Mais que restera-t-il de vie privée à Hillary Clinton ? Le grand déballage pour la présidentielle 2016 commence<!-- --> | Atlantico.fr
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Hillary Clinton.
Hillary Clinton.
©Flickr / marcn

Casseroles

Diane Blair, amie décédée d'Hillary Clinton, avait couché sur papier certaines de ses conversations avec l'ex-première dame. Ces notes, qui ont été retrouvées en Arkansas et publiées par un site conservateur, dévoilent comment Hillary Clinton a traversé le scandale Monica Lewinsky à la fin des années 1990. Elle n'est pas encore officiellement candidate, mais la démocrate peut d'ores et déjà compter sur les républicains pour lui barrer la route de la Maison Blanche.

En 1998-99, l'affaire Monica Lewinsky défraya la chronique aux Etats-Unis et un peu partout sur la planète. A cette époque, ses relations sexuelles avec le président Bill Clinton lors d'un stage à la Maison Blanche furent étalées au grand jour. Un scandale qui faillit coûter sa place au démocrate. Ce dernier avait en effet menti sous serment à propos de cette aventure extra-conjugale, ce qui conduisit à une mesure d'impeachment. Cette procédure fut bloquée au tout dernier moment par le Sénat.

Seize ans plus tard, l'affaire refait surface. On en sait désormais un peu plus sur la manière dont Hillary Clinton a vécu cette période, grâce à des comptes rendus de conversations entre elle et sa confidente, publiés le 9 février par le site conservateur Washington Free Beacon. Si à l'époque, la Première dame n'avait rien laissé paraître, elle a tout de même été très perturbée par le "Monicagate".

Plus précisément, ce sont de vieilles conversations entre Hillary Clinton et l'une de ses plus proches amies, Diane Blair, une professeur de sciences politiques décédée en 2000, qui sont ressorties. Écrites dans le journal intime de cette femme, ces conversations sont publiques depuis 2010 et ont été mises sur le devant de la scène par le site conservateur. Cela donne un aperçu assez parlant de la personnalité d'Hillary Clinton, citée comme favorite pour être la candidate démocrate aux élections de 2016.

"Les retranscriptions peignent un portrait complexe d'Hillary Clinton. Elles révèlent qu'elle est une amie loyale, une mère dévouée et une abominable stratège qui savoure la vengeance contre ses adversaires et se plaint en privé que personne, à la Maison Blanche, ne soit assez dur et méchant", peut-on lire sur le Washington Free Beacon.

Pour Hillary Clinton, Monica Lewinsky est un "Looney Toon narcissique", selon une conversation de 1998. Dans ce document, on se rend compte qu'Hillary Clinton valide en partie la stratégie de défense adoptée par son mari à l'époque. Même si elle condamne "l'énorme écart de conduite personnelle" du président, Diane Blair écrit : "Hillary insiste, peu importe ce que les gens disent, c'était un comportement grossier et inapproprié, mais consenti (ce n'était pas une relation de pouvoir) et il ne s'agissait pas de sexe dans le vrai sens du terme".

La confidente affirme aussi que l'ex-Première dame ne comprend pas l’acharnement des journalistes (qu'elle décrit comme ayant "de gros égos sans cerveau") et de "tous ces gens qui cherchent à les détruire". Enfin, Hillary Clinton estime que son mari a commis une erreur en ayant une relation avec Monica Lewinsky, mais qu'il y avait été conduit en partie par ses adversaires politiques, la solitude de la présidence, mais aussi par ses échecs en tant qu'épouse. Au final, Hillary Clinton a décidé de ne pas se séparer de Bill Clinton, son "meilleur ami" depuis plus de 20 ans, dont elle admire le succès politique.

Mais quel impact ces révélations vont-elles avoir sur l'image de celle qui pourrait devenir la candidate des démocrates à l'élection présidentielle de 2016 ? En ressortant ces archives, les conservateurs espèrent dépeindre l'image d'une femme parfois "impitoyable" et aimeraient la déstabiliser. Ainsi, Reince Priebus, le président du comité national républicain, l'a promis : si Hillary Clinton devait remporter les primaires démocrates, "tout sera sur la table". "Nous aurons des tonnes" d'informations anti-Clinton, a-t-il assuré sur la chaîne MSNBC.

Le Washington Post le confirme : plus qu'aucun autre prétendant à la fonction suprême, l'ex-Première dame verra son passé resurgir. Ainsi, dans les colonnes de ce quotidien, le politologue Chris Cillizza analyse : "Dans le cadre d'une élection, un candidat républicain quel qu'il soit pourra jouer sur le fait qu'il ou elle représente l'avenir alors que Clinton représente le passé. La publication de ces documents ne fait que souligner combien les républicains pourront en faire un portrait négatif".

Mais le journaliste Frank Bruni dans le New York Times se pose quant à lui la question de la pertinence de sortir maintenant ces "secrets". "Je ne dis pas que le Washington Free Beacon a fait quelque chose de mal en publiant ces documents. (…) Mais en réalité seuls quelques détails étaient méconnus. En effet la plupart des informations n'étaient pas si secrètes. Par exemple nous savions déjà que Hillary avait trouvé des justifications torturées pour expliquer les infidélités de Bill", écrit-il.

Sur le site Hot Air, Ed Morissey assure de son côté : "Pour ceux qui cherchent des casseroles contre Clinton, cette affaire est un cadeau". Mais, il poursuit : "Toutefois, les républicains feraient mieux de se pencher sur sa gestion de l'attentat de Benghazi plutôt que sur ces 'potins'". Et celui-ci d'assurer que "le problème avec Hillary n'est pas son approche coupe-gorge de la politique. C'est qu'elle est incompétente".

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