Les casse-cou de l’été : le classement des sports les plus dangereux des vacances<!-- --> | Atlantico.fr
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La plongée en apnée est un sport dangeureux.
La plongée en apnée est un sport dangeureux.
©Reuters

Attention danger

1 chance sur 60 de mourir : voici le risque auquel vous vous exposez en pratiquant le saut extrême (Base jump). La plongée, mais aussi le football et la marche à pieds, présentent aussi leur lot de risques pour votre corps. Un bon encadrement et une bonne préparation physique notamment peuvent réduire le risque de ces activités.

Maxime Bilodeau

Maxime Bilodeau

Maxime Bilodeau est kinésiologue (l'équivalent au Québec du métier de kinésithérapeute), et anime le site "D'Une Foulée A l'Autre", site de réflexion sur le métier de sportif de haut niveau.

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Atlantico : Plongée, escalade, surf, etc.  En été, l’accidentologie est-elle plus élevée dans ces sports que dans d’autres disciplines ? Quel sont les 3 sports d'été qui mettent le plus notre corps à l'épreuve ? 

Maxime BilodeauEn valeur absolue, la discipline estivale la plus dangereuse n’est pas la plongée, ni l’escalade, ni même le surf : c’est la marche à des fins d’exercice ou de loisir. C’est elle qui occasionne le plus de consultations chez un professionnel de la santé, et ce uniquement parce qu’elle est pratiquée par plus ou moins 50 % de la population, selon les endroits dans le monde.

Ceci étant dit, lorsque l’on tient compte du nombre de participants par discipline, le portrait change dramatiquement. Aux oubliettes la marche avec ses maigres 1 à 2 % d’accidentés par année. Idem pour des activités comme le surf et l’escalade où les blessures sont certes présentes, mais, en fin de compte, relativement peu fréquentes.

Pour trouver des vainqueurs à ce sombre palmarès, il faut se tourner vers des sports comme le football, la plongée en apnée et le saut extrême (BASE jump). Dans le premier, le nombre de traumatismes d’ordre musculosquelettique (ruptures ligamentaires, claquages musculaires, etc.) y est particulièrement élevé. Dans le second, le nombre d’incidents de plongée — la plupart du temps non répertorié — est alarmant. Et dans le troisième, c’est le nombre de morts, entre 10 et 20 par année, qui surprend. Certaines études établissent à environ 1 sur 60 le nombre de chances de mourir en pratiquant le saut extrême.

En quoi ces sports sont-ils, par nature, plus exigeants que d’autres sur le plan physiologique ? Pourquoi nous mettent-ils davantage à rude épreuve ?

Phases de jeux très intenses, changements de direction fréquents, accumulation de fatigue, etc.  : le football répond à l’ensemble de ces critères. Ajoutez à cela une bonne dose de compétitivité, ainsi que le fait que des contacts entre joueurs soient monnaie courante, et vous obtenez la recette parfaite du sport qui " abime ". Notons ici que le rugby, le basketball et le football américain ne sont pas en reste, bien au contraire.

La plongée en apnée est doublement exigeante. Primo, elle exige des apnéistes de s’aventurer jusqu’à l’extrême limite de privation d’oxygène que leur organisme est prêt à endurer, ce qui cause son lot de syncopes (blackouts) et, malheureusement, de décès. Secundo, ses formes en profondeur viennent avec la nécessité de composer avec un environnement des plus hostiles, où chaque tranche de dix mètres de profondeur équivaut grosso modo à une atmosphère de pression en plus.

Le saut extrême est l’exemple parfait de sport  "coup de poker". Car, peu importe la préparation et la planification effectuée en amont, il existera toujours une part significative de risques qui échappera au contrôle des sauteurs. On ne peut pas s’approprier l’ensemble des variables reliées au fait de sauter d’un objet fixe situé en hauteur. L’incertitude est simplement trop présente.

Les accidents s’expliquent-ils aussi par les circonstances dans lesquelles les sports en question sont pratiqués ? Un sport est-il risqué en soi, ou sont-ce plutôt les personnes qui le pratiquent qui sont dangereuses pour elles-mêmes ?

Le contexte dans lequel une activité sportive se déroule a un rôle certain à jouer dans le risque de subir ou non un accident. Prenons l’exemple très bête du cyclisme sur route : la température, tout comme l’état de la route, occasionne son lot de chutes et d’événements malencontreux. Même chose pour les sports d’équipe où le simple fait de se retrouver en compétition avec une équipe adverse change dramatiquement la donne. Qui n’a jamais pris plus de risques lorsque l’enjeu en valait la peine ?

S’il est vrai qu’un sport peut accumuler davantage de points qu’un autre dans la colonne des risques, il ne faut pas négliger non plus l’apport de l’individu dans le calcul. Quelqu’un qui dispose du bon bagage technique, d’un entraînement adéquat et d’une connaissance intime des risques auxquels il se soumet sera toujours moins dangereux pour lui-même, et ce peu importe la discipline sportive.

Faut-il pour autant renoncer aux sensations fortes en sport ? Comment concilier les deux ?

Renoncer à une quelconque activité sportive au nom des risques encourus est, à mon avis, un argument irrecevable. Le risque, même s’il est contrôlé, est toujours omniprésent. En fait, toutes les activités normales de la vie courante, du simple fait de marcher dans la rue à celui de conduire son automobile, en passant par celui de monter un escalier, en comportent une part infiniment variable. On ne peut l’annuler complètement.

Par contre, on peut le réduire. Et c’est là que prend l’importance de l’encadrement, de la préparation physique, de l’entretien de son équipement et de tous ces petits détails qui peuvent ultimement faire une différence. Le temps que vous mettrez dans ces tâches pourrait vous éviter quelques douloureux, pour ne pas dire mortels, ennuis. 

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