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Manuel Valls, son équipe et l’équation impossible : comment défendre votre bilan de Premier ministre quand le Président dont vous appliquiez la politique refuse de vous soutenir
©JACQUES DEMARTHON / AFP

Un peu seul

L'ancien locataire de Matignon va devoir se passer, au moins pour quelques temps, du soutien du président de la République et du Premier ministre dont il est pourtant proche. Une prise de distance qui n'inquiète pas ses équipes de campagne qui pensent que Bernard Cazeneuve finira par apporter son soutien, et préfèrent mettre en avant le nombre de parlementaires qui se sont déjà rangés derrière Manuel Valls.

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand, journaliste politique à Atlantico, suit la vie politique française depuis 1999 pour le quotidien France-Soir, puis pour le magazine VSD, participant à de nombreux déplacements avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, François Bayrou ou encore Ségolène Royal.

Son dernier livre, Chronique d'une revanche annoncéeraconte de quelle manière Nicolas Sarkozy prépare son retour depuis 2012 (Editions Du Moment, 2014).

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Ils font bonne figure. Et ne désespèrent pas. Le président de la République restera neutre ? Même pas mal. L'ami Cazeneuve, en fera autant ? Pas de quoi décourager les soutiens de Manuel Valls qui présente, ce matin, son programme à la maison de la Chimie. "Il reste encore un mois de campagne. Tous ceux qui n'ont pas encore pris position ont tout le temps de le faire. Le Président comme le Premier ministre sont libres de s’exprimer jusqu'à la fin", se rassure le député Olivier Dussopt, ancien aubryste, devenu porte-parole de Manuel Valls qui fait, cependant une différence entre le locataire de l’Élysée et celui de Matignon.

"Il est logique que François Hollande ne s'engage pas immédiatement, il est le Président de tous les Français et doit le rester jusqu'à la fin. S'impliquer dans la primaire ne serait pas à la hauteur de ses responsabilités, il le fera pour la présidentielle". Le silence de Bernard Cazeneuve semble gêner un peu plus les vallsistes qui pensent qu'il s'agit seulement d'une question de temps. Le Premier ministre a, en effet, rappelé samedi dans le Journal du Dimanche qu'il est "chef de la majorité et garant de son unité", ce qui l'oblige à "une certaine réserve". Se gardant donc de tout soutien, il a estimé cependant que "Manuel Valls défendra avec talent le bilan du quinquennat, car il en a été un des acteurs majeurs avec Jean-Marc Ayrault".

Cette absence de soutien claires des deux chefs de l'exécutif pourrait passer pour une prise de distance après un début de campagne assez tâtonnant de la part de Manuel Valls. Mais les soutiens du candidat ne veulent pas y croire."Lorsque Bernard Cazeneuve s'exprime dans le JDD, on comprend bien quel est son candidat de cœur. D'autant que tout le monde connaît l'amitié et l'estime que les deux hommes se portent", explique le député de l'Ardèche qui ajoute : "La campagne se passe bien. Même après les quelques grammes de farine, (reçus à Strasbourg) qui n'étaient pas à la hauteur du débat, il n'y a pas eu mort d'homme. Quant à la dame, qui a interpellé Manuel Valls début décembre à Audincourt, elle ne dit pas autre chose que nous : il faut que tout le monde se rassemble et notamment Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon".

Les vallsistes mettent en avant les nombreux soutiens de parlementaires, aujourd’hui 180, et veulent croire que l'adoubement ultime viendra en son temps. Même si Manuel Valls, contrairement à Vincent Peillon, n'entend pas soutenir aveuglement le bilan du quinquennat. En effet, ses portes-parole ont beau jurer, la main sur le cœur : "il assume tout, absolument tout. Le quinquennat est une œuvre collective à laquelle il a participé tant dans ses aspects positifs que dans ses aspects négatifs", le candidat à la primaire ne va pas jouer les VRP de François Hollande. En langage vallsiste cela se dit "être libre et inventif". Aussi défend-t-il l'idée, avec difficulté jusqu'à présent, de supprimer le 49,3 et la Cour de Justice de la République, de défiscaliser les heures supplémentaires alors qu'il a soutenu, comme membre du gouvernement, leur refiscalisation. Ce matin, il devrait, à nouveau, faire des propositions afin de marquer sa différence. Il les déclinera ensuite lors de ses déplacements, samedi à Evry, dimanche à Lievin. "Si c'est pour faire la même chose, autant que François Hollande soit candidat", souligne Olivier Dussopt qui se projette dans l'avenir : "ce seront deux quinquennats différents". Mais déjà faut-il gagner la primaire avant de penser quinquennat.  

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