Manger nu, manger dans le noir, manger sur une balançoire : ce que les concepts de restaurants les plus loufoques changent à votre expérience culinaire<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Style de vie
Un restaurant New-yorkais propose de manger nu.
Un restaurant New-yorkais propose de manger nu.
©Reuters

Drôles d'idées

Parfois c'est à se demander... Découvrez les manières de déguster des mets délicats dans les conditions les plus improbables. Conseil de départ : avoir les idées larges.

Vincent Delmas

Vincent Delmas

Vincent Delmas est un critique gastronomique qui vit à Paris. Après des études de commerce et de philosophie, il a été journaliste plusieurs années pour une radio privée parisienne. Il anime le site critique-gastronomique.com depuis cinq ans et participe à l’élaboration des guide du Petit Futé City Guide Paris et Paris Resto.

Voir la bio »

Manger dans le noir - http://paris.danslenoir.com/

Manger dans le noir constitue sans aucun doute l’expérience originale la plus intéressante sur un plan strictement gastronomique. Nous avons tous plus ou moins l’intuition que la perte d’un sens décuple l’activité des sens restant. Manger dans une complète obscurité, c’est redécouvrir avec une nouvelle intensité ce que l’assiette nous réserve. Une redécouverte des goûts et des saveurs, mais aussi des textures. C’est aussi un nouveau travail sensoriel de la mémoire, sans l’aide de la vue pour identifier ce que l’on mange. Beaucoup d’excitation durant le dîner ! La curiosité des convives se voit (!) renouvelée à l’arrivée de chaque assiette. À Paris, un restaurant propose cette expérience, il permet aussi une intégration par le travail à des non/malvoyants.  Conclusion : on devrait sans doute manger “les yeux fermés” plus souvent !

Manger sur une balançoire - http://www.surunarbreperche.com/

Bon, manger sur une balançoire, d’accord, mais si on n’a pas le mal des transports ! Un exercice de réconciliation entre bouffe et voyage.

Manger en se faisant servir par des chanteurs d'opéra - http://www.lebelcanto.com/

Entre la gastronomie et la musique lyrique, les passerelles sont historiquement nombreuses. Le compositeur d’origine italienne Gioachino Rossini, fin gourmet, a imaginé et donné son nom au tournedos Rossini (un filet de boeuf surmonté d’une tranche de foie gras). Il y aussi la fameuse pêche Melba, imaginée par Auguste Escoffier pour la soprano australienne Nellie Melba. Enfin dans un registre plus strictement musical, comment ne pas penser à la Revue de Cuisine, sextuor composé par Bohuslav Martinů. À Paris, un restaurant nous ramène à cette histoire commune et propose un dîner chantant : les serveurs sont en fait de jeunes chanteurs d’opéra, qui finissent souvent leur formation et trouvent ici un moyen de cachetonner. À la fin du repas, ces chanteurs en herbe proposent un petit concert accompagné au piano, composé d’extraits d’opéra connus. Le concept n’est pas absolument révolutionnaire, c’est inégal, mais ce type d’initiative donne un air de fête au dîner, et constitue un bon moyen d’aider des artistes en devenir à acquérir l’expérience du public et de la scène. Et pourquoi pas de faire de belles découvertes, certains jeunes ayant fait une belle carrière depuis.

Manger en pleine jungle - http://www.blueelephant.com/paris/

La jungle en plein Paris ? J’ai dû louper l’adresse, et ça constituerait sans doute une belle expérience limite ! Dans un zoo peut-être… Pour le reste, le Blue Elephant propose malgré tout une forme de dépaysement sympathique dans une grande salle caverneuse. Loin de la jungle, mais sympathique tout de même. À réserver pour un dîner en famille avec les enfants...

Manger nu(voir ici)

Manger nu au restaurant constitue sans doute moins une expérience gastronomique, qu’une expérience tout court ! Le restaurant new-yorkais qui la propose lui consacre plusieurs créneaux bien précis et évidemment tous les clients, de même que les serveurs, sont priés de laisser leurs “textiles” à l’entrée. On peut imaginer que cette expérience va de pair avec la recherche d’une certaine forme de naturalité, et de symbiose avec le contenu des assiettes, qu’elle soit végétarienne, carnivore ou autre. En même temps, il faut voir ici un lieu de ralliement urbain branché et décalé permettant à des adeptes du naturisme d’éveiller tous leurs sens le temps d’un repas.

Déguster des sushis sur une femme nue (voir ici)

Le “nyotaimori” nous vient du Japon et il a été immortalisé dans un épisode de la série américaine Sex & the City. Il consiste à déguster des sushi et des sashimi présentés, non plus sur un plateau ou un bateau en bois, mais sur le corps d’une femme nue. Ici, on trouve quelque chose comme la réconciliation d’une certaine forme de jeu sexuel avec la gastronomie. La dimension sado-masochiste de cette pratique est en effet évidente : le corps de la femme se voit intégralement épiler, sa température corporelle est progressivement abaissée par des bains de plus en plus froids, enfin son corps est dressé à un immobilisme total. Il peut parfois être associé à des pratiques de momifications. Et pourquoi pas un homme nu !?

Manger sur des toilettes... dans des toilettes (voir ici)

En Asie, manger sur des toilettes, c’est possible dans certains restaurants. Mais ce n’est pas que manger en étant assis sur une cuvette, c’est aussi manger des plats servis dans des assiettes en forme de cuvette. Une glace pourra aussi par exemple avoir la forme d’un étron. Le truc ici, c’est d’arriver à dissocier la forme du fond, le goût du dégoût. Un exercice de style en quelque sorte. De bon goût ?

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !