Le jeu des 7 pays en croissance euphorique dans un climat de déprime générale pour cause de guerre en Ukraine ou de Covid en Chine<!-- --> | Atlantico.fr
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Le président guyanais Mohamed Irfaan Ali et le président brésilien Jair Bolsonaro se serrent la main lors d'une réunion à Georgetown, au Guyana, le 6 mai 2022.
Le président guyanais Mohamed Irfaan Ali et le président brésilien Jair Bolsonaro se serrent la main lors d'une réunion à Georgetown, au Guyana, le 6 mai 2022.
©Keno GEORGE / AFP

Atlantico Business

Dans le climat de dépression qui s’est abattu sur l’Occident pour cause de guerre en Ukraine, puis en Chine pour cause de reprise de Covid, il reste sur la planète quelques havres de croissance forte qui peuvent servir de leçon.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Le FMI, le fonds monétaire international, a rejoint les banquiers centraux, la Commission européenne et la plupart des instituts de conjoncture pour confirmer que la reprise de l'après-Covid est désormais cassée. Quelques semaines après l’agression de la Russie en Ukraine, les économistes du monde entier ont révisé à la baisse leurs prévisions de croissance mondiale pour 2022. Le FMI table sur une croissance mondiale de 3,6%. D’abord parce que la guerre en Ukraine a bloqué beaucoup de projets. Ensuite, parce que la confrontation et le jeu toxique entre les sanctions et les contre sanctions ont engendré une inflation des prix de l’énergie et des produits agroalimentaires qui risque de se diffuser partout dans les économies. Enfin, parce que la Chine est à nouveau paralysée, en partie à cause d’une nouvelle offensive de Covid-19. Le FMI table sur une croissance qui va tomber de moitié cette année, aux environs de 4% alors que Pékin était parti sur une logique à plus de 8%.

L’Europe se met tranquillement en panne. Après 7 % de croissance en 2021, on revient à 2,5% pour 2022. Et encore, à condition que la guerre ne se durcisse pas davantage. Les organisations économiques n’osent même pas espérer que la guerre s’arrête avant la fin de l’année. Beaucoup d’observateurs pensent que les blessures sont telles que cette guerre pourrait durer des années. 

Dans ce climat déprimé, parce que désolant, il reste quelques îlots de croissance euphorique qu’il convient de regarder parce qu’après tout, leur équation peut donner des idées. Pour comprendre les règles du jeu des 7 pays qui, dans le monde, gardent un moral d’acier sur la croissance et la prospérité, le bureau statista.com a tout simplement épluché les chiffres du FMI. 

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En fait, ces 7 pays les plus actifs se répartissent en trois tribus.

1°) la Tribu pétrole et gaz, qui regroupe les pays producteurs de pétrole ou de gaz.

- le Guyana, par exemple, petit pays de l’Amérique du Sud, va connaître une croissance annuelle de 47%. Ce pays a découvert d’immenses réserves de pétrole en 2020, et a commencé à l’exporter, ce qui a transformé le pays en eldorado alors que le reste de la planète se retrouvait à genoux face au Covid 19.

Le Koweït, l’Arabie Saoudite, l’Irak, autant des gros exportateurs de pétrole qui vont profiter eux aussi de la hausse des prix du pétrole liée au coup de frein donne aux activités avec la Russie. La croissance attendue dans ces pays est de 9 et 10%.

2°) La tribu qu‘on va appeler la tribu Club Med des pays qui ont profité de la reprise du tourisme. Mais dans cette tribu, la branche des pays située aux Caraïbes récupère le gros de la croissance (à plus de 10%). Dont la Barbade (11%), Saint Lucie (9,7%).Ces pays sont en tête du hit-parade grâce à la clientèle américaine. 

3°) Il existe une autre tribu qui fait sa prospérité sur les matières premières et notamment les terres rares, avec commechef de file, l’Inde, avec 8% de croissance économique grâce, aussi, au levier d’une main d‘œuvre nombreuse et pas chère et qui peut reprendre des parts de marché à une Chine bloquée par le virus du Covid.

Le phénomène le plus étonnant, c’est le dernier de la classe : le Venezuela est même dans une situation désolante. En toute logique, le Venezuela, un des plus gros producteurs de pétrole du monde, aurait dû profiter de cette conjoncture. Mais c’est l’inverse qui s’est produit.Asphyxié par un pouvoir autoritaire qui a laissé son économie s’effondrer, le Venezuela a encore beaucoup de mal à profiter de ses richesses. Cherchez l’erreur, ce pays est la preuve que la croissance économique n’aime pas les dictatures.

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Le cabinet Statista Research, qui a épluché tous ces chiffres, rappelle que le taux d'évolution du produit intérieur brut réel du Venezuela avait diminué d'environ 6,22 % par rapport à 2014. Il précise aussi que, selon les estimations du Fonds monétaire international, le PIB du Venezuela devrait continuer à diminuer. Il avait atteint un taux de décroissance de 16 % en 2017. Ainsi, cette année-là, le Venezuela était le pays du monde où la croissance était la plus faible du monde.

Fin 2021, le PIB représentait seulement 24% de celui d’avant crise en 2013.

En 2022, l’économie vénézuélienne devrait, enfin, arrêter de décroitre, après huit années de repli. Selon la Banque centrale du Venezuela, le gouvernement aurait réussi à obtenir une décélération de l’inflation grâce aux mesures de contrôle qui comprennent la restriction du crédit et la baisse des dépenses en bolivars pour maintenir la stabilité du taux de change.

En réalité, l'hyperinflation du pays est passée de 6 500 % en 2020 à ... 686,4 % en 2021, la gouvernance qui règne à Caracas peut en effet être satisfaite. Alors que l’environnement et la situation internationale pouvait faire de ce pays un roi du pétrole.

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