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Le scandale de la FIFA : comment Blatter a pu conserver le pouvoir aussi longtemps
©Reuters Pictures

Bonnes feuilles

Voici l’enquête d’Andrew Jennings, des premières manifestations au coeur de la mafia de Rio en 1991, jusqu’à ces derniers jours. Extrait de "Le scandale de la FIFA", publié aux éditions du Seuil (2/2).

Andrew Jennings

Andrew Jennings

Andrew Jennings est un journaliste d’investigation écossais, connu pour ses enquêtes sur la corruption à la FIFA et au comité des jeux olympiques. Ce livre est le fruit de quinze années de travail.

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VOLEUR ET MULTIMILLIONNAIRE, voilà ce qu’est Jack. Pour cacher ses méfaits, il ment. Il ment à ses collègues du monde du football, il ment au fisc de son pays, Trinidad, avec l’aide d’un comptable qui se donne des airs d’auditeur. Depuis plus de trente ans, Jack Warner a volé des dizaines de millions de dollars à la FIFA. Sepp Blatter doit l’avoir toujours su, mais le Suisse préfère verser des dessous-de-table – avec l’argent de la FIFA – pour qu’à chaque élection présidentielle Jack Warner lui amène sur un plateau ses 35 voix. Elles sont cruciales pour que Blatter conserve son siège.

>>>>>>>>>> A lire également : Le scandale de la FIFA : les trafics de billets

La plupart de ces suffrages sont ceux d’officiels conciliants installés dans les îles des Caraïbes, un coin du monde où le football n’est pas professionnel. Ils vivent des subsides de la FIFA et d’un discret trafic de billets pendant chaque Mondial. Leur zone géographique est connue sous le nom de Concacaf, la fédération continentale qui contrôle le football dans les Caraïbes, en Amérique centrale et en Amérique du Nord. Sur le plan du sport, la Concacaf ne pèse pas lourd. Deux de ses équipes seulement se sont qualifiées pour le deuxième tour en Afrique du Sud avant d’être éjectées du tournoi. Mais la Concacaf est un acteur très puissant du jeu politique et de la corruption qui l’accompagne. Jack Warner préside la Concacaf depuis 1990 et il s’en est servi comme base de son pouvoir.

Au côté de la cinquantaine d’Européens (réunis, eux, au sein de l’UEFA), de la cinquantaine d’Africains (Confédération africaine de football) et de la cinquantaine d’Asiatiques (Confédération asiatique de football), ses 35 voix sont vitales à chaque fois que les 209 fédérations nationales de football sont amenées à voter pour choisir un président à la FIFA. Elles peuvent faire la différence, car il est impossible de détenir la majorité avec seulement deux des grandes confédérations continentales. C’est pourquoi celui qui veut tenir la FIFA doit se soumettre aux voeux de Jack Warner.

Extrait de "Le scandale de la FIFA", d’Andrew Jennings, traduit de l’anglais par Bruno Capaldi et Éric Wattez, publié aux éditions du Seuil, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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