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Livre : Les porteurs d'eau d'Atiq Rahimi, ambitieux, très bien écrit, mais un peu fourre-tout
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Atlanti-Culture

Paul Lelievre pour Culture-Tops

Paul Lelievre est chroniqueur pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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LIVRE 

Les porteurs d’eau 

d' Atiq Rahimi

Ed. P.O.L

 285 pages.


RECOMMANDATION : BON

THEME 

« Le 11 mars 2001, les talibans détruisent les deux Bouddhas de Bâmiyân en Afghanistan. Le même jour basculent la vie d’un porteur d’eau à Kaboul et la vie d’un exilé afghan entre Paris et Amsterdam. » 

C'est le roman de deux vies parallèles, complètement différentes mais liées par leur destinée ou ce que l’on pourrait nommer ainsi, vies au coeur desquelles Atiq Rahimi nous accompagne jusque dans l’intimité la plus personnelle. 

Cette plongée dans le coeur d’un réfugié trop intégré pour être heureux et dans le coeur d’un porteur d’eau tant attendu par ses concitoyens permet à Atiq Rahimi de peindre la fresque de l’identité afghane, de ses contradictions et des visions du monde qu’elle transporte avec elle.

POINTS FORTS

Atiq Rahimi « a une plume », c’est indéniable. 
On comprend ce qu'est le carcan spirituel et l’hypocrisie de l’extrémisme religieux, qui brise ce qu’il y a de beau : «  L’amour n’est pas un péché »

POINTS FAIBLES

Les problématiques existentielles de l’Afghan qui vit en France depuis longtemps sont parfois un peu compliquées à suivre.
On a parfois un peu l’impression qu'Atiq Rahami se lance dans un fourre tout des spiritualités. Mais on peut y voir un bon contrepoint à la bêtise extrémiste...

EN DEUX MOTS 

C’est un livre spirituel et assez profond mais qui se perd parfois dans les méandres des diverses spiritualités, musulmane, juive et hindoue.La fin est triste mais sublime, au premier sens du terme.


UN EXTRAIT 

« J’avais un oncle qui était rabbin, mais après la Seconde Guerre, sauvé miraculeusement des camps de concentration, il a perdu la foi. A ceux qui lui demandaient le secret de sa survie dans les camps, il répondait par sa devise: à peine nés, nous portons en nous un secret que nous-mêmes ne connaissons pas. Ceux qui cherchent toute leur vie à le percer sans y parvenir espèrent le connaître après la mort. Certains l’ignorent ou le renient tout simplement. D’autres le préservent en eux, tel qu’il est, insondable; ils le gardent comme un talisman, sans savoir ce qu’il contient, mais conscients qu’il leur permet de survivre. »


L’AUTEUR 

Atiq Rahimi est romancier et réalisateur. Il a obtenu le Prix Goncourt en 2008 pour son roman « Syngué Sabour. Pierre de patience. ».

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