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Médias et Élites politiques : L’endogamie idéologique
©THOMAS COEX / AFP

Entre-soi

L’endogamie est observable dans les sociétés où l'on choisit exclusivement son partenaire à l'intérieur d’un même groupe.

Jean-Pierre Marongiu

Jean-Pierre Marongiu

Jean-Pierre Marongiu est écrivain, conférencier, ingénieur, expert en Management et Directeur général et fondateur du thinktank GRES : Groupe de Réflexions sur les Enjeux Sociétaux.Perpetuel voyageur professionnel, il a parcouru la planète avant de devenir entrepreneur au Qatar où il a été injustement emprisonné près de 6 ans, sans procès. Il a publié plusieurs romans et témoignages dont : Le Châtiment des Elites, Qaptif, InQarcéré, Même à terre, restez debout ! Aujourd'hui conférencier et analyste societal, il met son expérience géopolitique au service d'une approche libérale-souverainiste de la démocratie.

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Le décalage entre le pouvoir, comprendre la représentation populaire, et la puissance, à savoir le peuple, s’est accru au point de devenir sclérosant pour la démocratie. Démocratie qui d’ailleurs n’est plus qu’un mot, un repère, une interprétation des élites qui en oublient la signification, démographie signifiant le pouvoir du peuple.

Démocratie : Régime politique, système de gouvernement dans lequel le peuple exerce la souveraineté, le pouvoir.

L’idéal démocratique n’existe plus, confisqué par des élites qui en usurpent le nom en fabriquant une idéologie associée à une vision biaisée des droits de l’Homme. Dans un entre-soi parisien, tout le monde couche dans un lit commun dans une connivence de base d’où la population est exclue.

St Thomas d’Aquin : Toute la puissance vient du peuple

Le pouvoir est ce qui est institué et les médias, les experts, les politiques participent aux institutions. La puissance, ce qui est instituant, est le peuple.  Quand le décalage devient trop important, on assiste généralement à une révolution.

Les valeurs qui ont marqué la modernité sont l’individualisme, le rationalisme et le progressisme, des valeurs humanistes devenues folles par excès. 

Les élites, et particulièrement les élites françaises, ont gardé un cap depuis près de quarante ans, sans tenir compte que la rive était atteinte. En oubliant que l’on voit longtemps la lumière d’une étoile morte.

 Les discours alambiqués, superficiels et la plupart du temps incompréhensibles émanant château élyséen ont lassé l’opinion de ceux qui constituent le moteur de la nation et dont les préoccupations sont bien plus prosaïques. 

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Un peu comme des adultes qui observent avec distance et bienveillance puis avec agacement, les gesticulations et les cris d’enfants dans une cour de récréation, le peuple se détourne de ces élites qui tournent en rond. La sagesse populaire ne se laisse plus convaincre par les promesses même sincères de politiciens évoluant dans un univers idéalisé. Pour autant, ce désintérêt, ce désamour, ne se traduit pas dans les urnes en matière de voix, mais en termes d’abstention. 

  Le taux d’abstention   pour une présidentielle est de 25% auxquels viennent s’ajouter les non-inscrits sur une liste électorale que l’on peut estimer à 15 et 20 % (selon le ministère de l’Intérieur) et de 11% de votes blancs. Ce qui constitue un pourcentage de 56 % d’électeurs potentiels qui ne s’expriment pas. L’élection n’est donc plus représentative d’une majorité populaire. 

L’abstention chronique est l’expression de la méfiance populaire envers une caste politique déracinée, déconnectée du réel.

Les médias, sous la doxa progressiste majoritaire dans le microcosme parisien et minoritaire dans l’opinion publique, se laissent dicter les orientations de l’information. Une autocensure s’est institutionnalisée afin de ne pas déplaire dans les salons feutrés du pouvoir. 

« Les médias sont des instruments dont se sert le péché pour imposer à l'opinion publique des modèles de comportements aberrants. » Jean-Paul II.

L’aveu assumé de la directrice de BFM est à la fois édifiant et sidérant : il ne faut pas aller trop contre la parole officielle parce que cela rompt le contrat social.

Et même dans les rédactions de magazines d’opinion fortement marqués contre le progressisme ambiant tel que Causeur, la rédactrice en Chef, Elisabeth Levy confesse ne pas avoir publier un article concernant la jeune Mila déscolarisée et vivant sous protection policière depuis 2 ans, par crainte de représailles.

Les sujets étiquetés comme sensibles sont traités avec la partialité officielle ou ne sont pas abordés du tout. Parmi ces sujets, l’islamisation, les reportages montrant la réalité de certaines portions du territoire national sont édulcorés. Quand un reportage s’autorise à rapporter des faits indiscutables, la présentatrice et la réalisatrice reçoivent des messages de condamnations à mort et ne sont que très mollement soutenues par la majorité des médias. 

Michelle Gagnet, réalisatrice du reportage sur Roubaix dans Zone interdite menacée de mort comme la journaliste Ophélie Meunier, dénonçait les peurs de rapporter le réel. Peur physique, peur de ramer à contrecourant de la doxa progressiste, peur d’être cataloguée comme islamophobe ou fasciste.

Le silence des médias sur certains sujets, le traitement du deux poids deux mesures selon que vous soyez bienpensants ou populistes, est un silence de connivence. 

Il en est de même pour d’autres sujets qui traitent de l’identité nationale, de l’immigration, du Covid 19, immanquablement les apostrophes fusent à l’encontre des porte-paroles des messages non officiels : fasciste, extrême droite, islamophobe, raciste, complotistes…

La liberté d’opinion n’est désormais plus de mise puisqu’étouffée, noyée ou menacée c’est au tour de la liberté d’expression de passer à la trappe du progressisme.

Un récent sondage du Figaro a fait l’effet d’une bombe dans les rédactions qui semblèrent découvrir qu’à l’extérieur des tours d’ivoire rédactionnelles, il existait un monde. Le meilleur des mondes ne serait donc qu’un ilot d’entre-soi.

63 % des Français estiment qu’il y a trop d’immigrés en France.

61 % des Français estiment que l’Islam est une menace pour ma

         République.

73 % l’économie actuelle profite aux patrons au détriment des employés.

47 % des Français souhaitent rétablir la peine de mort.

Sur les plateaux des chaines d’informations continues, dans les couloirs des organes intermédiaires, dans les colonnes des journaux officiels personne n’ose se reconnaitre dans ces pourcentages. Les rares à l’exprimer sont des réactionnaires, des populistes d’extrême droite, des complotistes … 

D’où provient ce décalage entre une population et ces élites déracinées du terroir populaire ? Cela tient à une compréhension de la société diamétralement opposée, entre le réel et l’idéal. 

Pour le peuple, les dangers principaux sont la perte du pouvoir d’achat et le terrorisme islamiste. Pour les élites, dont les médias sont le relais, c’est le fascisme d'extrême droite. 

Pour le peuple, l'objectif principal est la sécurité : sécurité sociale, sécurité de l'emploi, sécurité individuelle. Pour les élites, l'objectif principal est le progrès, grâce à la mondialisation, le commerce, les droits de l'homme. 

Le peuple ne conçoit que la nation, tandis que les élites continuent d'espérer en une Europe idéalisée. 

Le peuple rêve d'un gouvernement d'intérêt général. Il déteste les partis politiques et les syndicats qu’il considère comme étant des mafias au service d'intérêts particuliers. Les élites à l'inverse restent attachées à ces partis qui symbolisent et garantissent la sauvegarde de leurs privilèges. 

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