Martine Aubry atteinte du "syndrome Fillon" ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Martine Aubry atteinte 
du "syndrome Fillon" ?
©

Editorial

Tout comme François Fillon a retrouvé le goût de Matignon face à l'hypothèse Borloo, Martine Aubry est-elle piquée au vif par la montée en puissance de DSK ?

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

Voir la bio »

C’est la date à retenir : le vendredi 27 mai 2011. Ce jour là s’achèvera la réunion du G8 de Deauville, la ville choisie par la France, qui préside aux destinées du Club des Nations les plus riches. C’est théoriquement l’échéance à partir de laquelle le directeur général du FMI, en l’occurrence Dominique Strauss-Kahn, pourrait reprendre sa liberté et déclarer sa candidature à la primaire socialiste. Sans que  son départ de l’institution monétaire puisse être taxé d’abandon de poste, voire de désertion.  Il sera temps, car au rythme où vont les spéculations et les prises de position, tous les chamboulements et renversements de situation sont possibles, d’ici là.

Alors que le patron du FMI s’en est retourné à Washington après avoir semé beaucoup de petites graines, qui, en levant, devraient le mener à la candidature à la présidentielle, il est contraint à une réserve politique totale. Il ne manque pas d’appuis pour autant : à Paris, ses amis entretiennent la parole d’Anne Sinclair dans les médias ou sur son blog, qui est un précieux relais. Mais pendant ce temps au PS, la vie continue et les adversaires de DSK s’activent … notamment  en poussant Martine Aubry, qui ne trouve rien à redire. 

Aubry, Fillon, même combat

A se demander si la Première secrétaire n’est  pas  atteinte du même « virus » que François Fillon l’été dernier : le Premier ministre, sentant que Matignon allait lui échapper, s’est senti piqué au vif  et  s’est  rebiffé ; il a alors  déployé une  activité gouvernementale frénétique  et  s’est fait plébisciter par  la majorité, tout  en savonnant soigneusement la planche de son rival Borloo, impuissant parce qu’officiellement candidat à rien. La suite, on la connait : Fillon a succédé à Fillon à Matignon, et Borloo est passé à la trappe du gouvernement.

Pour Martine Aubry,  la situation présente quelques similitudes : après avoir déployé toute son énergie pour remettre le PS en état de marche, va-t-elle, le moment de décider venu, s’éclipser avec la discrétion d’une violette pour faire place nette à DSK ?

Mardi, la Première secrétaire était sur le terrain dans l’Essonne pour un déplacement axé sur le thème de la dépendance. Les journalistes l’ont trouvée particulièrement détendue ; elle n’a pas marqué le moindre agacement lorsqu’il lui a fallu répondre à la sempiternelle question sur l’éventualité de sa candidature. Avec  le sourire,  elle a déclaré, une nouvelle fois, qu’elle ferait connaitre « sa »  décision en juin. Juste après le G8; et un peu avant le 13 juillet, date de la clôture des candidatures à la primaire du PS.

Pour l’heure, elle  aussi laisse travailler ses amis ; Benoit Hamon par exemple. Le porte-parole des socialistes réplique en creux aux  « strauss-kahniens » que la meilleure candidate du PS pour 2012, ce serait Martine Aubry.

Désormais, le député-maire de Toulouse, le discret Pierre Cohen, très actif dans sa fédération, annonce qu’il  se joint  aux  parlementaires «  aubrystes », qui se réunissent maintenant toutes les semaines, à l’instar des proches de DSK ou de François Hollande. Quant à Martine Aubry, elle a  redit que sa « seule mission, c’est de porter la gauche à la victoire en 2012 ».

Sous sa propre bannière, ou celle de DSK ?

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !