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Les voies d'Allah sont impénétrables : les très singulières fréquentations de Sadiq Khan, le maire de Londres.
©DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP

Musulman modéré?

L'édile londonien ne manque pas de rappeler qu'il est musulman. On se demande bien pourquoi…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Sadiq Khan est, ce qu'il est convenu d'appeler, un musulman modéré. Selon certains - manifestement très mal attentionnés - un musulman modéré est un musulman qui n'est pas encore arrivé au pouvoir! Loin de nous l'idée de reprendre à notre compte cette formule frappée au sceau de l'islamophobie. Mais on la mentionne quand même, car dans le cas de Sadiq Khan, elle fait sens.

Quand il fut élu maire de Londres, Sadiq Khan demanda à la régie des transports de la ville de supprimer de ses bus et de ses métros les publicités avec des filles dénudées. A cette occasion, il se garda bien de proclamer qu'il était musulman. Il avait, fit-il savoir, agi en "féministe" car ces images pouvaient, selon lui, offenser des femmes dont le corps n'était pas parfait. Il n'est pas interdit de penser que ces publicités offensaient particulièrement des personnes pieuses pour lesquelles la nudité féminine est un péché doublé d'un blasphème... 

Depuis, Sadiq Khan est beaucoup moins discret sur sa foi. Il brandit sa religion comme un étendard. Dernière déclaration en date après l'attentat de Londres : "je suis musulman, et ces extrémistes insultent ma foi!". Il faut comprendre que, d'après Sadiq Khan, les tueurs dont il parle n'ont rien à voir avec l'Islam. Car l'Islam bien élevé, costume trois pièces, est bien sûr représenté par des hommes fréquentables comme le maire de Londres.

Vous connaissez beaucoup d'hommes et de femmes politiques qui répètent à tout bout de champ "je suis catholique", "je suis anglican", "je suis protestant", "je suis juif"? Pas tant que ça. Le "je suis musulman" obéit sans aucun doute à une volonté très nette d'affirmer, de façon combattive, la présence de cette religion dans l'espace public. Mais ne nous égarons pas. Et revenons à l'essentiel.

L'essentiel, c'est que Sadiq Khan est un musulman modéré. Et un musulman modéré, ça fréquente des musulmans modérés. Parfois, des musulmans modérément modérés. Et, plus rarement, des musulmans pas modérés du tout. Ce qui est arrivé à Sadiq Khan il y a de cela plusieurs années, comme le révèle le Daily Mail. 

Le maire de Londres -il ne l'était pas encore - avait participé à une conférence-débat très connotée. Il y avait là un certain Sajeel Shahid, un ami proche d'un des tueurs de l'attentat de samedi soir. Lors de cette réunion, ce musulman, très peu modéré, avait appelé à frapper les troupes britanniques qui combattaient alors en Afghanistan. On ignore ce que Sadiq Khan, citoyen anglais et sujet de Sa Majesté, lui a répondu. Mais on sait, en revanche, que le susnommé Sajeel Shahid fréquentait assidument - il y était moniteur - un club de sport nommé Oumma Fitness Club. 

Ça ne s'invente pas! Un club strictement interdit aux mécréants et aux femmes. Oui, la gymnastique halal existe! Et c'est là-bas que Sajeel Shahid a formé aux arts martiaux un certain Khuram Butt, un des assassins abattus par la police lors de l'attentat de Londres. Signalons aussi la présence à cette sympathique réunion de plusieurs personnes liées à Al Qaeda (l'Etat Islamique n'existait pas encore). Dont l'une condamnée à mort pour terrorisme en Egypte.

Suite aux révélations du Daily Mail, un porte-parole de Sadiq Khan a jugé bon de dire que c'était une "vieille histoire". Certes. Nous pensons quand même que le passé sert à éclairer le présent. Le même porte-parole a précisé que Sadiq Khan y était en qualité de président d'une association de défense des droits de l'Homme créée après l'intervention occidentale en Afghanistan. Compte tenu des profils des participants à cette charitable conférence, on peut s'autoriser à penser qu'il s'agissait de défendre les droits de certains hommes plus que d'autres. Ne jetons quand même pas la pierre au Maire de Londres. C'était une réunion musulmane où il avait toute sa place. Et il n'allait quand même pas demander à chacun des présents leur certificat de modération...

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