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Mélenchon, c'est Monsieur T : tribun, tueur, trublion, trumpiste...
©PHILIPPE HUGUEN / AFP

On en redemande

Avec le leader de la France insoumise, nous disposons d'un prodigieux bateleur. "Venez à mon spectacle : vous allez voir ce que vous allez voir", dit-il à la foule subjuguée.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Jean-Luc Mélenchon, c'est l'attraction du moment. Jean-Marie Le Pen s'étant effacé de la scène politique, il est, comme naguère le fondateur du Front national, devenu l'animal dont les médias raffolent. Avec lui, avec ses phrases à l'emporte-pièces, avec ses postures de gladiateur, c'est de la bonne copie assurée. Pensez donc, un homme qui ne se contente pas d'avoir le poing levé, mais qui promet de mettre son poing dans la gueule des méchants qui se mettraient en travers de sa route...

Mélenchon est un tribun. C'est Le Monde qui l'écrit. Dans l'Antiquité romaine, un tribun était le représentant de la plèbe. Forts de cette référence historique, les journaux qualifient aujourd'hui de tribun un orateur fort en gueule, réputé de gauche et parlant au peuple (à moins que cela ne soit à la populace). Ce qualificatif fut dénié à Jean-Marie Le Pen car prédicateur d'extrême-droite. Mais comme Mélenchon se situe à l'autre bord politique, il devient en tous points méritant et respectable.

Mélenchon est un tueur. L'équivalent du Bourreau de Béthune de l'époque révolue du catch. La foule aime ça. Il a quasiment tué le Parti communiste, le dépouillant de ses derniers et glorieux lambeaux dont il couvrait sa misérable nudité. Il l'a noyé, étouffé, au sein du Front de Gauche, une machine à mouliner du communiste consentant. Pas rassasié, il entreprit maintenant de boulotter le Parti socialiste, petite chose fragile et encore consommable. Les sondages lui accordent entre 13 et 15% des voix. Mieux que Hollande ! Pourquoi irait-il jouer dans la cour des petits en participant à la primaire de la gauche ?

Mélenchon est un trublion. Le garnement qui à l'école regarde sous les jupes de la maîtresse. Le petit gars bien de chez nous à qui on ne la fait pas. Le voyou sympa qui va faire un casse chez les riches. Le mec que les filles adorent car il cambre virilement son torse. Et puis il est rebelle, et c'est pourquoi on lui pardonne d'être grossier. Enfin, il est un insoumis (la France insoumise, quelle trouvaille !), ce qui lui vaut de grands succès amoureux auprès de tous ceux qui brûlent de faire un bras d'honneur aux agents du fisc et à la flicaille.

Mélenchon est trumpiste. Comme le milliardaire américain, il dit n'importe quoi. Pour dire le contraire le lendemain. Comme Trump, il sait être vulgaire. Un homme, quoi ! Un qui a des couilles. Il gueule. Une façon de montrer à ses adorateurs qu'il ne fait pas partie du système. Non, il n'est pas une chochotte de gauche ou de droite. Comme Trump, il aime casser la porcelaine. Bruxelles, les banques, le CAC40... en miettes, pulvérisé tout ça.

Ainsi, Jean-Luc Mélenchon a tout pour plaire à une France de gauche qui s'ennuie. Qui nourrirait encore des élans amoureux pour le triste mollasson qui nous gouverne ? Qui aurait envie de jouer dans un bac à sable avec le petit Arnaud en marinière ? Qui voudrait faire une randonnée avec un Catalan rigide et coincé ? Non, c'est Méluche qu'il nous faut ! Charpenté, tout en muscles, dur, solide, brutal, mâle, sachant boire : il nous ramène vers les temps bénis des Tontons flingueurs. Et comme nous ne sommes pas de gauche, on ne va quand même pas pleurer sur les odieuses violences qu'il va faire subir à cette pauvre fille.

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