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Législative du Doubs : l’élection qui n’avait fait que des perdants
©Reuters

Tous battus

863 voix seulement séparent les deux protagonistes de la législative partielle qui s'est déroulée dans la 4e circonscription du Doubs.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Un écart si ténu que Frédéric Barbier,  le candidat socialiste vainqueur du scrutin (avec 51,43% des voix) a d'emblée reconnu qu'il n'y avait pas lieu de" pavoiser". Cette victoire a en effet un goût amer pour les partis de gouvernement. Eliminée au premier tour dans un scrutin que nombre de ses responsables croyaient acquis, l'UMP a vu  sa stratégie officielle du "ni-ni" défiée par une grande partie de ses électeurs qui ont préféré  voter pour la candidate du FN plutôt que  de s'abstenir ou voter blanc.

Pour ces électeurs là il importe davantage de voter contre le PS, comptable de la crise économique et du chômage, que de repousser le FN, quand bien même celui-ci n'offre aucune solution crédible. Leur  message s'adresse autant aux dirigeants de leur parti qu'au gouvernement. Quant au Front Républicain proné par Alain Juppé et l'UDI, il n'a pas davantage fait  recette  auprès des électeurs de droite, sinon la victoire de Frédéric Barbier eut été plus large. Et c'est la perdante du scrutin, Sophie Montel, qui triomphait hier soir en soulignant "un bon report des voix de l’UMP, nous avons fait exploser le compteur en secteur rural...le FN a fait sauter le tripartisme et imposé le bipartisme". Affirmation validée par le député socialiste Yann Galut pour qui "le FN s'installe en parti d'avenir, ce scrutin c'est une victoire pour lui". Un observateur remarquait que Sophie  Montel a réuni plus de voix sur son nom dans cette circonscription que Marine Le Pen  à la présidentielle, alors que  cette fois la participation était inférieure de 30 points. Cela n'a pas échappé aux analystes du PS qui déclarent avec effroi que "pour 2017, le danger demeure, non pas d'un 21 avril inversé mais d'un 21 avril aggravé, qui pourrait voir le Front National  l'emporter" et qui valident ainsi l'avertissement de Manuel Valls déclarant il y a quelques  mois que "le PS peut disparaitre... s'il ne se réforme pas.

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Avant 2017, il y a 2015, ses cantonales (- le mois prochain ), et les régionales à la fin de l'annéeEt pour la Gauche, l'élimination  est déjà programmée dans nombre de cantons .Autant dire que l'esprit du 11 janvier ne souffle plus si tant est qu'il a jamais soufflé dans certaines régions frappées par la crise ! Mais paradoxalement, alors  que le Front National se réjouit, un sondage réalisé par Opinionway pour Métronews et LCI révèle que pour 65% des Français le FN est "incapable de gouverner la France".

Alors, que faire ? Pour Frédéric Barbier qui a réussi à sauver le siège à la Gauche, "cette élection peut être un tournant de ce quinquennat", à condition que "son parti tire les leçons du scrutin et engage  des réformes". Dans son communiqué officiel, Jean-Christophe Cambadélis  "admet l'urgence à agir et souhaite la mise en oeuvre rapide de chantiers de l'égalité afin de réduire au plus vite les inégalités qui rongent la République de l'intérieur". Claude Bartolone  appelle à la mobilisation de "la gauche et des écologistes pour affirmer notre volonté de combattre le chômage et la désespérance sociale d'un certain nombre de nos compatriotes". 

Des réformes, mais lesquelles ,lorsqu'on voit que la moindre remise en cause d'un avantage acquis ou de certaines rentes provoque des tollés et des blocages au sens propre du terme. L'UMP qui se veut un "recours pour tous ceux, quel  qu'ait été leur choix politique passé, qui se sentent vulnérables, qui ne reconnaissent plus leur pays, ont perdu la maitrise de leur propre vie, ou désespèrent de ne jamais pouvoir réussir en France", estime dans un texte de cinq pages adopté samedi lors de son Conseil National que "la gravité de la situation appelle bien plus que les demi-mesures..." .En attendant le texte qui a été voté à l'unanimité se limite à établir un constat (-forcément désastreux) de la situation actuelle, voire à reconnaitre en creux de l'échec de la politique menée lorsque la droite était au pouvoir, et à énumérer la longue liste des réformes à mener... demain. Sans les hiérarchise, comme si on pouvait tout faire en même temps. Preuve s'il en était besoin que le parti de Nicolas Sarkozy ne détient pas plus que ses concurrents, la recette pour  faire redonner l'espoir à ceux qui désespèrent .

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