Le PS prend son fusil contre le FN. Mais où sont ses cartouches ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Des pistolets à eau.
Des pistolets à eau.
©Piscine-clic.com

La drôle de guerre

Le Parti socialiste a organisé un week-end de mobilisation contre Marine Le Pen. Et, comme en 40, sa défaite est déjà programmée.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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David Assouline est porte-parole du PS. Et il lui arrive souvent de dire des choses sensées et intelligentes. Appelant à lutter contre le Front national, il a déclaré que ce combat devait se porter – avant tout – sur le terrain idéologique, politique et moral. Assouline parle d’or. Tant il est vrai qu’on ne peut se contenter d’attribuer la montée du parti de Marine Le Pen à la crise, au chômage et aux fermetures d’usines.

En effet, une grande partie de la population française a l’impression terrible que le sol se dérobe sous ses pieds. Comme un tremblement de terre qui, au plus haut sur l’échelle de Richter des séismes politiques, a des conséquences dévastatrices. Comme le PS veut combattre le FN et comme je n’ai pas été convié à ses préparatifs de guerre, je m’autorise ici quelques suggestions.

On veut contrer le Front national ? Alors il faut mettre fin à une insécurité d’une violence sans précédent. Ceux qu’elle frappe et qu’elle angoisse font partie des couches les plus modestes de la population dont le PS devrait s’occuper en priorité. À Neuilly, à Auteuil et Passy, on dort tranquille et en paix… On veut reprendre du terrain à Marine Le Pen ? Alors il faut reconquérir les territoires perdus de la République. Par la persuasion et au besoin par la force. Le fait que des pans entiers et parfaitement localisés de notre pays échappent au droit commun, qui devrait s’appliquer à tous et dont certains se sont exonérés, est parfaitement destructeur…

On veut réduire l’influence du FN ? Alors il faut hurler, protester, chaque fois qu’un drapeau français est brûlé et que La Marseillaise est sifflée. Non, non, les Français ne sont pas nationalistes et il n’est même pas certain qu’ils soient tous très patriotes. Mais quand on piétine les symboles nationaux, ils ne peuvent s’empêcher de penser que c’est sur eux qu’on crache… On veut que le FN revienne à des scores électoraux plus étriqués ? Alors il convient de lutter contre l’immigration clandestine. Pas parce que c’est une immigration, mais parce qu’elle est clandestine. C’est-à-dire illégale. La loi, toute la loi, rien que la loi. Sinon pourquoi des millions d’hommes et de femmes déboussolés accepteraient-ils de respecter des règles bafouées par ceux dont le devoir est de les faire respecter…

Il se peut que certains au PS soient conscients de cet état des choses et du désastre moral et psychologique qu’il entraîne. Il se peut que des socialistes, forts de ce constat, veuillent y remédier en suivant Valls plutôt que Taubira. Mais, nolens volens, ils sont prisonniers d’un logiciel qui leur interdit de le dire et de le faire. Dans les cartouchières des soldats du PS, les cartouches sont à blanc. Elles font juste poum, poum, poum… Comme en 40, les socialistes se croient à l’abri derrière une ligne Maginot sur le béton de laquelle ils ont inscrit « À bas le racisme », « À bas la xénophobie ». On connaît l’issue de cette drôle de guerre. À cette époque, un certain général de Gaulle avait dénoncé la tragique illusion de la ligne Maginot. Il ne fut pas entendu. Y a-t-il aujourd’hui un général de Gaulle au PS ?

PS : La première bataille de cette drôle de guerre a eu lieu à ce dimanche à Brignoles. Le FN arrive largement, très largement, en tête et sera opposé au deuxième tour à l’UMP. Et la gauche ? Eh bien, il n’y en a pas ! Quelques miettes… Mais elle continuera quand même à psalmodier « Le fascisme ne passera pas ».

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Eyrolles éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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