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Mieux que "Charlie Martel", mieux que "Charlie Coulibaly" : "Checkpoint Charlie"
©Reuters

Vive moi !

Tout n'a pas été dit a propos de Charlie. Il serait bon qu'une découverte (la mienne) soit considérée comme étant de la première importance.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Nos deux plus célèbres comiques nationaux sont tristement lamentables. Et le public qui les applaudit ne vaut guère mieux. L'un deux s'est acquis une petite gloire avec un "je suis Charlie Coulibaly" : il sera poursuivi pour apologie du terrorisme. L'autre s'est offert un rebond de notoriété avec son "je suis Charlie Martel" : il ne sera pas poursuivi pour apologie de la très stigmatisante bataille de Poitiers.

Outre leur manque total de génie et d'inspiration, nos deux comiques ont plusieurs points en commun. Ils se connaissent et s'apprécient. Comme quoi être de couleur différente – un Blanc et un Noir n'empêche pas le vivre ensemble… Et le plus âgé des deux est le parrain de Plume, la fille du plus jeune. Ce qui au cas où de graves ennuis arriveraient au papa de Plume (persécuté de toutes parts) créerait au parrain de la petite l'ardente obligation de s'occuper d'elle. Plus chrétien que ça tu meurs…

Mais il ne suffit pas de dire qu'ils sont nuls. Encore faut-il en administrer la preuve. La voici : "je suis Checkpoint Charlie" ! Une formule qui aspire à être reconnue comme étant d'utilité publique et que je concède gratuitement au président de la République, à son Premier ministre et surtout à son ministre de l'Intérieur.

Au temps de la Guerre froide, quand Berlin-Est était séparé de Berlin-Ouest par un mur, Checkpoint Charlie était le plus connu des points de passage qui séparaient les deux zones. D'un côté des soldats américains qui avaient pour mission de prévenir les éventuels visiteurs ou touristes désireux de faire un tour à l'est des spécificités de l'endroit où ils souhaitaient s'aventurer. De l'autre des Vopos, la police locale, qui très simplement, tirait à vue sur quiconque tentait de quitter Berlin-Est pour passer de l'autre côté. Il nous semble urgent et nécessaire que ces Checkpoint Charlie s'épanouissent en France comme les Cent Fleurs chères au président Mao. Contrairement aux portiques d'écotaxe, cette salutaire initiative est assurée, selon nous, de recueillir un franc succès. Quelques capuches protesteront sans doute, mais c'est négligeable car jamais elles n'auront la vigueur des Bonnets rouges bretons.

De surcroît il ne sera pas nécessaire de faire appel aux compétences des ingénieurs des Ponts et Chaussées pour définir les emplacements des Checkpoints. Tout est connu, listé, répertorié. Mohamed Merah venait du Mirail à Toulouse. Mehdi Nemmouche était de Roubaix. Les frères Kouachi étaient originaires du 18ème arrondissement de Paris. Amedy Coulibaly avait grandi à Grigny. Et l'autre Coulibaly, Moussa, un djihadiste très artisanal adepte du couteau, habitait Mantes-la-Jolie.

Pour les autres il suffira de se référer aux 64 Zones de Sécurité Prioritaire mises en place par Valls. Quelques noms pris au hasard pour mettre un peu de poésie dans un monde de brutes. Les Hauts D'Anières. Le Bois l'Abbé à Champigny. Les Minguettes à Vénissieux. Et à Montbéliard, la Petite Hollande (on ne l'a pas inventé).

Quelques ajustements seront nécessaires par rapport au Checkpoint Charlie de Berlin. Car il est hors de question de copier bêtement les Américains. Le panneau (écrit en quatre langues : anglais, français, russe, allemand) "Vous quittez le secteur américain" sera modifié pour sonner français. "Vous quittez…" en deux langues seulement ! Quant aux contrôles ils seront assurés d'un côté par les forces de l'ordre de la République. De l'autre, celui dont il sera interdit de sortir, la fonction des Vopos est-allemands sera remplie par de la main-d'œuvre étrangère. Des unités de la police qatarie, ou mieux, algérienne, pourront faire l'affaire…

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