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Ce qui poussait le champion de boxe Mike Tyson à consommer autant de drogues dures et d'alcool
©Reuters

Bonne feuilles

Martyrisé pendant son enfance, Tyson est devenu l'un des boxeurs les plus fascinants et les plus redoutés de tous les temps, ainsi que le plus jeune champion du monde poids lourds de l'histoire. Extrait de "La vérité et rien d'autre" (1/2).

Mike Tyson

Mike Tyson

Mike Tyson est l’ex-champion du monde incontesté dans la catégorie poids lourds ; en 2011, il est entré dans le club fermé du Boxing Hall of Fame. Il a récemment connu le succès à Broadway avec son one-man-show réalisé par Spike Lee. Après avoir joué dans plusieurs blockbusters, dont Very Bad Trip, il développe actuellement d’autres projets cinématographiques, ainsi qu’une marque de vêtements, Mike Tyson Collection. Il vit à Las Vegas avec sa femme, Kiki, et leurs enfants.

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Je me suis mis à acheter et à sniffer de la coke quand j’avais onze ans, mais je buvais de l’alcool depuis que j’étais bébé. Je descends d’une longue lignée d’alcooliques. Ma mère me donnait du Thunderbird ou du gin Gordon’s pour m’endormir. Quand j’avais dix ans, mes amis et moi, on s’achetait des bouteilles de Mad Dog 20/20, de Bacardi 151, de Brass Monkey, la saloperie pas chère qui vous bousille les boyaux. On a aussi commencé à fumer de l’herbe, du hasch, et même de l’opium et de l’angel dust. Un jour, j’ai même pris du buvard quand j’étais jeune. On se branlait quand on était sous acide, mais ça ne marchait pas trop bien. On fauchait du shit, on riait et on partait en courant.

– Les flics, les flics, ils arrivent.

On se cachait sous une bagnole en riant.

À part pendant deux ans et la période où j’ai été en prison, j’étais toujours bourré. Ce qui n’avait rien d’étonnant puisque mes modèles, ceux sur qui j’avais lu des livres, étaient des ivrognes finis. Mickey Walker, Harry Greb. Mes héros, c’étaient des Blancs ivres, des Irlandais. Des types qui buvaient en riant dans un bar pendant que leurs adversaires couraient et sautaient à la corde.

L’alcool révélait ce qu’il y avait de pire en moi. Quand j’avais bu, je devenais totalement insensible et indifférent aux sentiments des autres. Je me battais avec n’importe qui, m.me des flics. Tous ceux qui me connaissaient disaient : « Ne laissez pas Mike boire. Donnezlui du cannabis, mais ne le laissez pas boire. » Quand je me défonçais au cannabis, j’étais heureux, j’étais prêt à pleurer et à donner tout mon fric. Tant qu’on ne me disait pas de ne pas me défoncer, parce que quand on me disait d’arrêter, ça me mettait en rogne. Si vous étiez d’accord pour que je me drogue, vous pouviez me dire :

– Tu es sûr que tu n’as pas besoin de la jolie Porsche qui est là dehors

Je pense vraiment que si je me suis mis à prendre beaucoup plus de coke, c’est en partie parce que ma carrière de boxeur me causait bien plus de souffrance physique. Je connais des joueurs de hockey qui m’ont dit la même chose. Quand on a ce genre de douleur, on ne peut se montrer amical avec personne. On est comme un lion dont la patte est blessée. Quand un animal a mal, il sait que les autres vont l’attaquer. Quand je souffrais, je me sentais vulnérable et terrorisé. Donc on se procure de la coke et quand on est seul dans la pièce avec la coke, on a envie d’avoir une femme avec soi, parce qu’on a tellement honte de prendre de la drogue que d’avoir une femme étouffe la culpabilité.

Extrait de "La vérité et rien d’autre - Autobiographie", Mike Tyson, (Editions Les Arènes), 2013. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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