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Mélenchon, malédiction de la gauche : pourquoi la théorie Cambadélis tient la route
©GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Dans l'opposition pour l'éternité

"En brisant volontairement et unilatéralement l’unité des forces de gauche pour prétendre au monopole du peuple, (Mélenchon) rend la reconquête impossible" assène Jean-Christophe Cambadélis dans son livre.

Virginie  Martin

Virginie Martin

Virginie Martin est Docteure en sciences politiques, habilitée à Diriger des Recherches en sciences de gestion, politiste, professeure à KEDGE Business School, co-responsable du comité scientifique de la Revue Politique et Parlementaire.

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Atlantico : Concernant le débat prévu entre Edouard Philippe et Jean-Luc Mélenchon demain sur France 2, le PS a pu indiquer "​Le Parti socialiste regrette ce choix qui participe à installer l’idée qu’il n’y aurait qu’une seule opposition dans le pays, une seule manière de s’opposer, une seule voix pour la porter. Nous refusons de réduire la vie démocratique à la perspective de ce face-à-face en vase clos.​ Il est temps de cesser d’alimenter ce petit jeu d’une majorité qui choisit son opposition et d’une opposition qui se rêve unique et solitaire.​" En quoi le monopole de l'opposition actuelle, aux mains de Jean Luc Mélechon est-elle un piège pour la gauche ? ​En quoi la stratégie de Jean Luc Mélenchon, visant à "marcher sur les os du PS" peut-elle être une garantie de défaite pour la gauche ? ​

Virginie Martin : Il peut s'agir d'un piège dans la mesure où Jean-Luc Mélenchon ne rassemble pas toute la gauche et ne sera jamais, à mon avis, en capacité de la rassembler complètement. Il y a une gauche qui de toute façon ne le rejoindra jamais et n'ira pas rejoindre Emmanuel Macron non plus. Et qui se retrouve du coup orpheline d'une représentation crédible, puissante et pertinente.

C'est ça le problème. JLM a très bien tiré sa carte du jeu en disant qu'il allait s'opposer à Emmanuel Macron, le PS e a été absorbé par ce dernier. Et donc il y a un vide entre les deux.

C'est à la fois une opposition très efficace mais qui aura beaucoup de mal à se créer en alternative. Une opposition crédible, visible et réelle mais qui ne sera jamais une véritable possibilité d'alternative. Car il sera très difficile pour Mélenchon de passer un second tour aux élections présidentielles. Les législatives le prouvent. En sommes, vous avez une géniale opposition, mais qui ne sert pas à grand-chose in fine.

Bien entendu que beaucoup de gens disent qu'il faut un front de gauche et adhèrent au discours de Mélenchon. Il y a des adhésions réelles. Mais existent-elles suffisamment fortement ? On sait très bien qu'il faut rassembler pour l'emporter. Et avec le caractère radical de Mélenchon, c'est pour le moment difficilement envisageable.

Il ne faut pas oublier que si Jean-Luc Mélenchon est là c'est en partie par déficit du PS.

Comment expliquer, Alors que Jean Luc Mélenchon n'a au de cesse de se réferer à François Mitterrand, que sa stratégie semble en tous points opposée à celle du congrès d'Epinay- celle de l'union de la gauche ?

Est-ce pour avoir une prestance présidentielle ? Est-ce pour capturer l'héritage mitterrandien et l'héritage glorieux du PS ? Est-ce de la communication politique ? Ce qui est sûr c'est qu'il préférera ressembler à François Mitterrand plutôt qu'à Lionel Jospin. C'est une figure de gauche acceptable qui permet aux gens du PS de l'entendre. C'est plutôt malin mais je pense que c'est une stratégie plus qu'autre chose.

élenchon part d'une gauche radicale, il devra faire tôt ou tard un recentrage. Et c'est tout son problème. On ne peut pas gagner une élection présidentielle en étant dans la radicalité. Comme on dit communément, "on gouverne toujours au centre". Alors imaginez Mélenchon…

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