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Les entreprises où il fait bon vivre sont aussi celles qui résistent le mieux aux crises… ça n’est peut-être pas par hasard !
©YURI KADOBNOV / AFP

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Les entreprises qui étaient malades avant la crise du coronavirus le seront encore plus après. Les entreprises qui vont s’en sortir sont celles qui ne font pas que de l’optimisation financière. Elles travaillent à long terme en préservant leur écosystème. Si le bien-être des salariés est important, l’épanouissement des salariés passe aussi par la poursuite d’une mission commune.

Aude Kersulec

Aude Kersulec

Aude Kersulec est diplômée de l' ESSEC, spécialiste de la banque et des questions monétaires. Elle est chroniqueuse économique sur BFMTV Business.

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Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Alors que tous les responsables politiques craignent une vague de licenciements et de faillite à la rentrée de septembre, on dispose désormais de données qui permettent de mesurer la résilience des organisations et les facteurs qui permettent à certaines de tenir et à d’autres de tomber. Les observations faites lors des grandes crises précédentes sont lourdes d’enseignements.

Des chercheurs américains ont réussi à prouver que des entreprises présentes dans le classement « Great Place to Work », qui classe les entreprises selon leur qualité de vie au travail, avaient surperformé pendant les deux grandes crises précédentes (2001 et 2008).

La thèse selon laquelle les entreprises plébiscitées pour leur bien-vivre sont plus résistantes en temps de crise a été validée selon deux critères : leurs performances financières, mesurées par le bénéfice dégagé et des indicateurs de retour sur investissement, n’avaient pas baissé et le risque autour du titre sur les marchés boursiers ne s’était pas accru.

Au pire, aucune des entreprises du classement n’a vu sa situation économique se détériorer pendant une crise. Au mieux, les 50 premières ont même vu une augmentation de leur cours de bourse entre l’avant et l’après crise. En utilisant les données recueillies auprès des entreprises du classement, l’institut Great place to Work permet de retrouver des points communs entre ces entreprises.

D’abord, les dirigeants ont su gagner la confiance de leurs salariés. Cette dimension est fortement psychologique, difficile à obtenir et à conserver mais une fois installée, la confiance devient un véritable actif de l’entreprise, un investissement sur le long terme. C’est notamment elle qui entraine la résilience des salariés. En temps de crise, les collaborateurs sont encouragés d’eux-mêmes à ne pas faire le minimum requis, car ils savent qu’ils pourront y retrouver un avantage une fois la mauvaise phase passée. Ils ont confiance sur le fait qu’ils ne seront pas débarqués sans raison et qu’ils seront payés et même récompensés. Ils vont alors redoubler d’effort, mais aussi d’innovation et de créativité pour inventer de nouvelles façons de travailler. Si le lien social existe déjà en dehors de la crise dans l’entreprise, il est d’autant plus naturel à reproduire dans les périodes où le travail est moins facile, en cas de gros stress ou quand les salariés sont livrés à eux-mêmes, comme pendant les périodes de télétravail.

Ensuite, toutes ces entreprises ont su utiliser le digital à leur avantage. Avec la crise, de nombreux modes de production et d’approvisionnement se sont retrouvés chamboulés et le digital a été consacré comme outil indispensable et incontournable. Outil de praticité et de confort pour la plupart des salariés, quand il leur permet de travailler de manière flexible, dans des lieux plus accueillants ou à des horaires plus adaptés, cela permet aussi à l’entreprise de conserver un lien et un suivi avec les salariés, ce qui est finalement gagnant-gagnant.

La troisième dimension que lon retrouve dans ce classement, c’est que les entreprises ont su mettre en place un projet commun, qui dépasse l’activité première de l’entreprise et la maximisation du profit. Cela peut être un objectif environnemental, sociétal… les possibilités sont nombreuses et cela dépasse le seul fait d’installer un babyfoot ou une salle de repos. Cette mission doit permettre de donner un sens au travail, de comprendre les objectifs et comment les atteindre, un aspect que recherche énormément la génération des Millenials quand on les interroge sur leurs perspectives et exigences de carrière professionnelle.

Surtout, l’existence d’un projet commun, en dépassant le seul intérêt économique de l’entreprise et des salariés, permet d’aligner les intérêts des parties prenantes de l’entreprise ; les salariés, mais aussi les clients, les actionnaires et même les fournisseurs.

Parce que si le salarié veut un travail et un salaire, le client un produit et lactionnaire des rendements, la mission que poursuit lentreprise permet daligner leurs intéts et tous les acteurs peuvent se projeter à long terme.

L’exemple de Danone est particulièrement intéressant. Danone est la première entreprise du CAC40 à avoir adopté le statut d’entreprise à mission, notion introduite par la loi PACTE. Ce sont les actionnaires qui ont voté le changement à 99%, mais la mission, inscrite depuis longtemps dans la culture d’entreprise, va concilier officiellement la recherche d’objectifs de développement humain et économique. Le statut d’entreprise à mission va permettre à l’entreprise d’être évaluée, sur ses objectifs sociétaux et environnementaux, par un organisme indépendant au moins tous les deux ans et qui va donner un avis sur les progrès réalisés et les manques. Au-delà de Danone, plusieurs entreprises, comme Carrefour, Atos, Véolia, ont aussi adopté dans leurs statuts la poursuite dune raison d’être”. Enjeu de réputation et d’attractivité, les entreprises y trouvent finalement leur compte en recrutant de meilleurs talents.

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