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Mais quelle mouche a donc piqué Christine Lagarde ? Le FMI qu’elle dirige lâche deux très mauvaises nouvelles pour les pays occidentaux.
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Bingo pour Pékin, la honte pour Bruxelles. Le FMI annonce que la Chine est devenue la première économie du monde, mais que la croissance mondiale va encore baisser dont celle de la France. Il doit y avoir un rapport entre la richesse des uns et l'appauvrissement des autres.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Il y a longtemps que le FMI n'avait pas manqué aux convenances les plus politiquement correctes. Mme Lagarde s’est-elle affranchie de sa technostructure, ou bien est-ce les premières conséquences du départ de son économiste en chef ? Olivier Blanchard s’arrangeait toujours dans ses diagnostics et ses recommandations à reprocher aux gouvernements leur trop grande rigueur budgétaire et du coup à ménager les opinions publiques et à conseiller les solutions keynésiennes.

Ça ne facilitait pas les rapports entre le FMI et les différents états qui sont aussi les actionnaires du fond. Par sagesse, Olivier Blanchard avait d’ailleurs tendance à épargner dans ses prescriptions critiques la politique économique américaine et à ne pas émettre d’avis trop tranchés envers la politique monétaire de la Réserve fédérale. Enfin on a le droit d’être malin.

Toujours est-il que Mme Lagarde a choisi d’être maline, mais différement, en lâchant des informations que jusqu’à maintenant le Fond monétaire retenait. 

Première information, première petite bombe, le PIB de la Chine serait arrivé en tête de tous les PIB de la planète (17% du PIB mondial), devant celui des Etats-Unis (16%), de l’Inde (7%°) et du Japon (4,3%). En 5e position, on trouve l’Allemagne (3,4%), puis le Brésil et la Russie. Du coup, le Royaume Uni (2,4%) est au huitième rang et la France est en 9e position avec 2,3% …

Ce que le FMI ne donne pas, mais qu'il pourrait donner, c’est qu'avec la consolidation de l'ensemble des PIB de la zone euro, nous arriverions en 2e position mondiale. 

Si le FMI ne consolide pas, c’est qu‘il n’a aucune raison de le faire dans l'état où est l’Europe aujourd’hui. 

Cela dit le problème soulevé par le FMI n’est pas de souligner la faiblesse des européens mais bien de marquer la performance de la Chine à un moment où Pékin essaie de changer son modèle économique en orientant l'activité beaucoup plus sur le marché interne que sur la marche externe ; et le résultat prouve que la mutation apporte déjà quelques résultats. Si les PIB s'améliorent de cette façon c’est que les Chinois en profitent. Mais si les Chinois en profitent, les pays occidentaux qui ont massivement délocalisé en Asie pour obtenir de prix bas vont en pâtir. Et ils en pâtissent déjà. 

La deuxième information qui va provoquer des insomnies en Occident, c’est que la FMI prédit une croissance mondiale de plus en plus faible. Le PIB mondial, celui où la Chine a gagné des parts de marché (qui devait progresser de 3,4% en 2016 et 3, 5% en 2017) s’essouffle de 0,2% cette année et de 0,1% l'année prochaine. 

Pour le nouveau chef économiste du FMI, M. Maurice Obstfeld cet affaiblissement va rendre l'économie mondiale très vulnérable et surtout la rapprocherait du risque de récession comme en 2009. 

Pour le FMI, le monde occidental est menacé par deux dangers :

  • un danger lié à la crise des matières premiers, et c’est le Brésil qui est le plus gravement touché avec un caractère contagieux

  • un danger lié au Brexit, c’est-à-dire à la menace de sortie de la Grande Bretagne de l'Europe. Ce qui déstabiliserait les appareils financiers et dégraderait encore davantage les questions de confiance 

Pour le FMI, les pays du G20, ont très peu de moyens pour relancer leur activité. Ils ont épuisé les moyens budgétaires et monétaires d’où la montée des mécontents dans tous les pays occidentaux et des courants démagogiques. 

D’autant que s’ajoutent aux risques économiques, les risques liés aux crises migratoires et climatiques, aux attaques terroristes et à la montée de la délinquance. 

L'institution internationale que dirige Mme Lagarde a rarement été aussi pessimiste. 

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