Le mal de dos serait génétique : en quoi ça va aider à le soigner <!-- --> | Atlantico.fr
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La génétique est associée à des facteurs environnementaux.
La génétique est associée à des facteurs environnementaux.
©Flickr

Avancée scientifique

Une étude de l’université d’Hong Kong dont les résultats ont été publiés dans le Journal Of Clinical Investigation a découvert qu’une mutation génétique pouvait augmenter le risque de dégénérescence des disques lombaires. Cette avancée nous permettra, à long terme, de connaître davantage notre génome, donc nos expositions aux risques.

Bernard Auvinet

Bernard Auvinet

Bernard Auvinet est docteur en médecine, rhumatologue, et médecin du sport.

Il est aussi chercheur associé au Laboratoire de Physiologie et Biomécanique de l'exercice musculaire (Université de Rennes 2)

 

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Atlantico : Une étude de l’université d’Hong Kong dont les résultats ont été publiés dans le Journal Of Clinical Investigation a découvert qu’un gène muté pouvait augmenter le risque de dégénérescence des disques lombaires. Qu’est-ce que changerait cette découverte ?

Bernard Auvinet : C’est une avancée très intéressante et importante publiée dans un excellent journal scientifique qui confirme l’hypothèse que la génétique est associée à des facteurs environnementaux. Pour l’instant cette découverte confirme une voie de recherche qui existe depuis plusieurs années et qui permettra de connaître nos expositions aux risques. Comme pour toutes les maladies, quand on connaît notre génome on connait nos expositions aux risques. Dans le milieu de la rhumatologie, le lien entre génétique et mal de dos était déjà une quasi-certitude. La revue française de rhumatologie Génétique des lombalgies soulevait déjà ce point. Il faudra continuer à travailler pour avoir des marqueurs faciles à quantifier.

Cette découverte permettra-t-elle à des personnes à risques de se prémunir d'une dégénérescence ?

Cette recherche n’est pas faite en routine. Dans une famille de lombalgies, il faudra un jour ou l’autre prendre en compte les antécédents familiaux comme on le fait pour le cancer.

Quelle hygiène doivent adopter les personnes porteuses de ce gène ?

Ce travail est un travail de recherche et non un travail grand public. Il faudra encore de nombreuses années, beaucoup de recherche médicale, d’identification des génomes et de facteurs de risques pour diffuser ce travail au grand public. On ira plus vite en application pratique en fonction des antécédents de chacun et non en fonction de la recherche de gêne qui n’a pas d’application possible dans l’immédiat.

Cette avancée va aider à comprendre et aider à identifier les signaux des patients pour lesquels il faudra être plus vigilent mais au même titre que les facteurs externes comme le tabac.

Quels sont les facteurs aggravants du mal de dos ?

Le manque d’activité sportive est le principal. Ensuite il y a les défauts du schéma corporel : des personnes de 20 ou 30 ans ont des disques abîmés, vraisemblablement il y a un caractère génétique et familial.

Les personnes en surpoids surchargent leur colonne vertébrale. La sangle abdominale compte pour 30% dans l’équilibre mécanique du rachis lombaire. Il y a un grand travail d’éducation du public à faire pour garder un schéma corporel de qualité, il y a des exercices de renforcement des muscles vertébraux à faire au quotidien, une éducation gestuelle à mettre en application chaque jour ou encore des activités comme l’aérobique, la natation, la bicyclette. Ces sports sont recommandés aux lombalgiques mais la démarche doit être volontariste.

Cette découverte n’empêche pas qu’il va falloir agir au quotidien sur des facteurs environnementaux importants et accessibles à chacun dans l’état actuel. 

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