP

Les "djeuns" ne vous disent pas merci

Vous avez utilisé cette expression en présentant vos projets pour la banlieue. Je savais bien que nous ne parlions pas la même langue.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il y a plein de bonnes choses dans ce que vous avez annoncé. Les milliards ne suffisent pas avez-vous dit avec beaucoup de bon sens. Vous avez également pointé du doigt, et à juste titre, l'antisémitisme qui connait une progression galopante dans les banlieues

En un mot comme en cent, vous avez, - comme on dit chez nous-, habillé ce pauvre Jean Louis Borloo pour l'hiver. L'ennui c'est que vous ne parlez pas comme chez nous. Pour balayer les idées futiles et illusoires de Borloo, vous avez déclaré que la solution pour les banlieues ce n'était pas" un plan entre deux mâles blancs!".

Une expression empruntée aux Indigènes de la République. Sans doute pensiez-vous avec ces mots vous faire comprendre des populations racisées, souffrantes et discriminées. Moi personnellement je ne me sens pas concerné. Car les "mâles blancs" c'est vous et Borloo (lui avez-vous demandé son avis ?). Moi je ne suis pas un "mâle blanc". Si vous voulez je suis un mec, un type, un gars.

Un Français quelconque. Mais quand même pas tout à fait. Car je ne suis pas de souche. Mais un Français quand même. Peut-être  un "Yahoud" comme on dit dans le langage de banlieue que vous affectionnez tant. Je comprends, monsieur le Président, que vous avez voulu en sélectionnant vos mots, vous rapprocher de ceux qui doivent bénéficier de vos projets. Si ce n'est pas l'affaire de " mâles blancs" avez-vous voulu dire que c'est l'affaire de "mâles noirs" ou de "mâles arabes" seraient plus qualifiés ?

Je vous taquine, monsieur le Président. La banlieue, elle, rigole. Vous avez entendu ce qui se dit là bas ? "Mais il se mêle de quoi ce baptou?". "On va lui foutre la hagra à ce boloss !" "Il nous fait trop dahak!". Et le pire que j'ose à peine vous rapporter monsieur le Président :" nique ta Brigitte".

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