Madonna croit-elle vraiment que ses fesses peuvent sauver Malala ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
Madonna croit-elle vraiment que ses fesses peuvent sauver Malala ?
©

Double peine

Le 9 octobre 2012, un taliban tire une balle dans la tête de Malala Yousafzai, 15 ans. Le 12 octobre 2012, son nom se retrouve gravé au-dessus du cul de Madonna, en signe de soutien. Par miracle, l’adolescente pakistanaise a réchappé au premier accident. Survivra-t-elle au second ?

Antoine Bueno

Antoine Bueno

Antoine Bueno est écrivain et chargé de mission au Sénat. Il se produit aussi dans son seul en scène, "Antoine Bueno, l'Espoir".

Voir la bio »

Le 9 octobre 2012, un taliban tire une balle dans la tête de Malala Yousafzai, 15 ans.

Le 12 octobre 2012, son nom se retrouve gravé au-dessus du cul de Madonna, 54 ans.

Par miracle, l’adolescente pakistanaise a réchappé au premier trou de balle.

Espérons que le second ne l’emporte pas.

Son crime ? Avoir milité sur son blog, dès l’âge de 11 ans, pour le droit à l’éducation des filles. Dans un mélange de candeur et d’inconscience, Malala a dénoncé le climat de terreur entretenu par les Talibans dans la vallée de Swat, au Nord Ouest du Pakistan, où elle était scolarisée. En quelques années, elle est devenue une icône de la laïcité au point de remporter le premier prix pour la paix créé par le Pakistan et être nominée au prix international des enfants pour la paix de la fondation néerlandaise Kids Rights.

Avec un tel pédigrée, elle était devenue une cible prioritaire des talibans. C’est dans son bus scolaire que l’un d’entre-eux lui tira la balle qui aurait du être fatale. Elle ne l’a pas été. Malala est aujourd’hui hospitalisée au Royaume-Uni, entourée des siens.

Mais, un malheur n’arrivant jamais seuls, ceux de Malala ne devaient pas s’arrêter là puisque Madonna, chanteuse pop des années 80, jamais en reste d’une bonne petite cause humanitaire, devait s’emparer de son histoire quelques jours seulement après la tentative d’assassinat.

A l’occasion d’un concert donné à Los Angeles, la Madonne sur le retour, n’a rien trouvé de mieux, pour exciter un peu son buzzomètre endormi, que de se faire tatouer le nom de la jeune fille sur le dos et de l’exhiber avec son cul à l’issue d’un striptease aussi sexy qu’un discours de Laguiller.

Une balle dans la tête et un vieux cul frippé, cela fait beaucoup en moins de deux semaines.

Malala aurait mérité mieux. Après avoir été griévement blessée, la voici instrumentalisée. De la tentative d’assassinat physique au meurtre moral.

Parce que nul n’est dupe de l’engagement et de l’extraordinaire courage de Madonna capable de dénoncer les bourreaux de Malala à plus de 3000 bornes du premier Taliban.

A quoi peut bien servir un tel geste ? Certainement pas à aider la cause. La provoc n’a fait qu’attiser un peu plus la haine des talibans contre l’Occident qui, dans l’immédiat, n’ont que les civils pakistanais sous la main. Depuis le striptease, ils ont multiplié les menaces à l’encontre d’autres adolescentes de la vallée de Swat.

Ce qui n’a rien d’étonnant. Et pour s’en convaincre, transposons : en 43, si Rita Hayworth avait écrit JEAN MOULIN sur sa chatte, on peut douter que celai aurait aidé les FFI.

Alors, à qui profite le crime ? A Madonna, dont le truc du tatouage est pourtant éculé. OBAMA et les PUSSY RIOT en avaient déjà fait les frais. Madonna montre son cul depuis 30 ans. Mais on l’a trop vu. Il est trop périmé. Elle ne peut plus exhiber gratuitement. Il lui faut maitenant des alibis. Malala n’est que le dernier en date.

Lors de ce concert, la bouche de Madonna disait « Malala s’est levée pour le droit des filles à l’éducation » mais, dans le même temps, son cul racontait une autre histoire.

Le nom de Malala était inscrit sur le dos de Madonna. Madonna, comme l’Amérique, tourne le dos aux Malala du monde. Madonna ne peut montrer ce nom qu’avec son cul. Madonna se met Malala au cul. Uniquement pour faire parler d’elle. Donc générer du cash.

A l’obscurantisme oriental a répondu le cynisme occidental.

Où est la civilisation ?

Malala, dans quel monde es-tu tombée ?

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !