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Maire gifleur en appel : faut-il vraiment renoncer à toute violence même modérée dans l'exercice de l'autorité ?
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Paf l'ado

Le maire de Cousolre (Nord) a été condamné en février à 1 000 euros d'amende avec sursis et 250 euros de dommages et intérêts pour avoir giflé un adolescent qui l'avait insulté. Il comparait ce jeudi en appel à Douai pour se défendre de son geste.

Bertrand Vergely

Bertrand Vergely

Bertrand Vergely est philosophe et théologien.

Il est l'auteur de plusieurs livres dont La Mort interdite (J.-C. Lattès, 2001) ou Une vie pour se mettre au monde (Carnet Nord, 2010), La tentation de l'Homme-Dieu (Le Passeur Editeur, 2015).

 

 

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Un maire d’une commune moyenne va passer en justice pour avoir giflé un adolescent qui, dégradant du mobilier urbain et repris par le maire, l’a insulté. Qu'un maire ait été traîné en justice pour ce fait et condamné au premier procès est choquant ; trois éléments en particulier font que cette affaire soulève un malaise : un oubli, une confusion et une dérive.

L'oubli

Le maire a giflé l’adolescent. C’est un acte violent. Mais il n’a pas giflé un adolescent qui n’a rien fait. Il a giflé un adolescent qui, non seulement dégrade du matériel urbain en étant un récidiviste, mais insulte quand on lui dit d’arrêter. On parle beaucoup de la gifle du maire, mais nullement de l’adolescent qui dégrade et qui insulte. Pourquoi deux poids deux mesures ?

La confusion

Le maire a giflé l’adolescent qui dégradait du mobilier urbain et qui l’a insulté. Est-ce un châtiment corporel ? Est-ce, comme cela a été dit lors du motif de l’inculpation du maire une « violence aggravée sur mineur » ? Il y a tous les jours des enfants qui sont battus à mort par leurs parents. Je comprends qu’on inculpe ces parents de violence aggravée sur mineur et qu’on les poursuive en justice pour châtiments corporels. Mais là ? Une gifle est-ce un châtiment corporel ?

La dérive

Si le maire est condamné à payer une amende, que va-t-il se passer ? Lorsqu’un adolescent dégrade du matériel urbain et insulte quand on lui demande d’arrêter, il va se garder de sermonner l’adolescent. Normal. Trop dangereux. S’il laisse le matériel urbain de sa commune être vandalisé,  va-t-on le poursuivre en justice pour gestion irresponsable de sa commune et gaspillage de l’argent public ? 

L’épisode du maire et de la gifle est caractéristique d’une dérive de notre société. S’il importe d’être démocrate, respectueux des droits de l’homme et non-violent, il importe de ne pas être bêtement démocrate, stupidement respectueux des droits de l’homme  et absurdement non-violent. Or, c’est ce qui est train de nous arriver du fait d’une dictature du politiquement correct qui, voyant du nazisme partout, confond gifle à un adolescent et maltraitance des enfants. Une gifle peut sauver un adolescent de la tentation d’être un petit vandale. Question : notre société qui va probablement condamner ce brave maire a-t-elle envie de sauver l'enfant, ou la bonne conscience du politiquement correct est-elle plus importante que l’avenir d’un adolescent ? Plutôt que d’être puni, ce maire mériterait d’être décoré.

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