Mondial 2014 : l’alchimie mystérieuse des reports de soutien quand son équipe nationale a été éliminée<!-- --> | Atlantico.fr
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Le milieu de terrain espagnol Sergio Busquets abattu après l'élimination de son équipe de la coupe du monde
Le milieu de terrain espagnol Sergio Busquets abattu après l'élimination de son équipe de la coupe du monde
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Report de voix

La Coupe du monde étant l'événement sportif le plus attendu de la planète, il est rare que les supporteurs s'en lassent, même quand leur pays est éliminé. La question est de savoir sur quelle équipe ces derniers reportent leurs attentes après avoir fait le deuil de leur propre sélection nationale... Une enquête menée à travers plusieurs pays se propose justement d'y répondre.

A partir du samedi 28 juin, seuls 16 pays parmi les 32 qualifiés pourront encore prétendre à remporter le trophée tant convoité. L'Espagne tenante du titre est la première à avoir été éliminée en phase de groupe après seulement deux matches. D'autres sélections importantes comme l'Italie, championne du monde en 2006, l'Angleterre, et le Portugal, rentrent également au bercail dès le premier tour. La Coupe du monde étant l'événement sportif le plus attendu de la planète,  il est rare que les supporteurs s'en lassent, même quand leur pays est éliminé. La question est de savoir sur quelle équipe ces derniers reportent leurs attentes après avoir fait le deuil de leur propre sélection nationale... et il n'est pas forcément aisé d'y répondre.

Quand le patriotisme n'est plus à prendre en compte, la préférence que l'on peut avoir pour tel ou tel pays résulte en effet d'une multitude de facteurs. Aimez-vous le style de jeu d'une équipe? Seriez-vous influencé par des considérations politiques, religieuses ou ethniques? Gardez-vous un bon souvenir de vos vacances dans tel ou tel pays? Un des facteurs les plus importants est aussi de savoir si vous êtes motivés par l'amour ou par la haine. Continuez-vous à regarder la Coupe du monde pour voir gagner votre équipe favorite, ou plutôt pour voir échouer celle que vous détestez ? Pour tenter d'apporter des réponses à ces nombreuses interrogations, seul un outil statistique semble approprié. Des enquêtes réalisées à travers les 32 pays qualifiés pour la Coupe du monde au Brésil ont justement relevé le défi (ambitieux) de sonder d'innombrables sensibilités. Malheureusement (tel est souvent le cas dans le domaine de l'analyse statistique), les attentes de chacun ne sont pas forcément comblées.

L'enquête la plus fiable sur ce sujet a été menée par le site américain "Pew Global Attitudes", qui a recensé les affinités perceptibles à travers 9 des 32 pays disputant la Coupe du monde 2014 : les Etats-Unis, l'Angleterre, la France, la Grèce, l'Italie, l'Allemagne, l'Espagne, l'Iran et enfin la Russie. Celle-ci tente par exemple de déterminer ce que les grecs pensent des espagnols, les russes des américains, et ainsi de suite. Les sondés ont ainsi dû répondre à une question précise : "Avez-vous une opinion très favorable, plutôt favorable, plutôt défavorable ou très défavorable du pays X?"

Il apparaît par exemple que parmi les pays encore en compétition, les anglais semblent préférer l'Allemagne à la France. Vous n'aurez par contre qu'une chance très maigre de voir un italien supporter la Grèce avec ferveur. A Rome, les amateurs de football semblent plutôt afficher de la sympathie pour l'équipe américaine. Chose surprenante, l'opinion que les italiens se font des américains est d'ailleurs supérieure à celle qu'ils se font de leur propre équipe.

Les champions en titre espagnols émettent quant à eux un avis très favorable à propos de l'équipe allemande, ils semblent aussi apprécier les anglais et les français. La ferveur espagnole semble donc avoir engendré un regain de sympathie pour l'équipe allemande. A y regarder de plus près, il apparaît également que le pays affichant l'opinion la plus défavorable à propos de l'Espagne est... l'Espagne. Il est toutefois important de mentionner que le site "Pew Global Attitudes", a réalisé cette enquête entre mars et avril 2012, au point culminant de la crise économique.

Il n'est ainsi pas surprenant d'observer que les Grecs ont exprimé une opinion extrêmement défavorable à propos de l'Allemagne. Hormis l'opinion de la Grèce, l'Allemagne profite cependant d'une image très favorable à travers l'Europe, ce qui n'est pas le cas de la Russie...qui semble en revanche très appréciée des grecs! Vous l'aurez compris, les reports affectifs, sportif, émotionnels, politiques et partisans répondent à des désirs complexes, mais qui peinent souvent à combler le premier d'entre eux : celui de voir son équipe de cœur gagner la Coupe du monde.

Lu sur Five Thirty Eight

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