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MEDEF : la guerre des chefs n’aura pas lieu
©JACQUES DEMARTHON / AFP

Saine concurrence

Quoiqu'en dise la presse, il n'y a pas de guerre ouverte à 8 jours de l'élection, mais uniquement une concurrence normale.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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Le mouvement Ethic (entreprises indépendantes et de croissance) est membre affilié du Medef ; il est de fait représentatif des entreprises françaises, sans en avoir le titre, par la diversité de ses adhérents directs et de ses  fédérations membres. C’est un acteur fortement impliqué dans la vie économique française, et pourtant il n’a pas le droit de vote pour l’élection présidentielle du Medef !

Cela n’empêche pas ses membres d’avoir un avis sur la question. Bien que le système d'élection du président du MEDEF soit restreint et plus  forcément adapté au poids que les entrepreneurs estiment avoir dans le choix de "leur" président.

Un sondage a donc été mené par le mouvement ETHIC auprès de ses membres et sympathisants pour qu'ils puissent s'exprimer ce qui est important pour le respect des opinions de ses membres, même si c'est sans influence sur le vote.

Rappelons que le Président  qui sera élu le 3 juillet, l'est d'abord par l’assemblée générale de l’organisation (591 membres et 560 votants).Ce n'est pas une élection directe, ce ne sont pas les chefs d’entreprise qui votent pour le patron des patrons mais l’assemblée générale du Medef composée de grands élus représentant les fédérations. Peut être sera-t-il bon d'évoluer vers un suffrage universel des adhérents ?

Au passage, Ethic tient à saluer la grande qualité des deux candidats qui restent en lice,  et qui ont la vraie volonté de défendre l’entrepreunalisme et de faire réussir toutes les entreprises françaises. Par ailleurs, un membre Ethic, Patrick Martin, a rejoint l’équipe de Geoffroy Roux de Bézieux. Précisons que le mouvement Ethic se doit d’être neutre dans cette élection puisqu’il n’est pas électeur.

Ce sondage a donc été mené auprès de 106 chefs d’entreprise (80% hommes et 20% de femmes). 60% des interviewés soutiennent Geoffroy Roux de Bézieux et 22,7% Alexandre Saubot, 14,7% soutiennent Patrick Martin (qui depuis a rallié Geoffroy Roux de Bézieux), soit un total de 74,7% pour l’équipe de Geoffroy Roux de Bézieux.

Les 2,7% restant soutiennent Olivier Klotz.

Parmi les interviewés 87% se sentent concernés et même très  concernés, les 14% qui  le sont peu expliquent leur manque désintérêt par le sentiment que le MEDEF ne représente que les grandes entreprises; ce qui de fait n'est pas exact même si ce rôle est dévolu à la CPME... On évoque aussi des doutes sur le changement qui sera apporté au fonctionnement du MEDEF avec un nouveau président. Les chefs  d'entreprises ont le sentiment que c'est bien le gouvernement qui dirige la vie de leurs entreprises. Les 3 grandes fédérations patronales en sont réduites à faire du lobbying " pour éviter les catastrophes ".

Toutefois, quoiqu'en dise la presse il n'y a pas de guerre ouverte à 8 jours de l'élection: il y a une concurrence normale, à quoi rimerait une élection avec un seul candidat ? C’est une tendance de l'organisation qui a atteint son point culminant sous Laurence Parisot qui ne voulait que personne ne se présente contre elle, et ce dès le départ... autant alors se contenter d'une nomination !

 La bonne attitude fut celle de Pierre Gattaz qui au lendemain de l'élection s'est engagé à diriger avec les autres candidats, ce qui fut fait, sans heurts d'aucune sorte. On a toutes les raisons de croire que ce sera à nouveau le cas,  les patrons le souhaitent ainsi car il ne s'agit  pas de politique!

La  vraie question qui se posera le 3 juillet est celle de la stratégie à adopter et des relations à établir avec un gouvernement qui d'évidence a compris l'entreprise et la nécessité de la libérer pour encourager la croissance, donc l'emploi. Il va falloir se battre mais pas faire la guerre.

 Par ailleurs le rôle du MEDEF doit évoluer vers celui d'une pédagogie active, car l'ignorance économique dans notre pays est un frein à notre développement... et on ne peut pas compter sur l'enseignement qui en est fait au sein de l'école ni même parfois dans les facultés: trop d'idéologie dans un univers pragmatique mondialisé!

Il s'agira aussi d'influer sur une éthique plus présente sur de nombreux plans. Le comité éthique du MEDEF et le fameux code AFEP MEDEF consiste depuis trop longtemps à mettre des rustines lorsqu'un scandale éclate ... quant à faire respecter ce qui a été décidé, c'est encore un autre sujet.

 On ne peut pas diriger une communauté d'entrepreneurs par du NAME and SHAME! Il faut donc progresser vers une prise de conscience et une responsabilité individuelle sous la saine pression de l'organisation. Vaste programme! Mais c'est cela ou bien la menace  de lois à tout bout de champs, même si elles sont bien peu respectées.

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